Si tu n’as jamais joué, comment peux-tu comprendre?


Cet après-midi, nous sommes allés rencontrer les éducateurs du club de rugby à Figeac.

Pourquoi à Figeac? Vous en avez déjà marre de Capdenac allez-vous demander? Et bien, non, pas du tout, mauvaises langues! Nous sommes allés à Figeac car les clubs de rugby de Capdenac, Figeac, Bagnac se sont regroupés pour créer un club plus fort, et faire se rencontrer un maximum de jeunes. Le rugby, c’est le sport local, c’est important ici. Malgré tout, Stéphane nous dit qu’ils ont plus de mal ces derniers temps à faire venir de nouveaux jeunes. Ils pensent que le rugby a encore l’image parfois d’un sport « rugueux ».

Pourquoi demandons-nous? Et là, nous apprenons (car nous ne le savions pas malgré toutes les veillées que nous avons pu faire, nous apprenons encore tous les jours) que le rugby est considéré comme un sport de combat, un sport de combat en équipe (c’est pour cela qu’on se protège les dents et non pas pour faire joli en ayant un accessoire coloré).

Le rugby, c’est l’école de la vie nous disent-ils. Etre ensemble, partager quelque chose ensemble ne serait-ce qu’un ballon ovale. Le club organise des sorties en bus pour voir des matchs importants. Le rugby, c’est la convivialité aussi: des quines, des repas sont le lot des licenciés du club. On nous parle évidemment de la troisième mi-temps…On leur demande d’ailleurs de chanter leur hymne mais ces grands gaillards n’ont pas osé, les rugbymen seraient-ils timides?

Du coup, j’ai cherché les hymnes de rugby sur internet et j’ai trouvé cette chanson qui résume finalement ce que nous ont dit nos rugbymen-éducateurs.

On vous la dédicace, timides rubgymen:

La nuit et le matin

Nous avons terminé la soirée épuisé.e.s hier soir, gavé.e.s d’endives au gratin et d’éclair au chocolat.

Au lit très tôt donc, mais pour Lucien avec un réveil à 23h20 pour aller chercher Mourad à la gare 20 minutes plus tard. Emerger s’avère ardu, mais il ne faut pas refermer les yeux sinon c’est foutu. Mission accomplie, Mourad arrive presque à l’heure après être passé par Avignon, Paris et Brive-la-Gaillarde.

Ce matin, nous avons essuyé deux petits échecs : la professeure de piano ne savait pas que nous venions lui rendre visite (on y retourne en principe lundi) et le professeur d’aïkido nous attendait demain (c’est surement de notre faute, mais en fait on ne se souvient plus vraiment, des fois on se mélange les pinceaux dans nos prévisions, on y retourne donc demain).
Puis nous sommes allés faire nos protocoles du marché : les portraits-citations et la valse. Les personnes présentes sont très curieuses, très facile à convaincre de participer au film. On sent que Derrière le Hublot a déjà beaucoup travaillé par ici, et que l’on a pris l’habitude de se faire filmer, de jouer au jeu. Il fait beau, les vestes tombent, les corps virevoltent. La nuit de sommeil porte ces fruits, nous voilà ravi.e.s.

Jean-Jacques Delmas

Ce matin, Guy et Marie sont allés rencontrer Mr Jean-Jacques Delmas. A 10H, le rendez-vous était pris chez lui. Il nous attendait avec un petit café.
Mr Delmas est très accueillant, il est passionné, on le voit tout de suite. Jean-Jacques est retraité de la SCNF. D’ailleurs, il a fait la même formation de conducteur de train que Gérard, notre conducteur de tracteur d’hier. Apparemment nous raconte t-il, la première année, de la retraite, on est un peu assommé. Il faut 6 mois, un an pour s’en remettre de cette vie de travail et puis, après, tout s’accélère: il faut même acheter un agenda.

En effet, Jean-Jacques est très actif: il est syndicaliste CGT, bénévole dans plusieurs associations: Derrière le hublot évidemment, à l’APUC qui retrace l’histoire de la résistance des gaulois face à Jules César, il prend également des cours d’oenologie et apprend à faire des photographies numériques.

