Parking for ever

À pied, du QG à la Rue de la Ferme, on s’attache à passer à chaque fois par le parking du quartier du Banc Vert, pour reprendre la discussion de la veille, pour commencer une discussion sur un nouveau sujet, pour prendre des nouvelles aussi, des nouvelles de chacun et des nouvelles de l’avancé de la fabrication du film-spectacle. Jeudi après-midi, c’était les derniers moments de prises de vue, presque tout était déjà en montage.

À l’aller sur le parking, Tarik demande des nouvelles de notre travail : « – Bonjour ! Comment ça va aujourd’hui, ça avance ? » « – Oui, tout va bien, on va faire du porte-à-porte, pour qu’on nous raconte des histoires d’objets. C’est les dernières images qu’on tourne, là maintenant, on en est au montage surtout. » « – D’accord à tout à l’heure, bon courage ! »

Au retour, Tarik est content pour nous qu’on ait réussi à recueillir 5 histoires d’objets et demande : « C’est vraiment super votre métier. Vous écoutez les gens, rencontrez des gens, vous voyez plein de choses. C’est quoi la formation qu’il faut faire pour faire votre métier ? Comment on fait ? »

Petit extrait sonore de Tarik qui rape ses propres compositions. Merci !

Mourad dans les commerces et Ashley et Sefya, de 4ème 3

Jeudi après-midi (au moment de la drache) une partie de l’équipe est au QG en montage et préparation des images, d’autres veilleurs sont encore en interview, d’autres en porte-à-porte (pour la séquence des objets). Mourad lui, part pour « offrir une danse dans les commerces ». Il part avec Sandrine, du CLSM, et Ashley et Sefya, de la classe de 4ème 3.
Ashley et Sefya, veilleuses du jour, ont documenté leur après-midi. Partages en vidéos. Merci !

La magie des mots. Béatrice et Christine (Limousin). Camille, Emma, Marie (4ème 3)

Lundi, nous avions rendez-vous dans le Limousin pour rencontrer Béatrice et Christine. Pour faire le voyage, nous étions 5 : une veilleuse, 3 élèves de 4ème 3 et l’infirmière du collège. L’enjeu : interviewer les deux habitantes du Banc Vert, et aussi, puisque l’occasion est unique, permettre à Camille, Emma et Marie de voir comment se passe un tournage. Parce que Camille, Emma et Marie ont un projet de court-métrage dans leur classe de 4ème. Quand on arrive, Karine, l’infirmière reconnaît Béatrice « une ancienne parent d’élève, c’est ça, je ne me trompe pas ? »
L’interview commence après que chacune ait trouvé sa place, car nous sommes 7 dans le salon de Christine : 2 devant la caméra et 5 derrière !
L’interview commence, le silence se fait sur le plateau, pour laisser la place au  récit de Béatrice et Christine. (Magie des mots.)
Les histoires, raconter, lire, écrire. (Magie des mots.) Béatrice et Christine parlent de bibliothèque, de l’atelier d’écriture et de leur parcours de conteuses : ‘Les Chodoudous’,  existent depuis plusieurs années.
Elles parlent des parties de scrabble, de vertu de la tablette pour apprendre des nouveaux mots tous les jours, du neuro-fitness à la maison de quartier. (Magie des mots.)
De retour au collège, Camille, Emma et Marie nous transmette des photos qu’elles ont pris et écrivent : « Ça fait bizarre d’interviewer des personnes âgées, on n’a pas l’habitude. C’était cool. On a appris plein de choses, on a pris beaucoup de photos. Et les dames étaient très gentilles. »
Une après-midi emplie d’histoires de transmissions. (Magie des mots.)

L’interview de Mathilde avec Benjamin et Raphaël de la 4ème 3

On est allé faire l’interview de Mathilde, chez elle, rue du Banc Vert, avec deux élèves de la 4ème 3 : Benjamin et Raphaël. La rue du Banc Vert, n’est pas dans le quartier du Banc Vert, mais pas loin quand même !

