« Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l’angoisse au consentement à soi-même. À l’adhésion à la vie. » Charles Juliet
« Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l’angoisse au consentement à soi-même. À l’adhésion à la vie. » Charles Juliet
Lenteur qui butine, éparse lenteur,
Lenteur qui s’obstine, tiède contre moi.
Etres que nous chérissons, nous vous aimons dans le meilleur
comme dans l’injustice de vous-mêmes, hasardeusement, tels de
cahotants papillons.
Le rossignol, la nuit, a parfois un chant d’égorgeur.
Ma douleur s’y reconnaît.
Le rossignol chante aussi sous une pluie indisciplinable.
Il ne calligraphie pas l’arrogante histoire des rossignols.
Plus ce qui nous échappe semble hors de portée,
plus nous devons nous persuader de son sens satisfaisant.
Quand nous cessons de nous gravir, notre passé est cette chose
immonde ou cristalline qui n’a jamais eu lieu.
Les chiens rongent les angles. Nous aussi.
On ne peut se retirer de la vie des autres et s’y laisser soi.
Les arbres ne se questionnent pas entre eux, mais trop rapprochés,
ils font le geste de s’éviter. De la chênaie s’élance trois fois l’appel
du coucou, l’oiseau qui ne commerce pas. Pareil au chant votif du météore.
C’est le peu qui est réellement tout. Le peu occupe une place
immense. Il nous accepte indisponibles.
Nous contenons de l’insecte dans les parcelles les plus endurantes
de nous-mêmes ! Suppléant qui réussit où nous échouons.
J’étais une tendre enclume qui ne cherchait pas à s’occuper.
Sur les êtres de l’ailleurs pèsent tous les soupçons. Leurs actions
n’apparaissent pas conséquentes aux murs de l’ici-bas journalier.
Qu’est-ce que nous réfractons ? Les ailes que nous n’avons pas.
En retenant sa salive, en se taillant un chalumeau dans le tuyau
d’un froid roseau, on deviendrait dune à écouter la mer.
René Char – Extrait de « La Nuit Talismanique »
Le 16 janvier 2020 première rencontre avec un groupe de femmes en relation avec l’association 9 de Coeur à Lens et la Cie HVDZ pour une saison de danse, d’écriture, de théâtre.
Le 16 mars 2020 tout est suspendu, confinement …
A nous toutes de gérer, comme on peut.
« Il n’y a plus rien. Tout est encore là et il n’y a plus rien. Il n’y a plus de rues où se voir, il y a du monde partout et il n’y a personne, il n’y a plus de villages, il y a des agglomérations, il n’y a plus de rues, il y a des autoroutes, les villes s’effacent sur le sol, elles sont en hauteur, emmurent les rues, il n’y a plus d’ouvertures sur la mer, la ville, la forêt, il n’y a plus d’issue pour fuir, toutes les portes se ferment sur la peur, la peur politique, atomique, la peur du pillage, de la violence, des couteaux, de la mort, la peur de la mort décide de la vie … on ne sait plus où aller, où se mettre … alors qu’est-ce que tu peux faire, toi ? » (extrait de « les yeux verts » de Marguerite Duras)
Nous entrons dans la 6ème semaine
Tous les lundis nous envoyons à chacune un mail signé de toute notre affection
Un mail où s’inscrit une citation à méditer, un enregistrement à écouter, des mots à prolonger
Se dire que rien ne s’arrête
Se téléphoner quand il n’y a pas de mail
Se dire que … Que ça reprendra … Que ça continuera …
Que nous nous retrouverons.
Les mots, dans le désordre, continuerons à noircir le papier
Des mots enregistrés
Des mots dansés.
Danser pour réconcilier le corps et l’esprit
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quand je considère que tout ce qui grandit
ne tient sa perfection qu’un bref instant
que sur cette immense scène il n’y a rien
à montrer que la secrète influence des astres
quand je vois les hommes comme les plantes
croître être choyés et détruits par l’unique ciel
fortifiés dans leur sève au sommet décroître
jusqu’à porter leur vie brave dans l’oubli
alors d’imaginer ce vain passage
te montre à moi dans l’éclat de ta jeunesse
le temps dévastateur rivalise avec la ruine
change le jour de ta jeunesse en nuit atroce
je suis en guerre avec le temps pour toi amour
ce qu’il t’arrache je le greffe sur toi encore
Sans les poètes qui voient l’invisible (G. Orwell, P.K. Dick), il est difficile de répondre aux questions de la vie. Les poètes appartiennent à la culture de la honte et du tragique. Ils appartiennent à ceux qui sont vraiment divins. Ils appartiennent à ce qu’on appelle les mystificateurs, les menteurs. Tragique, la honte du mortel, c’est qu’on ne sera jamais immortel.
