Valérie Rouzeau

Je pense aux personnes merveilleuses de ma vie je pense à vous mes amis vous mes inconnus innombrables je pense à Robert Desnos dont les yeux étaient des perles je pense à Rimbaud le jeune homme vert qui rougissait jusqu’aux oreilles je pense à d’Aubigné couché avec ses pistolets.

Je pense aux personnes à merveille dans ma vie mes frères loin mes potes en allés mes jamais rencontrés je pense au coeur de ma mère solitaire je pense sur la tête de mon père je pense à mes aïeux en rang d’oignons dessous la terre je pense à ma grand-mère sempiternelle qui avait le blues dans sa vieille blouse

Je pense aux personnes de merveilleuses à vie je pense à leur coups de mains je pense à leurs coups de pieds au soleil cou coupé et à baise m’encore je pense à leurs coups de reins je pense à leurs coups de dés

Je pense aux personnes qui me merveillent la vie d’hier à aujourd’hui et jusqu’au lendemain la merveille de leurs voix de leurs rires et chagrins je pense à eux longtemps je pense à eus très vite je pense à elles aussi je pense partout à lui

Je pense aux personnes dans ma vie merveilleusement je pense merveilleusement aux personnes de ma vie car je n’oublie personne personne et pas même moi je pense à tout le monde et m’y trouve comprise je pense à moi qui pense à vous à merveille 

Mots, au hasard du spectacle ! Samedi soir ! A Aubusson !

Le matin quand on ouvre les yeux
C’est un accueil, on accueille tout le monde
Discuter se retrouver. C’est une détente
M’intégrer parmi les habitants. C’est très beau.
Je suis pas creusoise moi. Je viens pour bavarder.
C’est très joli la rivière.
J’ai beaucoup travaillé pour tout.
Je suis venue jeune mariée.je vais à la mémoire.
Je suis venue pour un entretien, il pleuvait quand je suis arrivée,
Ça ne respirait pas la joie.
La première fois je me suis dit c’est une vieille ville.
Une ville perdue
Les gens sont plus soudés, mieux ensemble
Je me sentais seul au début, maintenant ça va mieux
J’avais le mal du pays de là d’où je viens.
Mon père était bucheron
J’essaie de tatonner le plus juste possible
Le Jean Sébastien Bach de la maille d’Aubusson.
Essayer de comprendre qui ils sont ces personnages que je tisse.
Un patrimoine de savoir faire, un patrimoine impalpable humain, de gestes
On a pris un engagment sur le diagramme sonore
Vous êtes artiste
Il y a le savoir faire pour un artisan, je veux pas dire que les artistes n’ont pas un savoir faire, un artisan a le savoir faire
Travailler seul c’est trop dur
Je voulais être artisan et j’ai déraillé dans la vie
Professeur d’art plastique à la cité des 3000 à Aulnay, ça m’a fait grandir.
Qui fait la culture et pourquoi?
Un objet que vous trouvez beau ou important parcequ’il est lié à votre histoire, à vous.
Travailler comme les comédiens. Lire. Comment on construit un personnage, facétieux, dramatique, les Shubert de la laine
Des fois on se les prend dans le coeur.
Une sorte de soleil déraciné de son ciel
Une histoire assez longue
Vous croyez qu’on peut passer à côté de la culture de ces femmes turques.
Ca se partage, le rire ça se partage.
L’art martial pour se construire soi-même
Créer des amitiés sincères
Comme le temps passe.
Et Julien?
J’aime la musique, j’aime le sport
Il s’agit de circulation d’énergie dans le corps
Besoin d’évacuer et ça marche!
Quitter la ville
Vivre ici au profit d’une certaine profondeur
On parle d’Aubusson on parle tapisserie tout simplement.
Partir peut-être oui j’y ai pensé,
On sait ce qu’on perd on ne sait pas ce qu’on gagne
Mutualiser nos actions.

on y va

On commence dans vingt minutes. On a fait un filage (un enchaînement des différentes séquences qui composent le film-spectacle) en milieu d’après-midi. On est maintenant dans l’attente du public. C’est toujours un moment un peu difficile. Une attente un peu étrange. La salle est vide et très silencieuse. On dit toujours que pour les Veillées ou les Portraits l’essentiel, c’est ce qui s’est passé dans la semaine, dans la ville, dans les rues, ce qui s’est passé avec les gens mais le moment du plateau reste quand même un temps très particulier…