ça va être difficile de parler de profil!

Lundi, 10H30, le rendez-vous est pris à l’Ehpad de la Croix bleue. Notre petite équipe arrive et est attendue par un petit nombre de résidents. On nous propose un café, c’est toujours bon signe. On explique notre projet, les résidents nous posent des questions, on leur dit qu’on va faire leur portrait en vidéo. Cela emballe les femmes mais pas les messieurs. Une dame nous dit qu’on est bien beaux, cela fait toujours plaisir.

On sort ensuite nos citations d’auteurs et de philosophes, les résidents s’en emparent avec beaucoup d’intérêt. Surtout un monsieur qui a été cheminot-syndicaliste (histoire de Capdenac te revoilà / terre de résistance!) et qui relie toutes les citations aux manifestations et à la CGT alors on parle de syndicat, des capdenacois qui ont lutté contre l’invasion de Jules César!
« Et lui, le révolté, il cherche la tempête; comme si dans la tempête régnait la paix ».
Il nous demande si l’on trouve que la société va bien. EUHHH…non, elle ne va pas bien mais nous, on va bien. On lutte aussi Monsieur, tous les jours!« Mais si on se laisse aller au désespoir, on finit par être mangé par les rêves qu’on a avalés de travers ».

Une dame choisit une citation et ne veut être filmée que de profil. Elle nous dit: « ça ne va pas être facile de parler de profil ». Eclat de rire général. On continue à discuter ensuite pendant que d’autres résidents arrivent. Bénédicte fait des portraits filmés de chaque résident. Pendant ce temps-là, Mourad s’échauffe. Il va les surprendre avec une petite démo de percussion corporelle. Allez, c’est parti!
Et là, on entend des: « OOOOh!!!! Wouah!!!!! Oh ben dis-donc!!! Faut être jeune quand même pour faire cela ». C’est vrai, qui n’a jamais été impressionné la première fois qu’il a vu Mourad danser? « Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ».

Un après-midi à Espagnac-Sainte-Eulalie

Dimanche après-midi c’est relâche. Nous cherchons sur Internet une rivière où nous baigner à proximité. Nous nous déconseillons cette initiative, l’eau risque d’être très froide, mais nous sommes du genre à nous lancer des défis et ce n’est pas des nordistes que l’on va décourager à coup de température d’eau !

Internet nous répond : « Allez donc visiter Espagnac-Sainte-Eulalie. Petit village accessible par un seul petit pont, il saura vous séduire par son clocher du XIIIe siècle, ses maisons typiques et sa plage sous le pont qui vous permettra d’accéder à la Célé. » On répond : « D’accord » et on lui demande la route, on ne connait pas bien la région.

Sur la route, nous freinons d’un coup sec, il semble qu’il y a sur le côté un vide-grenier. Arrivé.e.s sur les lieux nous apprenons qu’il s’agit plutôt d’un « fête militante et festive » avec de nombreux stands altermondialistes et autres cultivateurs locaux, faiseurs de potions à base de plante etc. Un petit tour et l’on s’en va.

Espagnac-Sainte-Eulalie répond merveilleusement à la descritption numérique, le village est une étape d’une des routes vers Saint-Jacques-de-Compostelle (la même qui passait par Saint-Julien-en-Genevois où nous étions il y a un an pile), le soleil est au rendez-vous, le clocher est fier et bien dressé malgré les années.

Et puis certain.e.s se lancent dans une courte randonnée direction le Salebio (on aime le bio par ici dirait-on), petit hameau composé de quatre maisons, dont l’une est à vendre et que l’on achèterait bien, pour venir se détendre l’été. Sur la route, des figues, du raisin, des moutons, des ânes, un enfant, nous font plaisir à tous les coups.

Enfin, on retourne à la rivière, et oui, elle est froide ! Mais Marie et Lucien, fanatiques de défi décident de ne pas se laisser impressionner et font un rapide bain. C’est vivifiant. Avant de partir, Mourad nous impressionne par sa capacité à faire jusqu’à 8 ricochets de suite. Alors, Marie, Lucien et Bénédicte veulent à leur tour s’essayer à cette pratique qu’elles maîtrisent peu ou pas du tout. Chacun.e parvient à faire deux ricochets, une première de toute la vie pour Bénédicte et Marie, cette dernière décidant d’y voir l’apparition d’un lien éternel.

Toucher l’éternité…


Hier matin, nous sommes allés assister à l’entrainement avancé d’Aikido. Nous avons été bluffé. D’abord, par la tenue: C’est tellement beau ce pantalon noir qui vole pendant les figures! Ensuite, par le sport en lui-même: l’AIKIDO, c’est avant tout une défense. On nous explique que le principe est de rendre ce que nous donne l’autre. Si l’autre envoie de l’amour, c’est de l’amour qu’il reçoit. Si l’autre est agressif, alors on se défend. On se DEFEND!!! C’est important. Il n’y a pas de notion d’attaque dans l’AIKIDO.

C’est un sport intérieur, l’AIKIDO et cela permet de se recentrer, de méditer.

Par la suite de la matinée, nous sommes allés au Centre Aéré, rencontrer la FLECHE CAPDENACOISE! Et bien, figurez-vous qu’on nous dit également que le tir à l’arc permet de se recentrer et de faire le vide en soi. De se détendre et de « toucher à l’éternité ». On s’est tout de suite intéressé à cette phrase. Pourquoi touchons-nous l’éternité en tirant à l’arc? Premièrement, parce que le temps s’arrête le temps que la flèche touche la cible. Deuxièmement, la transmission de ce sport, comme toute transmission, permet de laisser une trace.

Alors, on rigole en pensant que, du moment, que ce n’est pas une trace de flèche dans le coeur, tout va bien…

On a eu le droit d’essayer un tir! Résultat des courses: Mourad s’en sort super bien malgré le fait qu’il ressemble à une flèche lui-même. Martine, c’est moins probant, elle ne savait plus quel oeil fermer avant de tirer. Béné cartonne mais viser, c’est un peu sa passion (mais avec une caméra) et bon, Marie est gauchère de l’oeil et droitière de la main et, on lui dit que c’est un handicap pour tous les sports…

Bon, bah, elle va continuer d écrire sur le blog…

Un après midi de culture portugaise à Capdenac

Nous sommes allés cet après-midi rencontrer deux responsables du club de foot portugais de Capdenac. Nous avons été reçus dans leur club privé, une ancienne maison de la ville, prêtée par la mairie et transformée en lieu de convivialité, ouvert à tous et en particulier aux membres de l’association. On y discute de football et aussi d’échanges culturels et sportifs entre Capdenac Gare et le Portugal. Les premiers portugais sont arrivés à Capdenac après la guerre pour construire des édifices qui ont servi à la SNCF et aux chemins de fer. Du fait de la proximité du bassin minier de Decazeville, les chemins de fer ont installé à Capdenac un important complexe ferroviaire qui permettait d’acheminer le charbon dans toute la France et au delà. Des cheminots et leurs familles se sont installés par centaines autour de la gare. Il a fallu construire des maisons et de nombreux immeubles pour le bon fonctionnement de ce gigantesque centre de triage qui aujourd’hui pour une grande partie est à l’abandon. Des arbres poussent au milieu des voies. Les portugais ont activement participé à la transformation de la ville. La plupart, aujourd’hui, a la nationalité française. Ils font vivre la culture portugaise par la danse, l’apprentissage du portugais, les rencontres interculturelles (culinaires et festives) et le football. Tous les ans Capdenac accueille de nouvelles délégations  portugaises qui trouvent un accueil chaleureux auprès du club des footballeurs portugais.