Aimer si fort…(journal des répétitions)
Aimer si fort Aimer si fort
On a remballé. Vers minuit, tout était rangé ! Merci à tous, spectateurs, organisateurs, producteurs, techniciens-magiciens, Maggie, Gilbert, Jenny, Olivier, de nous avoir permis de vivre cette belle aventure ensemble ! Quand j’ai traversé le plateau pour aller chercher mon sac et mon manteau, dans la cuisine où nous avons chaque jour était accueillis avec gentillesse par les techniciens de l’Hippodrome, les cintres étaient tombés à deux mètres du sol. Tout était prêt pour un autre montage, un autre voyage, une autre équipe, un autre spectacle. Plus une seule brique, plus un seul boulet de charbon ! Ça pince le coeur. J’ ai vécu ces départs des dizaines de fois. A chaque spectacle c’est très émouvant mais pour Aimer si fort, il s’agit d’autre chose. Impossible à définir. A mettre des mots dessus. Alors j’ai baissé la tête et j’ai traversé le plateau très vite. J’ai emmené mon sac et mon manteau, j’ai couru sous la pluie jusqu’à ma voiture. Avant de reprendre la route, j’ai attendu un peu dans la voiture. Quoi ?
Notes au bord du plateau de l’Hippodrome – dernière
Heureux celui qui ne remarque pas si c’est l’été ou l’hiver
Deux représentations sont passées. Ce soir on aura du monde comme ce fut le cas pour les deux premières. On est très impressionné par tout ce monde. On regrette de devoir quitter l’Hippodrome de Douai ce soir. Mais comme il est dit dans les Trois Soeurs de Tchekhov, tout a une fin. Hier on a fait un bord de plateau. Tant de gens sont restés pour la discussion jusque dans les hauteurs du théâtre. Le public est très mélangé. Les gens viennent de partout, de tous les quartiers. Hier il y avait des lycéens de Douai, d’Arras, de Lens. Des lycées généraux et techniques. Ils nous ont posé mille questions. On aurait pu parler d’Aimer si fort jusqu’au bout de la nuit. Les équipes qui nous accueillent (l’Hippodrome et Culture Commune) ont beaucoup donné pour que cette aventure soit belle. Les techniciens-magiciens de Douai et d’Hvdz sont des perles. Il faut dire qu’il sont mis à rude épreuve dans notre maison de la force (c’est le texte original d’Angelica Liddell que nous avons adapté). Du charbon et des briques envahissent le plateau tout au long du spectacle. Et les costumes (tout comme les artistes) sont mis à rude épreuve à chaque représentation. Ce soir sera la troisième d’ Aimer si fort. On a hâte de jouer. Encore !
J’ai peut-être besoin de sensations fortes pour me sentir vivante.
J’ai cherché des pierres pour dégommer les oiseaux, mais il n’y avait ni pierre ni oiseaux.
Je déteste la profondeur, tu le sais. Ça me fait chier, la profondeur.
Lever de rideau – six heures
Aimer si fort la veille au soir
On a fait une belle générale cet après midi. Ce soir on a préféré lever le pied et faire un marquage pour la lumière. On a hâte d’être à demain soir et à la fois on a un trac fou. Ce matin on a rencontré une trentaine d’élèves d’un lycée technique douaisien. On s’est donné rendez vous demain à 15h pour s’échauffer et revoir toutes les danses. Pendant le filage technique, ce soir, on en a tout de même profité pour se redire tous les textes. Il faut rappeler qu’on joue plus de 70% du texte d’Angélica Liddell ainsi que les textes de notre adaptation. On est bien content d’avoir fait ce choix, Angélice Liddell et ce texte, la Maison de la Force. C’est un coup de coeur. Un déplacement à l’autre bout du pays, une rencontre imprévue, un rendez vous qu’on ne voulait surtout pas rater parce qu’on a tout de suite su qu’on avait des choses en commun. Dans le fond et la forme. Une ressemblance. On pourrait dire, si on osait, qu’ Angélica Liddel dit ce qu’on a au fond de nous et qu’on n’aurait jamais su exprimer sans elle. Elle nous a ouvert des portes. Dès qu’on a vu La Maison de la Foce, elle s’est imposée par nécessité.