Certains se prennent pour des dieux ou pour Napoléon, ceux qui sont infiniment riches et dominent notre monde ultralibéral. Ceux qui ont cru qu’ avec beaucoup d’argent, ils viendraient à bout de tout. Qui ont placé l’économie en première place des mythologies sacrées de notre monde moderne. En usant des poisons comme de remèdes (Serviers est typiquement celui qui se prend pour un dieu). En délaissant les hommes au profit de l’argent-roi. Peu importe les humbles qui meurent puisqu’ils se croient au dessus de tout ça. Et on se retrouve alors en guerre face à une ennemi invisible et l’hôpital n’en peut plus de manquer de moyens pour faire face à un virus (Némésis) qui nous rappelle brutalement qu’on a donné les moyens aux riches se s’enrichir toujours plus et aux hommes de bonne volonté, l’impossibilité de prendre soin des peuples.
Guy Alloucherie entre en résidence pour une nouvelle création prévue au printemps 2021. Un court-circuit est une émotion qui entre en fusion avec une autre émotion, et tout s’enflamme. C’est l’étincelle qui met le feu !
COURTS-CIRCUITS c’est un banquet philosophique qui traverse les temps …
Sur fond musical, Guy Alloucherie se raconte, nous livre des anecdotes, nous emmène dans son univers. Il s’inspire pour cela de son parcours professionnel, des rencontres autour des Veillées et Portraits et aussi du travail qu’il mène sur l’écologie et la biodiversité avec la chaîne des terrils. Il commente, philosophe dans la mesure de ses moyens (sans en faire trop).
C’est l’histoire d’une compagnie et autres souvenirs …
Une première résidence de création qui commence demain à Culture Commune à Loos-en-Gohelle jusqu’au 20 mars !
L’ambition est d’outiller les artistes désireux d’incarner un texte impactant et engagé dans l’espace public à partir des états de présence et d’adresse de l’acteur. Favorisant un savoir-faire polyvalent, le travail s’appuie sur la rencontre des différentes disciplines des participants dont les propositions de mise en scène seront expérimentées dans l’espace public puis analysées
Du 23 mars au 3 avril 2020 à Marseille
Durée du stage : 10 jours / 70 heures
Public concerné : comédiens ayant des droits à la formation disponibles auprès de l’AFDAS
Informations & inscription auprès de Joffrey : production@lareplique.org / 04 26 78 12 80
Date limite d’inscription : vendredi 28 février 2020
Plus d’informations sur le site de Réplique ainsi que sur l’évènement Facebook
« Parler de ça parler de quoi!
Non! Mais qu’est-ce que vous croyez
que je vais m’offrir comme ça à la face du monde
non merci!
La peur est là à chaque pas
à chaque craquement de vie
oui j’ai peur
Il faut en déployer de l’énergie pour se battre contre ses démons
… allez respire, tranquille
T’as pas tout dit.
«… je n’ai plus rien de certitude qu’un cri
j’ai un rat dans l’estomac
j’ai la trachée qui brûle
le coeur qui se détache »
Ces mots, ces phrases, ces monologues ont résonné dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Douai le 25 novembre 2019.
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
Et puis quoi encore!
4 ans plus tard sur le même plateau – « Plus jamais ça!» le spectacle.
Christèle Marguerite Corinne Valérie Georgine depuis 2015 n’ont rien lâché, atelier après atelier, du besoin de parler de ce qu’elles ont subi, elles, femmes victimes de violences conjugales.
Elles reviennent de loin et elles sont debout là à projeter leurs textes et à danser même si les corps font mal, encore.
Fraternité, solidarité et nécessité absolue de dire, de témoigner pour se RE-CONSTRUIRE.
C’est avec Madame Bonnafé que se déroule la deuxième partie de la soirée. Psychologue, Brigitte Bonnafé, tous les jours depuis des années, écoute, accompagne les femmes victimes de violences conjugales et les enfants. Elle nous explique le processus de l’emprise, la répercussion sur les enfants, les solutions possibles, les points obscurs, l’impuissance parfois mais toujours l’espoir. L’espoir porté par l’écoute, la prise en charge des associations dont – Brisons le silence – , crée par le groupe de «plus jamais ça».
A 23h les échanges avec le public prennent fin, les lumières du plateau s’éteignent, le grand lustre de la salle s’allume, la salle se vide progressivement sans oublier les derniers «merci», les bribes de témoignages, les on se dit que nous devons toutes et tous continuer à nous battre, à écouter, à prendre ce temps là.
On verra bien comment tout cela se déroule. Quelques jours sur la route et je saisirai un peu mieux ce qu’il en est. Y a une route, tu la prends qu’est ce ça coûte ? Un peu de courage, quoi ! Même s’il pleut et et qu’il fait froid. Je démarre lundi matin. A Tours. Le seul souvenir que j’ai de Tours, c’est d’y avoir passé une semaine. On a joué au Centre dramatique de Tours. Les Sublimes. Ça fait un moment déjà. C’était en janvier 2004 ou 2005. Martin s’y était rompu les ligaments croisés d’un genou. Il est allé se faire soigner au Canada. Et on l’a remplacé par Alex Fray. On a d’abord bossé avec Abdel et Mamoud puis Fred a repris sa place, avec Alex cette fois. Ça a marqué d’une certaine façon le début de la compagnie Un Loup Pour L’homme dont on connaît le succès qui s’en est suivi. Après Tours je traverserai une série de petites villes où je trouverai à chaque fois à manger et à boire. Pour de qui est du gîte, je ferai en fonction des lieux où je passerai mes nuits.