Benjamin et Raphaël aux photos tous les deux. Benjamin fera aussi aussi un retour écrit : « Mathilde est très famille, elle aime aider les personnes qui en ont besoin. Pendant le confinement, Mathilde a fait des dons avec une association qu’elle connait depuis deux ans. Ils ont fait des dons alimentaires et vestimentaires. »

L’association dont parle Benjamin, avec qui Mathilde a fait les dons, c’est Les Chrysalides. Elle explique : « Il y a l’Aduges bien-sûr qui me tient très à coeur…  Mais il y a aussi, et c’est moins connu, Les Chrysalides, le groupe Effet Papillon :  on redistribue, il y a des marchés 100% gratuits ! Voir le sourire des gens, voir les personnes… j’ai eu des retours… on voit pas ça sur facebook ou dans les maisons de quartier… mais il y a des familles, ça les a aidées d’avoir ces dons là. On ne voit pas forcément ce qui se passe, on ne voit pas les gens qui ont besoins d’aide, alors les projets comme Les Chrysalides, c’est très important et c’est très important d’en parler. » Mathilde a aussi fait un dossier pour financer un meuble dans la maison de quartier du Banc Vert pour y déposer les dons et pour permettre aux personnes  de venir récupérer les dons dans ce meuble quand ils veulent.

Le chemin de Compostelle qui démarre au Banc Vert

Bray-Dunes le Banc Vert, le Banc Vert Bray-Dunes. Matin et soir. On est logé au 47 rue des marins  dans deux grands gîtes à la frontière belge qu’on quittera demain à dix heures. Notre prochaine destination est Saint Palais, au pays basque. A la fin de la semaine prochaine. Imaginons aller à pied de Dunkerque à St Palais et tout au long de notre route, nous projetterions le Portrait de Familles du Banc Vert. Nous enverrions tous les jours à la maison de quartier du Banc Vert des images, des paroles de ce que nous diraient les gens après le film, d’ici et là. Et nous donnerions des nouvelles sur le blog. Nous emmènerions ainsi un bout du Banc Vert tout au long du chemin. On pourrait mettre en contact des gens qui voudraient en savoir davantage les un.e.s sur les autres. Plus nous nous éloignerions et avec le temps plus les choses prendraient un autre visage. Puisque rien n’est statique et qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Comme un film nouveau qu’on composerait de toutes les réactions.

La Drache

Isabelle nous dit qu’il n’y a qu’ici qu’on dit ça quand il pleut très fort, « j’ai pris la drache ». Ce qui veut dire qu’on est trempé. C’est ce qui est arrivé à Mourad, accompagné de deux jeunes gens de la classe de quatrième 3, lorsqu’ils sont allés hier après-midi d’un commerce à l’autre pour offrir une petite danse. La pluie s’est déversée sur elles et eux tandis qu’ils et elles rentraient au collège. C’est arrivé si soudainement et si brutalement qu’ils n’ont pas eu le temps de trouver un quelconque abri. Les collégiennes ont pris des photos et fait des superbes films de cette aventure. Deux autres élèves ont accompagnés Isabelle, la magicienne des mots pour une conversation filmée chez Mathilde, une personne du Banc Vert. La classe de quatrième 3 réalise un court-métrage et nous suit durant toute la semaine au cours de nos multiples protocoles et interventions. On se rapproche à grands pas de la diffusion du film-spectacle. Dès cet après-mi, on ira rejoindre l’auditorium Bizet pour répéter sur la scène car demain on joue à 16h et 19h. On a de la concurrence parce que c’est le week end de la folle aventure à Dunkerque et son pourtour.

AU BANC VERT, ON NOUS A MONTRÉ. OBJETS #2

Au Banc Vert, on propose aux habitants du quartier, pour une séquence du film-spectacle, de nous montrer un objet qui leur tient à cœur. On nous a montré :

. La toile de Paul. C’est une toile que Paul a faite pendant tous les confinements. C’est un kit Aduges qu’on a récupéré, c’était pour la fête des mères cette année. Il fallait qu’il crée un tableau avec les éléments qui étaient donnés dans le kit. Et cette photo là, c’était la seule photo de classe qu’il a eu. Parce qu’il a eu des petits soucis de santé, alors il n’a qu’une seule photo de classe. Et je trouve qu’il s’est bien débrouillé et c’est un super souvenir. Je suis quelqu’un de très minimaliste, mais ça c’est quelque chose que je vais garder.

. Tableau d’une jeune fille. Un des tableaux que j’ai peint. Celui-ci je l’aime beaucoup. C’est une jeune fille qui vit dans des conditions très dures en Amérique du Sud. Et qui en fin de compte vit de tout ce qu’elle trouve. C’est pourquoi la plupart du temps, ces jeunes filles ont un visage un peu marqué, un peu sali. J’ai peint ce tableau là il y a 3 ans. C’est une image qui m’a plu et que j’ai peinte à la peinture à huile. Je la trouve tellement expressive, je la trouve magnifique, donc j’ai tenté de la peindre.

