Evry, ça casse des briques

Avant de partir, visite de la cathédrale toute en briques. On pense aux briques roses de Toulouse ou du Gers,  aux briques foncées d’Angleterre, de Liverpool , et on se dit que ici c’est vraiment les mêmes qu’à Loos-en-Gohelle. Variations sur les couleurs de briques. On pense que des briques il y en a partout dans le monde, des en terre cuite, des en terre crue en Afrique, en Amérique, en Asie, en Mésopotamie, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Et puis on pense qu’au cours de cette semaine à Evry, chez Charles Baudelaire et Auguste Perret : ça a cassé des briques. De briques en briques quelque chose s’est construit sous nos yeux, un plaisir de suivre son apparition. Merci à tous, à la prochaine !

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De la scène aux couloirs

Nous sommes passés dans les classes et nous avons demandé aux lycéens un mot pour définir leur lycée. Ils nous ont répondu : « prison, bien, partage, travail, école, fatigue, appréhension, difficile, apprendre, instruire, sommeil, réveil. ». Pour chaque mot, ils ont inventé un mouvement. Et maintenant dans les couloirs, pour dire « Ah aujourd’hui c’est difficile », on dit « Ah aujourd’hui c’est : » et on se prend la nuque avec la main gauche et on ramène, avec la main droite, son pied droit sur la fesse droite, et on tient l’équilibre 3 secondes. On l’a vu faire sur scène 6 fois de suite, personne n’est tombé, alors dans les couloirs ça n’hésite plus. Et pourtant, au début, il y avait beaucoup de : tourner deux fois les avant-bras et s’attraper la nuque à deux mains pour baisser la tête (appréhension !).  Alors on finit en ouvrant les bras et en levant la tête : c’était bien !

on s’en va

Fin de journée. Fin de portrait. On est toujours au lycée. A quelques uns. Dans le local du Q.G. Pour mettre quelques photos supplémentaires sur le blog. Les photos des lecteurs-danseurs. Et puis on est ravi de tout ce qui s’est passé durant cette semaine et des réactions des unEs et des autres au film-spectacle. Un vrai bonheur ! On pourrait rester là longtemps, longtemps, longtemps… On sort grandi de cette résidence. Encore !

Il est midi

Les deux représentations matinales se sont bien passées, les réactions ont été explosives à la façon PIC : « ça va haut dans les décibels et puis ça s’arrête net ». Le film et les acteurs-danseurs ou acteurs-spectateurs se fait maintenant tout seul. Jérémie, Martine et Pierre continuent d’appuyer sur des boutons , Guy continue d’annoncer et Hervé de danser mais pour le reste ils tiennent l’affaire ! Ils sont dans la salle et sur l’écran, ils sont concernés et investis dans ce qu’ils voient et nous on suit de la scène à la salle. C’est un plaisir immense de voir que ce film spectacle est tenu par tant de personnes : 4 minutes de générique !

Juste avant la première représentation

Entre la répétition qui finit à 17h et la représentation qui débute à 19h, certains des lycéens «comédiens-danseurs » se sont éclipsés pour réapparaître juste avant le spectacle, d’autres sont restés pas loin, sans lâcher leur texte. Chacun sa façon de se préparer et d’attendre. À « moins le quart », ils sont tous là. Avec Hervé, ils revoient les déplacements : des chaises à la scène, de la scène aux micros pour trois d’entre eux, de la scène aux chaises pour les autres, puis ça continue, des micros aux chaises, des chaises aux micros pour trois autres…, on vérifie les tops. On attend le public. Il est juste dans le couloir, derrière un rideau noir qui participe à la transformation de la salle de cantine en salle de spectacle. Les lycéens-comédiens-danseurs sont tous assis sur les chaises au bord de la scène. Hervé parle doucement : « il faut éteindre les téléphones portables, complètement, pas comme en cours, complètement. Même pas de vibreur ni de silencieux. Il faut éteindre. Là, on va donner quelque chose au public, aux gens qui sont là. C’est en dehors de tout. Après quand c’est fini, on retourne à sa vie normale. » Tout le monde éteint son téléphone. On a soudain l’impression qu’ils sont vraiment là, ensemble, entre eux, chez eux, concentrés, avec la conscience de faire quelque chose de beau et d’important. « Il y a un peu d’émotion » comme dit dans le film ce lycéen en commentant l’histoire d’Antigone.