Le Canal et le Centre. Il y a l’A6 à traverser. Il n’y a que l’A6 à traverser.

Le Canal et le Centre, c’est presque comme deux villes, séparées l’A6. Hier soir après à la veillée, dans la salle Claude Nougaro du Canal, on a rencontré aussi des courcouronnais du « Centre » venus voir Le-Portrait-du-Quartier-du-Canal : « C’est magnifique ! Bravo. Les textes, la parole des gens, superbes. Il faut absolument diffuser ça dans Courcouronnes-Centre ! Il faut absolument que les courcouronnais qui sont de l’autre côté de l’autoroute sachent comment on vit au Canal. C’est tellement triste, c’est tellement dommage de savoir qu’ils sont nombreux à avoir une vision fausse. Il y a une barrière qu’il faudrait faire tomber. » Cette dame, qui vit au Centre depuis toujours et qui vient très souvent au Canal parce que, entre autres choses, elle est bénévole depuis des années pour Les Restos du Cœurs, cette dame veut organiser une projection de ce Portrait-du-Quartier-du-Canal dans une salle du Centre. La salle Simone Signoret, ou n’importe quelle autre salle. Et peu importe si on va l’aider à concrétiser ce projet, c’est sûr, elle veut, elle va faire cette projection de l’autre côté de l’autoroute. Elle nous demande si nous allons pouvoir venir, à Courcouronnes-Centre cette fois-ci, pour être là à la projection.
Merci pour vos retours. On repart, nourris par votre enthousiasme et celui des gens rencontrés cette semaine. Madame, n’hésitez pas : écrivez-nous (contact@hvdz.org) pour nous donner des nouvelles dès que la date est fixée, ce sera avec plaisir. À bientôt.

Tous à Courcouronnes demain à 19h à la salle Nougaro

Cet après-midi, répétition au centre social Brel-Brassens et à la salle Nougaro. Lecture et relecture et rerelecture des textes du spectacle. Tout l’équipe de Hvdz est mise à contribution. On fait le compte des réservations heure par heure. On a hâte maintenant d’être à demain pour sentir la réaction du public, des Courcouronnais, de tous ces gens qu’on a rencontrés tout au long de la semaine. A chaque portrait, à chaque Veillée, on répète inlassablement que ce qui compte, c’est la rencontre, les échanges, le dialogue avec les habitants, on sait bien pourtant que le temps de représentation qui aura lieu demain à 19h est un temps infiniment précieux. C’est une façon de redonner à chacun ce qu’il nous a si généreusement offert et de faire découvrir à tout le monde une ville, un quartier, à notre façon, par la parole et le paysage de ses habitants. On pourrait raconter les gens pour dessiner leur paysage ou raconter les paysages pour dessiner les gens. Les prises de vues de Jérémie (vidéaste Hvdz), ses images  sont autant de points de vue qui donnent, rendent au quartier, son étrangeté, son mystère, sa différence. Son unicité. Pas un point de vue juste, juste un point de vue poétique, quand une impression se passe de mot.

Rien ne finit, tout commence

Quand on commence l’installation de la salle et les répétitions pour la veillée, c’est que les images du « film-spectacle » sont déjà montées. Et donc, ça veut dire qu’on ne fait plus d’interview, qu’on ne fait plus de porte à porte avec nos caméras, qu’on ne filme plus. On a déjà un peu la nostalgie de ces moments de rencontres, alors, en se disant « rien ne finit, tout commence« , on a hâte d’être samedi soir pour partager à nouveau du temps avec les courcouronnais du Canal. On a hâte de les voir regarder le film qu’on a fait avec eux. Ce film où, en parlant de leur vie et de leur quartier, ils ont donné à voir une réalité émouvante et attachante. On sait déjà qu’on partira en emportant beaucoup de choses de cette semaine passée dans le quartier du Canal. On partira avec l’envie parler de la serrure et plus seulement de la clef du problème.

« On ne parle jamais aussi bien qu’aux visages inaccessibles »

On est, ici, depuis une semaine.

Quand on est arrivé vendredi soir, on a été invité par le théâtre de l’Agora a voir 7/7/7, 7 clowns qui ont été adoptés pendant 7 jours dans 7 familles…

François Cervantes et Catherine Germain ont écrit un très beau texte sur le clown: « Le Clown Arletti, vingt ans de ravissement »:

« Devenir clown, ce n’est pas mettre un nez rouge, ce n’est pas faire rire, être caricatural ou excentrique, mettre des habits colorés et des cheveux rouges, ce n’est pas rire ou pleurer fort. Devenir clown c’est devenir poème. Rouge des hontes ou de colère, vert de jalousie, blanc de peur, bleu de froid, comme dans les tableaux de Munch ou de Gauguin: le clown prend la poésie au pied de la lettre. »

On a eu aussi pendant une semaine la chance de pouvoir rencontrer les habitants du quartier du canal à Courcouronnes. On a essayé, nous aussi, de ne pas être caricaturaux, de rencontrer les gens dans l’instant présent et dans toute sa sincérité, de prendre la poésie de ce quartier au pied de la lettre.

Le film-spectacle que nous allons proposer tend à cela quelque part: que le quotidien devienne poème.

Le travail…

Ce midi, on discute philosophie au QG…

C’est bientôt l’heure de la répétition. On est pressé d’y être pour connaitre le résultat de notre semaine dans le quartier du canal. On est toujours un peu stressé, on veut vraiment être fidèle à l’accueil que nous avons eu, aux personnes que nous avons rencontré.

Ce midi, on discute philosophie au QG…

A partir de quand sommes-nous aliénés au travail? Qu’est-ce que la valeur travail? Quel impact, cela a sur notre vie, et notre façon de penser le monde et la société?

Ce qui est sûr, c’est que, nous, notre travail nous permet de nous élever. Nous sommes chanceux…