La Chorba chez Djouheur

Ce midi, on est allé chez Djouheur. Certaines y sont passées hier, on nous a dit qu’aujourd’hui c’était Chorba. Puis au marché ce matin, on a croisé une clown, Séraphine Nez, qui nous a re-parlé de la Chorba et de Djouheur (et qui nous a chanté Le petit bal perdu de Bourvil). Alors le lieu sympa + la Chorba, c’était compliqué de dire non.

Chez Djouheur, c’est un lieu de mixité culturelle et sociale, portée par la Compagnie Ratibus. C’est un lieu de rencontres, d’échanges, de partage, de prise de parole. Et là c’est le week-end d’inauguration. Il y eu des conférences, de la fanfare, des ateliers cuisines, des ateliers d’écriture. Des petites formes théâtrales aussi. On a forcément pas tout vu, mais les personnes qui étaient là nous en ont dit du bien. On a discuté avec Ratiba.

Le couscous était bon, la chorba était dingue, Zelda peine à s’en remettre. Et les gâteaux, mon dieu les gâteaux. Des petits gâteaux avec de la semoule torréfiée, de la datte, du miel. Encore mieux qu’un makrout. Ouais, on a bien mangé.

Dimanche matin, réveil en douceur au son du oud…

10H, on pousse la porte de la salle des fêtes de Fives attirées par une douce musique…l’harmonie de Fives est là pour un stage de jazz avec le renommé Michel Godart. Ils travaillent avec un oud et un serpent (un instrument, pas un animal). C’est beau et doux. On se dit que c’est parfait pour le dimanche matin.

L’harmonie est composée de 60 musiciens, cuivres, instruments à vent et percussions. Cette harmonie a été fondé du temps de l’usine Fives Cail pour les ouvriers qui y travaillaient, elle était composée uniquement d’hommes (pour pas qu’ils fassent de bêtises nous a t’on dit), ça nous fait penser aux mines bien évidemment. Depuis cela a beaucoup changé et les femmes sont là et bien là. D’ailleurs, nous voyons bien une cheffe d’orchestre qui mène ce matin avec une main ferme mais légère cet orchestre bien matinal.


Mont de Terre à Massenet

Cet après-midi, pendant que Martine, Bénédicte et Camille sont allées chez Djouheur rencontrer Ratiba, Lucien, Marie et Zelda ont accueilli l’association de quartier Mont de Terre à Massenet. Pierre, Chantal et Jacqueline ont bravé la pluie et la grisaille pour nous parler de leur quartier, leur association. Confortablement installés dans les fauteuils roses du théâtre, ils nous ont raconté la création de leur association il y a 25 ans, les débâcles avec la SNCF et les nuisances sonores dû à la proximité des voies ferrées, les valeurs qu’ils aiment défendre – l’environnement et le bien-être – , la chaleur de leur quartier, les bonjours aux voisins. Ils nous ont aussi dit l’évolution du quartier; du quartier qui vivait au rythme des ouvriers jusqu’au moment où ça s’est arrêté et où « on voyait les arbres pousser dans la friche ».

« Aujourd’hui, c’est bien qu’il reste quelque chose du passé ouvrier ». L’avenir de Fives, c’est aussi un enjeu pour eux, « parce qu’il ne faudrait pas faire un quartier neuf dans un quartier vieillissant », quid des enjeux de Fives-Cail?

Sur scène mais sans public

Notre QG est donc installé sur la scène du théâtre Massenet. Si des spectateurs et spectatrices étaient dans la salle, ils et elles s’ennuieraient sûrement. En ce moment par exemple, quasiment tou.te.s face à notre ordinateur nous écrivons, récupérons les rushes, commençons les montages, dans un silence presque total. Deux d’entre nous tournent le dos à ce public absent. Alors par contre, il y aurait des moments plus amusants, on partage des chansons d’enfants dont le sens caché nous fait bien rire, on regarde des Tutotal, cette courte émission en ligne d’Arte qui détourne des tutoriels pour parler de la sortie d’un film, on fait des grosses blagues. En fait il faudrait concentrer certains instants pour les résumer en un court spectacle. Bon d’accord on invente rien, cela a déjà été fait à Dunkerque il y a quelques temps : c’était La Veillée des veillées.

 

Place aux enfants…

On a été découvrir l’association des Potes en ciel qui gère le café des enfants de Fives à la fête de la récup! Le café des enfants est situé rue Pierre Legrand et est ouvert à tou.te.s. avec ou sans enfant, pour s’investir ou juste pour boire un café.

Les objectifs de l’association sont de favoriser l’épanouissement de l’enfant à travers la rencontre avec les autres, favoriser l’épanouissement de la relation parents / enfants à travers des jeux, des moments de partage, rompre l’isolement, participer à la vie de quartier, développer et mettre en valeur les potentiels de chacun.e. et encourager la mixité sociale.

Louise que nous interviewons nous dit que le vieux proverbe suivant résume bien la philosophie de leurs actions: « Il faut tout un village pour éduquer un enfant ».

Premier jour / première sortie

Ça commence très vite. On s’est installé à Massenet, on a sorti les caisses, les caméras, les pieds. Le gâteau d’anniversaire de Marie est englouti. Le planning est sur le mur, devant nous, tous les rendez-vous de la semaine. Avant de manger, Béné, Martine et Camille sont parties voir les bains-douches de Fives, derniers symboles des politiques hygiénistes du siècle dernier (et de celui d’avant). C’est même les derniers au Nord de Paris. Derniers symboles et bientôt derniers souvenirs à vrai dire, puisque les bains-douches de Fives vont bientôt fermer. Le bâtiment est vétuste, mais sert encore bien puisque apparemment, il y a quand même eu 12000 entrées en 2017. On s’est dit que ce serait chouette d’aller voir un peu, prendre quelques images si c’est possible, peut-être croiser du monde. Elles nous raconteront en revenant.

Oh mais quel accueil !!

Julien de Massenet nous a bien caché son jeu. Il nous accueille dans le théâtre, montre à Marie les différentes entrées et sorties selon les jours de la semaine, refait un point sur le planning, avant de disparaître dans les loges et de revenir avec un carton de pâtisserie dans les mains et une enveloppe bleu pour dire : « Marie, l’équipe de Massenet te souhaite un joyeux anniversaire ! ». Dans la boîte une grosse tarte au citron meringuée et dans l’enveloppe bleue, une carte bleue avec des fleurs blanches et grises avec l’inscription (en bleu) : « Joyeux anniversaire Marie ! De grosses bises de la part de toute l’équipe ! ». Et une bougie bien sûr. On taira évidemment l’âge de Marie, mais on peut dire que c’est un tout pile, son anniversaire est bien le 24 Novembre, il y a quelque temps c’est ce jour-là que la petite Marie voyait le jour à la clinique de la Sainte-Famille, à Saint-Martin-les-Boulogne. Avec ses trop grands pieds pour un nouveau-né, elle a éternué au lieu de pleurer, mais cela a quand même permis de s’assurer qu’elle respirait.

Julien reste le temps du gâteau, on a chanté, on a rit, et puis on a commencé à faire le planning, faut pas déconner non plus.