Moi c'est Cricri

Hier matin, arrivée 10h30 derniers moments avec l’équipe. ça y’est on connait quasiment tous les travailleurs du matin, depuis mercredi on a eu le temps de faire le tour. On se salue de la main, on échange un sourire. Installation dans notre salle, on nous a prêté un bureau quelques heures. Didier retourne faire des Godot en salle de pause. Et je retrouve en train de lui donner la réplique un des travailleurs qui ne souhaitait pas être filmé depuis lundi. Petite victoire, il joue la colère avec Didier.

Didier dit : les personnages sont Godot et Estragon et se surnomment Gogo et Didi .
Et bien moi c’est Cricri ! alors c’est parti !

Quelques scènes de Godot, quelques portraits chinois, et nous voilà déjà en train de tout remballer, repartir vers le bureau, décharger ..

Tao nous a fait jouer au portrait chinois nous aussi, j’ai répondu : que si c’était un prénom ce serait Nadine, si c’était un film se serait : Il y a une faille au pays de Candy, et si c’était une musique ce serait le bruit de la ducasse.

Il restera de Pochéco les discussions dans la salle de pause, la lumière qui tourne près de la machine 202, les enveloppes, les pochettes rainurées prêtes à envoyer à la prison de Douai, les confidences à la tombée de la nuit, l’accent belge de Tao, les photos de l’open space , la voiture du fils d’Alain, le stand café, la générosité…

la nuit tous les chats sont gris

Hier soir, c’était chaleureux et généreux, un peu de fatigue, un peu la magie de la nuit qui tombe, entre chien et loup… On est resté pour rencontrer l’équipe de nuit. Arrivée entre 20h30 et 21h, on les attendait de pied ferme. Presque en haie d’honneur avec nos caméras, appareils photos, ils arrivaient un par un, ou par groupe, on était impressionnant. Il y avait Martine et Didier prêts à aller interviewer les volontaires, Guy, Julie, Romain et Maggie qui tenaient un stand de portraits – citations, Jérémie qui faisait des portraits du côté de la fabrication main et Tao qui offrait du café. Un peu trop entreprenant, Tao a essayé de nous canaliser, un peu fou fou on voulait faire toutes les actions avec tous, c’était trop brouillon, il a réorganisé tout ça.
On les laisse arriver, on leur propose un café, ils rentrent se changent et reviennent : là on peut y aller !
Beaucoup ont participé et on a appris beaucoup sur le travail de nuit c’est la première fois qu’on se retrouve dans cette situation. On allait finir la journée, et eux la commençaient.

Il y a Pochéco

Il y a Didier dans un canapé en cuir, il y a Martine qui colle les étiquettes et mélange les prénoms il y a Poche and Co , il y a Paule y Valente, il y des enveloppes des enveloppes des enveloppes, il y a Jérémie qui Pas de Couloirise.
Il y co signature du plan de prévention, « s’il y a un incendie sous aucun prétexte on retourne en arrière​​ « 
Il y a le projet Ecolo-nomie.
il y a DD, il y a une bibiolthèque étrange et pénétrante, il y a Guy qui interview Marie Christine, il y a le livre noir du libéralisme, il y a des abeilles dans l’usine, il y a quatre ruches sur le toit, il y a un toit végétal, il y a des bambous avaleurs d’encre. Il y a l’encre a l’eau qui est moins belle mais moins toxique.
Il y a de l’eau de pluie dans les toilettes, dis donc ! Il y a Tao qui demande si tout va bien. Il y a des montagnes de rouleaux de papier. Il y a de la poussière de papier : attention ça glisse. Il y a des plantes et des chats partout. Il y a cette chanson qui commence par il y a … Il y a l’équipe du matin, l’équipe de jour, l’équipe de nuit.
Il y a les tombées de chutes de géranium, il y a les rideaux à la japonaise, il y a de l’amour.
Il y a des framboises juste devant la porte.

Pocheco Jour 2

Arrivée plus tardive aujourd’hui parce qu’on termine plus tard, il faut s’adapter aux horaires des trois 8. Et si on veut voir les gens de la nuit il faudra rester un peu en fin de journée.
Camille a dansé au milieu des machines.
Elle a dansé à côté d’ouvriers qui changeaient une énorme bobine, le papier s’est cassé, Camille s’est arrêtée persuadée que c’était sa faute.
Et non, ça arrive plusieurs fois par jour en fait. Des petites poussières viennent s’inviter dans la machine, et enraillent le système.
Visite du côté artisanal de l’usine, on nous explique comment fonctionne les machines des plus petits travaux.
Comment les choses ont changé quand certaines machines sont revenus de Torcy. C’est devenu moins dangereux, la façon de couper le papier.
Ils ont un savoir faire acquis depuis 30 ans qu’ils travaillent dans l’entreprise.