. Un fer à repasser. C’est un objet qui m’a été offert, j’étais encore étudiant. Ça m’a beaucoup servi, pour aller à la fac, pour repasser mes T-shirt. C’est un ami étudiant qui me l’a donné. J’ai fait mes études ici, à Dunkerque. Je l’ai depuis 15 ans. C’est la seule chose que j’ai ramenée dans ma nouvelle maison.

. Le médaillon. C’est objet vient de Lillebonne en Normandie. C’est des petits épis. Je l’ai depuis au moins 45 ans. Il a fait plusieurs maisons. Il m’a suivit dans 5 maisons. Il m’a plu, je l’ai gardé et il tient toujours le coup.

. Un oiseau sur sa fleur. C’est un objet qu’on a acheté pour notre chat parce que notre chat c’est notre bébé. Ça fait au moins deux ans qu’il a cet objet. On a trouvé cet objet sur internet, on a cherché pour lui. Ça a été une réussite, il joue avec : il y a une pile et ça tourne et elle joue avec, elle attrape l’oiseau. Bon, maintenant, elle s’en occupe moins parce qu’elle a 6 ans, elle est un peu moins joueuse.

. La petite plante grasse. Une petite plante grasse qui m’a interpellée quand je l’ai vue. J’ai une passion pour les plantes et surtout le potager. Vous voyez sur mon balcon, j’ai des tomates qui poussent, j’ai plein d’aromates.  Cette plante : je trouvais très joli le fait que ce soit du recyclé, dans du bois. J’aime tout ce qui peut être recyclé, réutilisé, je trouve qu’il y a beaucoup de gâchis, beaucoup de choses qui sont jetées parce qu’elles sont cassées parce qu’on donne pas la peine de réparer, ou éventuellement de donner : il y a des gens qui aime bien retravailler ou retransformer les objets. Et je trouve que le recyclage, la plante qui naît, qui meurt, c’est tout un cycle.

Rendez-vous à l’école Paul Meurisse

Ce matin, 9h rencontre dans la cour de l’école Meurisse, celle à côté du City Park, en face ce mur d’enceinte qui a l’air d’être très vieux mais dont personne n’a su nous dire l’origine. Au passage, Paul Meurisse, c’était un acteur des années 30-40, qui a été marié à une Michèle, puis à une Micheline et encore à une Micheline, sacré critère.
9h05, nous entrons dans la petite classe des CE1 de Mme Cheminel. Petite, car nous y rencontrons 10 élèves : il y a Ajan, Meliana, Aydan, Lahcen et Yoann, il y a aussi Ndack, Laya, Farmata, Imad et Arman. Si vous aviez une baguette magique, qu’est ce que vous changerez dans votre quartier ? Les réponses sont d’abord timides, puis elles fusent : on ferait des maisons en bonbon et des toboggans en pâte à sucre, une piscine géante, des châteaux gonflables, des bateaux pirates.
9h45, on grimpe un escalier et on arrive dans la classe des CM2 de Mme Dondeau (qui est aussi la classe de Mr Leclercq, le directeur). Cette fois-ci on change de consignes, c’est citations ! On rencontre Nourhane, Yassine (qui est le frère d’Imad de la classe d’avant), Mourad, Luigi, Wassy, Mathéo, Laoni, Meziane, Rahaf, Kaïna, Laureen, Aliyah, Soukaïna, Yannis, Stefen, Alycia.
L’une d’entre elle,  » le souvenir est le seul paradis dont nous ne pouvons être chassés » a été transformé par Meziane en  » l’amour est le seul paradis dont nous nous ne pouvons être chassés », ça c’est fait tout seul, et ça marchait très bien.
Quand on est dans l’école, on repense à ce qu’on a pu nous raconter sur la destruction prochaine des écoles Meurisse et Giono, qui laisseront place à une nouvelle dans les prochaines années. On a eu beaucoup de questions et d’avis sur ça, « ça va être beaucoup plus pratique pour les familles », « peut-être que ça va amener de nouveaux commerces », « pourquoi fusionner à tout prix ? », « pourquoi mettre des sous à cet endroit alors qu’elles ne sont pas en mauvais état ? ».