Y a une route, tu la prends, qu’est-ce que ça coûte ?

Demain grand départ pour Evry, Ris Orangis. Tous le matériel est prêt. C’est parti pour un nouveau portrait. Ce soir on joue la Brique à Bösegehem, demain à Boeschèpe et dimanche à Bailleul. Chaque soir, avant le spectacle, on va diffuser un film d’une demie heure, qu’on a réalisé cette semaine avec Martine, Didier et Jérémie et Hvdz et le centre culturel d’Hazebrouck et les habitants des trois communes. Allez ! Allez !

entre deux portraits, de La Chesnaie (St Nazaire) à Ris Orangis

Deux mots pour le carnet de route avant de passer la main à Evry, Ris Orangis à qui il faut donner le bonjour de Hugo qui travaille aujourd’hui au théâtre de St Nazaire et qui travaillait auparavant au théâtre de l’Agora à Evry. On tourne une page difficile de notre livre des Veillées et des Portraits ; le quartier de La Chesnaie, à St Nazaire. A chaque fois unique, à chaque fois la fin du monde. C’est trop difficile de penser qu’on va peut-être ne pas revoir les gens. Rien ne dure. A la Chesnaie, les gens ont répondu avec enthousiasme à nos projets de rencontres et de réflexion. On a  participé à des conversations, écouté l’histoire du quartier, entendu des paroles, des propositions, des visions du monde, qu’ on devrait mettre en pratique à l’échelle du pays, de l’Europe , du monde et qui nous rendraient humainement formidables et heureux… C’est du là qu’est venu l’espoir, c’est de là qu’il renaîtra.

3 jours après

C’est le temps qu’il m’a fallu pour me dire que je trouverai peut-être les mots après l’émotion, car oui, c’était mon premier portrait !! Impossible de privilégier un moment parmi la masse de souvenirs accumulés. Tout compte, chaque pièce du puzzle vient trouver sa forme pour dessiner ce beau visage fait de ceux de tous. C’est peut-être tout de même le porte à porte qui me restera, comme expérience de la puissante simplicité. Dans le portrait chinois, une dame a cité comme chanson « Tombé du ciel » de Jacques Higelin. Et c’est pour moi comme si chaque ouverture de porte était un cadeau inattendu, tombé du ciel en effet, un don pudique et généreux de quelques minutes d’intimité pour seulement participer, sans chercher à être beau, mais en l’étant tout simplement par sa présence. Les mots ici comptent si peu, ce sont les visages et les corps de ceux qui frappent à la porte et de ceux qui l’ouvrent qui constituent un paysage qui n’a rien de sublime et qui l’est pourtant. « Toute posture est une imposture » dit une des citations choisie par certains, cette jeune fille de 4ème du collège Morange par exemple. Le travail d’HVDZ n’adopte aucune posture, c’est un savoir faire et la cohésion d’une équipe mis au service de l’instant, et c’est bien en cela qu’ils font du spectacle vivant. Cette dizaine de jours, a, selon la formule de Maggie, mis le bazar de ma tête, chamboulé des valeurs, révélé des zones inconnues, mais surtout, elle m’a redonné confiance dans l’humain. Merci La Chesnaie!

La Chesnaie va nous manquer

Un grand Merci à tout le monde et en particulier au théâtre, à l’équipe du théâtre, à l’Espace Civique de La Chesnaie, et à tous les habitants de La Chesnaie et des alentours pour les dix jours merveilleux qu’on vient de passer chez vous, avec vous ! Rien ne peut remplacer ce qu’on vient de vivre là, si ce n’est courir vers une expérience similaire, qui de toute façon n’aura rien à voir. Un grand merci pour tous ces moments d’ouverture, de connaissance, de reconnaissance. C’était (il y a des jours où l’imparfait est trop imparfait, surtout s’il s’agit d’un passé qu’on ne voudrait pas voir passer) un plaisir énorme pour nous de construire le film spectacle avec vous, à partir des discussions, des multiples conversations, des  entretiens filmés (ou pas), de la danse et les images comme des détournements de réalité, pour rendre toute la tendresse de l’instant présent, pour y être à jamais. On voudrait reprendre à zéro indéfiniment, parce qu’on a forcément oublié plein de choses. C’est la troisième fois que la compagnie vient à St Nazaire cette saison. On a une chance folle.

S’enjailler

On est tous, presque tous, repartis de Saint-Nazaire. Sûrs et certains d’y revenir bientôt. Aujourd’hui, il fait beau, le vent s’est un peu calmé, comme le calme après la tempête d’émotions et de rencontres qui nous a emportés pendant ces 10 jours. On repart vers  d’autres aventures pleins d’images en tête: Les Diamonds Swagg qui ont fait le show, l’émotion de Sonia Hamiti, le temps fou qu’on a mis à sortir de la salle tellement il y avait de monde, Gérard assis en retrait se faisant féliciter pour son Godot, le premier portrait de Frédérique et Sophia très émues de la découverte, Caroline et son beau petit garçon, Tiffen qui n’a pas aimé qu’on la voit d’aussi près mais qui était contente quand même, les supers techniciens du Théâtre, Louis et Jamal, Angèle qui nous dit qu’il va y avoir maintenant la descente, l’après-portrait…

Il y a l’après-portrait et c’est toujours un peu dur, mais il y a tout ce qu’on a partagé qui ne s’envolera pas, aussi fort que le vent puisse souffler. Et puis maintenant on sait s’enjailler…