Dissonances culturelles et distinction de soi

Dépasser Pierre Bourdieu en offrant d’autres lectures du monde social ou d’autres représentations de la culture, c’est un peu ce que l’on a fait en interviewant Cédric, le responsable de la ludothèque.

Pour Cédric, le jeu de société fait partie à part entière de la culture des individus. Les jeux de société, ce n’est pas seulement un commerce, un loisir. Derrière cela, il y a des auteurs, des illustrateurs, des tendances de jeux qui reflètent la société dans laquelle on vit. On voit aujourd’hui se développer par exemple multitudes de jeux coopératifs.

Les jeux coopératifs reposent sur la poursuite d’un objectif commun pour tous les joueurs. Cet objectif ne pourra être réalisé que par l’entraide et la solidarité entre eux. Le défi proposé nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il ne s’agit pas de gagner sur l’adversaire mais de faire équipe pour gagner ensemble… ou de perdre ensemble si l’équipe s’est mal organisée.

Peut-être que la société actuelle devrait se réfléchir comme un énorme jeu coopératif ou comme un énorme jardin partagé ou comme un gigantesque frigo solidaire ou….

Cette année, au Channel, Guy fera un stage de création sur l’Utopie ou l’amour, comme arme du peuple…

Oui, je sais, on s’emballe un peu au Q.G, c’est samedi matin, on a le droit de rêver.

Merci à la cité des provinces

Les deux représentations du Portrait de la Cité des Provinces ont bien eu lieu et, par ce dimanche ensoleillé, on a vécu des instants très agréables. Hier et avant hier on a déroulé les parcours, jalonnés de nos petites formes. Une aventure singulière et profondément humaine. Un régal. On espère bien que cette joie a été partagée par les spectateurs qui nous ont fait le plaisir et l’honneur d’assister à cet évènement culturel hors du commun. Organisé par Culture Commune, Hvdz, le pays d’art et d’histoire de Lens et Liévin, la chaîne des terrils et SIA, le bailleur social qui gère le parc des habitations de la Cité des Provinces. Martine, Didier, Mourad, Marie S., Marie B., Marie L, Lucien, Damien, Jérémie, Camille, Guy et toute l’équipe d’Hvdz ont quitté la Cité ce soir, après dix jours intenses de rencontres, d’échanges, de partage, de travail, au service de la population des Provinces. Après les deux représentations, on a beaucoup parlé avec les spectateurs-acteurs du film-spectacle qui n’ont pas hésité à remplir le questionnaire proposé par Camille qui est doctorante en géographie à l’université d’Arras et rédige une thèse sur la culture et les territoires. Ce soir à la fin de la deuxième représentation une petite fille est montée sur scène avec une médaille autour du coup. Elle a décroché hier la médaille d’or au championnat de France de Karaté, elle habite la cité des Provinces. Elle et sa maman étaient très fières de cette victoire et d’habiter la cité des Provinces. Elle a été chaleureusement applaudie par le public du Portrait.

Un moment unique

On est reparti pour un après-midi qui débouche sur une série de représentations des petites formes de chacun-e- qui auront lieu lors de parcours dont les départs sont fixés à 18h, 18h30 et 19H, à l’accueil de Culture Commune. On est toujours au 11 rue du Lyonnais et pour une journée encore. Le déménagement est prévu demain. Les déménagements, ça nous connaît bien à Hvdz. On reste rarement très longtemps au même endroit. Une partie du groupe est partie chanter dans la cité. Martine, Didier, Guy et Jérémie sont au Q.G derrière leur ordinateur. Pour finir le blog de la cité des Provinces et le montage du film-spectacle. Didier prépare les textes qui seront lus pendant le spectacle qui a lieu dimanche, à 11H et 15h30. Le film devrait durer une peu plus de 1h15. C’est correct. On a peur des temps trop longs. On sait que au-delà d’une certaine durée, le spectateur peut avoir du mal à digérer la somme d’informations contenues dans l’oeuvre. Alors on essaye toujours de se fixer un temps maximum de soixante quinze minutes. Cette fois, on y est presque. Le film-spectacle commence par Mme Cerjack, toute en douceur, toute en tendresse, toute en émotion. On connaît Mme Cerjack depuis fort longtemps. Elle et son mari venaient très souvent à Culture Commune. M. Cerjack passait régulièrement au bureau de la compagnie. Il nous avait offert le premier livre qu’il a écrit et qui était consacré à sa carrière de mineur de fond et en particulier à la catastrophe de Liévin. Au coup de grisou de 1973 qui entraina la mort de soixante seize personnes. M.Cerjack était de service ce soir là. Mme Cerjack parle de tout cela avec beaucoup de simplicité, de naturel. C’est la vie, dit-elle. Le film-spectacle court de Mme Cerjack à En attendant Godot, en passant par Elsa et Pierre qui sont responsables des gîtes en bois derrière la maison de l’ancien directeur d’école jusqu’à l’association Récup Tri et le tir à l’arc. Pendant ce temps, nos camarades chantent dans la cité des Provinces, chez les gens, au coin des rue. Pour une personne, pour une famille, seuls au milieu du vaste parc de la cité des Provinces.