D’ailleurs, il a vu la Brique en 2015 et a pris plusieurs belles photos. Jean-Jacques est tellement serviable qu’il en a fait directement un CD à Guy. On discute pendant 2 heures, on aurait pu y rester la journée mais nous avions rendez-vous tou-te-s au marché pour danser la valse. Jean-Jacques nous y emmène en voiture. Génial!

Les bénévoles de Derrière le Hublot…

Il y a 150 bénévoles à peu près qui oeuvrent pour les actions de Derrière le Hublot. Mais 4 d’entre elles sont précieuses pour la cie HVDZ fraichement arrivée car elles leur font à manger le midi et le soir. Elles adorent faire cela. Au départ, elles ne le faisaient que pour le festival mais, désormais, elles le font aussi pour les petites résidences. Cela leur permet de se réunir, d’échanger leurs recettes, de se rendre compte qu’elles ne cuisinent pas si mal que cela nous disent-elles. Deux d’entre elles viennent du Nord, figurez-vous. On va osciller doucement cette semaine entre le tripoux et les endives au gratin. D’ailleurs, c’est ce qu’on mange ce soir. On aura, dans nos ventres, notre région avec nous ce soir mais la tête remplie d’images de Capdenac que nous aurons commencé à appréhender en tracteur, train, à pied et en voiture.

Y’a des belles maisons à Capdenac-Gare

Après nos interviews, nous nous sommes lancé dans nos fameux porte-à-porte et rencontres des habitant.e.s : Guy et Bénédicte dans le Parc de Capèle (que les gens de Frigeac envient aux Capdenacois.e.s selon nos cuisinières) et Lucien et Marie dans les premières rues, telles des exploratrices d’un territoire encore inconnu.

Nous sommes déjà bien accueillis, ce qui fait toujours plaisir quand on se lance. On notera tout de même deux personnes qui sortent de la sieste, et qui semblent avoir bien arrosé la soirée d’hier. On nous donne aussi rendez-vous demain au Restaurant la Renaissance. Et on apprend que pour boire un verre il faut aller au Paris.

Les maisons sont belles, il faut souvent monter des escaliers, c’est très différent de par chez nous, les entrées sont toujours loin du portail.

la recette du stockfish

Almont Les Junies est la capitale de l’estofinado : spécialité gastronomique du bassin houiller (autour de Decazeville) à base de poisson séché (stockfish) et de pommes de terre.

Pour 4 personnes :

1 stockfish de 2 kg, 500 g de pommes de terre, 1 bouquet de persil, 5 gousses d’ail, 10 oeufs, 30 cl d’huile de noix, 300 g de crème fraîche.

Débiter le stockfish en plusieurs morceaux puis le mettre à tremper en eau légèrement courante pendant quatre à six jours. En fin de trempage, le mettre en marmite, le couvrir d’eau et faire frémir 20 minutes. Réserver l’eau de cuisson. L’égoutter, ôter la peau, enlever les arêtes, puis l’effeuiller.

Dans l’eau de cuisson, faire cuire les pommes de terre, puis les écraser à la fourchette. hacher entre-temps les gousses d’ail et le persil et faire cuire « dur » 5 oeufs puis les trancher en rondelles. Battre les 5 oeufs restants dans 5 bols différents.

Mélanger à chaud au bain-marie le poisson, l’ail, le persil, les rondelles d’oeufs avec 5 cl d’huile de noix. Faire chauffer le reste de l’huile de noix, verser sur le mélange précédent en alternant huile de noix, un oeuf battu, huile de noix, un oeuf battu, etc.

Assaisonner fortement puis ajouter en final la crème fraîche et servir très chaud.

« On va grossir ! »

Le temps de se remettre du voyage insolite, de visiter notre QG, les bureaux de Derrière Le Hublot (ici on dit DLH) et nos appartements, on reçoit un message de Fred Sancère qui nous dit : « A table ! ». On se dit pour la sixième fois depuis notre arrivée quatre heures plus tôt : « On va grossir ! ».

Une équipe de bénévoles s’active à longueur de journée pour nous préparer de bons « petits » plats et ce midi c’est parmentier de canard. C’est délicieux ! Lucien qui a boudé le tripoux se sert deux fois, Bénédicte aussi (alors qu’elle n’avait pas boudé le tripoux).

