Journée d'agit-prop

Tous les acrobates sont dans la rue. Au collège et sur toutes les places de Wingles. La Veillée, les représentations, c’est après demain, dimanche à 16h et 19h à la salle G. Berthes. On est allé à l’école Auriol Joly. On y a rencontré le directeur qui nous a raconté son engagement dans l’école auprès des enfants, des parents, des enseignants. Les parents sont très présents à l’école. Ils réfléchissent ensemble à l’éducation des enfants. Ils ont construit des serres et cultivent ensemble un vaste jardin. Cela crée de l’entr’aide et de la solidarité sur tout le quartier et favorise l’éducation et l’épanouissement des enfants. On y a croisé beaucoup de gens qu’on connaît  qui habitent la cité des Provinces ou la Place Centrale ou la rue de la Coupignies.

Mercredi matin de la semaine qui précède la Veillée de Wingles

Jour de marché. On a dit, c’est l’attente qui est magnifique. Prendre le temps. On a passé une grande partie de la matinée sur le marché. Citations. Des gens ont dit des citations à la caméra. On n’a pas assez d’une vie pour habiter son nom. Des gestes pour le geste a la parole. Et des tracts qui donnent l’occasion de discuter. Une dame nous dit, je serais volontiers venue mais il y a le repas de l’association franco polonaise. Un homme nous dit,  je vais faire l’impossible mais c’est ramadan et il faut qu’on prépare le repas du soir. Il y a beaucoup de choses ce week end à Wingles. Sans compter les anniversaires.

Mardi soir de la semaine qui précède la Veillée

Un homme nous observe de sa fenêtre, écrit Estelle. Il se demande ce qu’on fabrique. On demande à le filmer. Il appelle sa femme. On fait un portrait du couple et de leur chien. Tous les trois nous font un signe… A côté des barres, il y a un quartier de pavillons tout neufs. On n’y croise pas grand monde. A  part une dame qui lave ses carreaux. On discute par la fenêtre, puis elle accepte de sortir pour nous faire un geste qu’on filme dans la série du geste a la parole. Un jeune homme est à côté de sa voiture. Il ne veut pas être filmé mais il pense que son amie serait ravie qu’on la filme. Elle accepte bon gré mal gré. On croise une jeune fille qui revient du collège. Elle remet ses cheveux devant la caméra. Un homme promène son chien aveugle…

Didier, Estelle et Jérémie sont allés au cirque après avoir sillonné la ville tout l’après midi. On a rencontré Maryse Loup, adjointe à la culture avec qui nous avons longuement discuté du rapport des populations à l’art et à la culture. Comment concevoir avec les gens des formes d’art où chacun se sente personnellement concerné? Prendre en compte de façon simultanée l’artistique, le social, le culturel et l’économique. A trop vouloir les dissocier, on en oublie les raisons qui fondent les inégalités. Elles  sont prioritairement économiques.  

Mardi 2 octobre 2007

Salle Europa. Martine et Didier sont partis au CAJ. On vient tout juste de tout réinstaller. Après ces trois jours d’arrêt. Si on veut bien on pourrait dire que c’est une Veillée en trois étapes. Y a du cirque à Wingles cet après midi. Le cirque Zavatta. On va y aller. On a un après midi très chargé.

Aujourd’hui Hamid joue Faut qu’on parle à Hambourg. En fin de semaine il joue à Sallaumines. Faut qu’on parle est un spectacle qu’on a créé avec la compagnie Hors Série dont Hassan fait partie. 

Cet après midi nous sommes attendus à la mairie de Wingles à 15h  et à Douvrin à 16h pour une interview à Radio Plus. Il faut aussi aller au foyer des personnes âgées. Flora arrive demain. Jérémie propose qu’on fasse notre action travelling en fin de journée. Avant ou après le cirque. Et demain matin on ira en force sur le marché.

Il faut retourner dans le quartier avec le petit lecteur DVD portable montrer aux gens quelques images de notre travail pour qu’ils se fassent une idée plus précise de notre présence à Wingles.

Pour la Veillée de Wingles on a conçu une nouvelle action artistique: on demande aux gens de nous faire un geste pour Le Geste a La Parole, festival à Culture Commune en fin de semaine. Mais aussi bien sûr pour la Veillée.

On a vu Vive la Sociale, un film de G Mordillat. Un vrai plaisir. Estelle envoie des photos de Wingles sur le blog.

Vendredi dans l'après midi

On continue de marcher dans les rues. On a planté des citations tout au long de notre parcours. Pour ne pas se perdre. Avec une agrafeuse. Une citation d’un côté du panneau et une autre de l’autre. Sous une pluie battante. Et parler de notre résidence, de culture et tout… Didier est à l’autre bout du quartier. Près des barres. Avec Estelle, ils cherchent des gestes du quotidiens. A filmer. Caméra et pied de caméra à l’épaule.

Distributions de tracts. Une façon d’aller vers les gens.

Emilie écrit après une excursion dans le quartier. Une femme sort de chez elle avec son panier à linge. L’air pressé. Culture Commune, elle connaît. Dans une impasse un jeune attend calmement sur son scooter. Il écoute, prend le tract. Près des barres, trois jeunes sortent d’un garage. Ils préparent des toiles pour une expo qui aura lieu en mairie la semaine prochaine. Sur la route on tombe sur un petit foyer. Deux hommes assis à une table et une dame derrière le bar. Plein de coupes sur des étagères. Des tapis de jeux de cartes sur les tables. Un homme nous dit si vous cherchez une vedette c’est ici. On parle avec une dame âgée dans son jardin. Elle voudrait venir à la Veillée mais elle a du mal à marcher et son mari est impotent. Elle fera profiter de l’invitation à quelqu’un. L’animateur de Radio Plus nous fixe un rendez vous pour l’émission Fréquence Association. A Douvrin.  Près de la Place Centrale, rue de La Coupignies, des jeunes prennent le tract. Ils se souviennent de nous. De notre passage en juin. Une dame est assise sur une chaise sur le trottoir. Elle  rit. Elle dit  vos camarades m’ont filmé tout à l’heure, qu’est ce que vous allez faire de tout ça? A l’entrée de la Place Centrale un groupe de jeunes prend l’invitation. Pour la Veillée. L’un d’eux dit  je ne suis pas de Wingles -C’est rien vous pouvez venir quand même!