c'était bien !

Ça y est. On a joué, rejoué, rerejoué et tout. Tout l’après-midi.
On a ri tous ensemble. Des baisses et de hausses de son, des petits bugs et une chaleur du tonnerre, mais c’était bien. C’était bien. La salle vivante était réactive, et les lecteurs qui sont des lectrices, ont assuré malgré le trac. Elles étaient nombreuses, elles tournaient par groupe de trois. Maggie les a dorlotées avec des paquets de carambars. Elles sont restées fidèles au poste jusqu’au bout. Merci merci merci.
Et merci à tout Picasso pour l’accueil.
On part en se disant qu’on aimerait bien revenir, vraiment.

dix sept

Martine a monté jusqu’à cinq heures du matin, et elle continue encore ce matin. Vite, faut finir avant midi, tout mettre en place. Jean Pierre, de Culture Commune, est encore là pour installer, préparer, organiser. Techniciens-magiciens. Jérémie y met du sien aussi. Didier est parti dans une salle avec ses dix sept lecteurs ! dix sept volontaires ! Dans la salle où ils travaillent les textes, il y a une chaîne de tri de déchets, avec un tapis roulant. Dans ce lycée, il y a aussi un appartement témoin, un appartement pour apprendre tout ce qui concerne l’aide à la personne. Et puis des cuisine, et tout.
Les lycées sont des petits univers spécifiques, différents les uns des autres, avec leur spécialités, leur foyer, leur salle des profs, salles de classes, de science, leur CDI et leurs salles de permanence et la vie scolaire, l’accueil et l’administration, et tout. Des lieux de vies. De plein de vies.

bleu

Il est presque vingt heures. Martine emballe l’ordinateur pour partir monter le film chez elle. Elle ne va sans doute pas beaucoup dormir. Et c’est pareil pour Jérémie. Le lycée est quasi désert.
Julien est au gymnase. Il joue au badminton avec un prof de sport qu’il a rencontré aujourd’hui. Il a fait une initiation au cirque, et puis il y est retourné pour jouer. Il y est encore.
Le gymnase est à la fois très beau et délabré. La peinture bleue qui s’écaille et moisit fait un contraste très beau avec le plancher et les tapis, les cages de foot, et tout.

il y a Maggie

Il y a à l’accueil un type formidable qui connaît tout le monde, qui voulait pas d’enfant jusqu’à il y a sept ans, et puis il a eu une petit et sa vie s’est colorée.
Il y a des élèves partout dans les couloirs et le self. Il y a le privilège des invités de doubler au self. Il y a Jérémie qui passe sans cesse au milieu des films citations que font Maggie et Arnaud, soutenus par Sandrine parce qu’il a fallu rajouter Maggie aux questions.
Il y a le plaisir de croiser les siens au sein du lycée. Un regard, un sourire, un mot. Il y a Sebastien qui était au service culturel de la fac d’Arras quand Maggie y était, il y a neuf ans. Il y a Guy, Martine, Didier, Flora, Jérémie, Julien, qui égrainent les salles, heures après heures. Il y a une prof d’anglais qui a accroché dans sa classe les esprits sont comme des parachutes, ils fonctionnent quand ils sont ouverts . Il y a le fou rire de ce jeune homme dedans la caméra. Il y a les pieds qui font mal et le cœur content. Il y a des sourires tout le temps. Il y a des sourires tout le temps et il y a Pierre qui crie, en tenant la citation : moi j’aime l’Art !