Dessert, café, et il est temps de retourner travailler. Petit résumé du b.a.-ba du fonctionnement des caméras, et puis, Martine, Guy et Bénédicte sont partis rendre visite à Nicolas Boisse, directeur de l’office social et culturel, pendant que Marie et Lucien vous servent à grande vitesse ces lignes de blog pour partager leurs émotions. Ensuite, la première équipe ira faire du porte-à-porte tandis que la seconde descendra du QG pour interviewer nos chèr.e.s cuisinièr.e.s. Ça sent déjà les crêpes, il est 15h20.

Incroyable matinée!

Ce matin, nous avons pris dès la première heure le train pour Capdenac. Nous étions fatigués de nos péripéties de la veille. Les deux heures et demi de train inter-cités nous séparant de Capdenac nous semblaient interminables. On a commencé à s’agiter 15 minutes avant l’arrivée en gare de Capdenac-GARE (c’est très important car il y a aussi Capdenac-le-Haut et Capdenac tout court mais c’est ailleurs).Les paysages étaient beaux et, enfin, nous allions arriver là où nous aurions du être la veille à 15H. Fred, Delphine, Simon et Christophe nous attendaient sur le quai. Ils nous disent »Bonjour! Allez hop! on vous attend… »

On monte dans les voitures et direction > chez Gérard, un greeter.

« Mais Qu’est-ce qu’un greeter? » allez-vous me dire. Alors je vous devance:  C’est un habitant volontaire qui, le temps d’une promenade, nous accueille pour nous faire découvrir son territoire, sa ville, son quartier, son jardin, son point de vue…

On s’attend donc à marcher avec Gérard…Mais le point de vue de Gérard sur son territoire n’était pas axé sur la marche. Nous arrivons dans le jardin ouvrier de Gérard à 9H30. Il nous dit « Alors, prêts pour le petit déjeuner? »

Nous qui avions sauté dans le train sans avoir le temps d’avaler un café: on lance un: « Oh oui! Chouette un café!!! » Mais le point de vue de Gérard sur le petit déjeuner n’était pas axé sur le café.

Il nous avait prévu un petit déjeuner aveyronnais traditionnel. Et qu’est-ce que c’est un petit déjeuner traditionnel à Capdenac:

  • une assiette de charcuterie
  • du tripoux avec des pommes de terre
  • du cabécou
  • du vin rouge
  • un café et une mirabelle (pas le fruit)

Nous sommes surpris mais volontaires…et nous nous installons gaiement autour de la table. On ne croit pas encore vraiment à ce que nous allons vivre. Mais quand les soupières fumantes de tripoux sont arrivées devant nous avec notre verre de vin rouge à 9H35…On a sué!
Nous avons gouté et mangé deux fois du plat de notre hôte arrosé de petites lampées de vin rouge. Ca réveille, ça secoue mais ce n’était pas ce qui allait nous secouer le plus dans cette matinée.

On se dit qu’il faut ensuite faire ce pour quoi nous étions venus: interroger Gérard. On se promène dans son jardin en lui posant des questions.

Voici Gérard:Gérard est retraité, c’est un ancien cheminot. Il a été retraité de la SNCF à 50 ans alors il s’est mis à faire son jardin, ses élevages de cochon, du bénévolat chez Derrière Le Hublot, de la randonnée et bien évidemment GREETER.

Gérard est un bon vivant, très jovial et qui aime son coin. Mais Gérard a aussi des punchlines:

« Ils te font d’ces progrès à une allure maintenant » en parlant des vélos électriques

« Il est dégueulasse ce Jules César » en parlant de Jules César qui serait venu à Capdenac apparemment et qui aurait fait coupé les mains des hommes pour se venger de leur résistance. Capdenac-le-Haut aurait résisté le plus longtemps aux attaques romaines.

« Je me suis tellement auto-géré moi que je suis parti de l’école » en parlant de mai 68 et de son entrée à l’usine de conserve de Capdenac en 1969.

Nous sommes restés une bonne heure à écouter Gérard nous parler de Capdenac-Gare, de ses arbres, de ses plats préférés tel que le stockfish (Gérard dit à Marie d’aller chercher la recette sur internet plutôt que de prendre des notes). Et puis, il est temps de se quitter. Gérard nous dit: « Allez, je vous ramène » et là: