IME

A l’IME, on a rencontré Jocelyne et Roberte. Elles sont toutes les deux nées dans le quartier, elle se sont retrouvées, bien des années après, à l’IME, au groupe scolaire qui réunit l’IME, l’école Elisa Lemonnier et l’école Paul Bert.

Les troubadours ont dansé dans la cour. Dans cette cour, il y a un sacré jardin fait par les enfants, avec des chaises longues, et tout.

Les enfants de l’IME ont été très sages, très concentrés. Et fascinés par toutes ces caméras.

On est allé ensuite dans un groupe, pour jouer En attendant Godot avec les enfants. Pour leur faire jouer Beckett. Il y avait Sarah, Jennifer, Steven, Lucie, et bien d’autres. Ils se sont prêtés au jeu. On a bien ri avec eux. Ils ont donné des billes à ceux qui hésitaient à passer devant la caméra, pour qu’il le fassent « Je te donne deux billes si tu le fais Lucie ! », « et moi trois ! », « et moi deux ! ». Ils s’encouragent et se poussent les uns les autres. Un vrai trafic de billes.

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Ne pas oublier que Didier doit trois billes à Lucie.

Vendredi midi de la première semaine de notre résidence à Méan Penhoët

Vendredi 26 octobre 07, les danseurs sont dans le quartier.
Ce matin à l’IME. Ce midi à la cantine de La Sides, cet après midi au lycée Aristide Briand, et en fin de journée à la maison de quartier, Le Chantilly, notre quartier général.
On a dû remettre notre intervention au lycée expérimental au mois de décembre puisqu’on est pris de court. Jérémie et Angèle accompagnent les danseurs. Didier et Flora travaillent avec des jeunes de l’IME. Ils font un film vidéo. Martine multiplie les entretiens individuels avec les habitants depuis tôt ce matin. Blandine fait un film de la Veillée pour Arte avec Michel, ingénieur du son. Hier on a eu un article dans le journal, Ouest France.

Guillaume Legras a rejoint le groupe des danseurs de la Veillée. Nous avions travaillé ensemble à La Veillée de Béthune, au Mont Liébaut. Au cours de notre seconde année de Veillée. Guillaume travaille régulièrement avec Hamid Ben Mahi et Hassan Razak. On va avancer la venue des danseurs d’une journée pour notre prochaine venue à Méan Penhouët en décembre pour avoir la possibilité d’intervenir davantage dans les écoles du quartier et organiser un rassemblement à la maison de quartier. Philippe qu’on a rencontré en milieu de semaine et qui habite le quartier vient de nous déposer un document. Un tract diffusé par un collectif issu du mouvement de mai-juin 2003, Combien de galères pour une croisière ?

camions rouges

On a visité la SIDES. On est tous des petits enfants en voyant d’aussi gros camions rouges. Des pompiers du monde entier. On a même vu des clients qui venaient voir leurs camions. Ils étaient contents. Ils faisaient des photos dessus.

Ils font les camion complètement. A partir d’un châssis et d’un moteur, ils font les cuves, les lances à eau, les dévidoirs à tuyaux…etc. L’atelier peinture est tout moucheté de rouge. Et puis il y a des espèces de porte manteaux roulants : quand on y accroche quelque chose, n’importe quoi, ça passe dans un gros bloc et ça ressort rouge.

Il y a ceux qui tordent le métal et le découpent, ceux qui le soudent, ceux qui peignent, ceux qui assemblent, ceux qui finissent, ceux qui testent. Il y a ceux qui vendent, ceux qui administrent. C’est de l’artisanat. Chaque camion est différent et doit être parfait.

On a été accueilli par Christine Thoby. Elle travaille au service commercial et elle est aussi au CE. Quand on dit « accueillis », c’est vraiment BIEN accueillis. Elle nous a fait la visite et eu les autorisation pour filmer et tout. On y retourne demain.

Avant l'arrivée des danseurs et de Didier au train de 20h09

On a convenu d’ un certain nombre de rendez vous pour le mois de décembre. Aujourd’hui on a fait le tour des entreprises. Le responsable du  centre culturel d’Airbus était administrateur d’une compagnie de danse. Au fond il s’agit du même boulot. Intéresser les gens aux spectacles. De l’intérieur de la danse. De l’intérieur de l’usine. On a pu rentrer avec la voiture dans l’usine parce qu’on avait un badge. Les formalités sont moins compliquées pour renter à Airbus qu’à Man Diesel. Man Diesel, c’est confidentiel défense. On devrait intervenir avec les danseurs à Man Diesel si on récupère toutes les autorisations. On aura des nouvelles en novembre. Les gens sont contents de leur sort à Airbus. Les gens qui sont en contrat à durée indéterminé. En ce moment cependant se pose la question de la prime accordée aux ouvriers qui travaillent le plus. Certains se sentent lésés. Alors les délégués viennent prêter main forte. Ce sont les chefs qui décident de qui touchera la prime. A priori ça tourne. Tous les ouvriers y ont droit à un moment ou un autre. Mais il y a des cas où ça pose tout de même problème.

Le comité d’entreprise d’Airbus organise pour ses salariés des voyages à Venise, Naples ou New York. Et des arbres de noël gigantesques nous a -t-on dit. Un semi-remorque de jouets dans une grande salle des fêtes à La Baule avec un spectacle de cabaret comme Patrick Sébastien. Et des sorties à Disney Land et au parc Astérix.  Dans le centre culturel d’Airbus il y a une bibliothèque et une vidéothèque à faire pâlir d’envie bien des bibliothèques municipales. A Airbus St Nazaire il y a 900 salariés.

le député maire

Ce matin, on a interviewé Jacky, le patron du petit tonneau. Celui qui nous avait déjà débarbouillé avec des petits verres de chardonnay à 10h du matin.

Pour l’interview, à 9h30, ils nous avait préparé un député-maire. C’est une boisson de son invention. L’ancien député-maire de St Nazaire s’appelait Blanchot. De Blanchot à Blanc chaud… ça ressemble à un thé citron, c’est du blanc chauffé avec un peu de Cointreau, de la cannelle, de l’orange, et une tranche de citron. Ça se boit sans mal, ça rend joyeux. En partant, on a dit « merci pour le thé ! » et Jacky nous a fait un clin d’œil.

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L’interview avec Jacky est chouette, c’est Jacky et son bistrot, et ses habitués. Les quelques uns qui sont là participent aussi, disent leur avis sur les commerces, sur les chantiers, sur le quartier.

Marco

On a rencontré Marco aux petits tonneaux. On était passé après le marché. On parlait, avec des habitués, du rachat des chantiers par les coréens. La nouvelle du jour. La nouvelle qui fait peur, encore une fois. On a dit pour rassurer « le savoir faire de St Nazaire est reconnu, ça s’efface pas comme ça… » et il y a Marco qui a dit « le savoir faire ils s’en foutent ». Alors on a parlé de ça, et du reste, des chantiers, de la vie associative. Marco est soudeur tuyauteur aux chantiers. Intérimaire. Il a une formation d’ouvrier qualifié, il a envoyé plein de CV, mais il n’a jamais eu de poste à sa qualification, juste ouvrier, toujours des emplois précaires. « Celui là, c’est le dernier contrat, je finis celui là et je vais travailler ailleurs. » Forcément, il est en colère quand il voit dans le journal les responsables du chantier qui se plaignent de ne pas trouver du personnel qualifié. « ils se plaignent aux médias pour justifier le fait qu’ils font venir des Polonais, des Indiens, qu’ils payent une misère ». Et puis les conditions de travail aux chantiers sont trop dangereuses. Marco me dit : « il y a des contrôleurs de sécu – on les appelle les barrettes, à cause d’une barrette de couleur sur leur bleu de travail – Donc, il y a des barrettes sur le pont des bateaux, là où on les voit bien, mais jamais à fond de cale. Pourtant, du danger, il y en a au fond, quand on est quatre soudeurs dans une même pièce de 6m2, qu’il y a de la fumée et des étincelles partout… hier j’ai failli mourir, un tuyau qui est tombé, de tout en haut, à cause d’une panne de courant. Le courant saute tout le temps, et quand on est à fond de cale, c’est dangereux. Ils nous mettent des amendes si on ne met pas de lunettes de protection sur le pont, mais les vrais problèmes de sécu, ils s’en occupent pas.» Marco me dit qu’il va voir à la raffinerie s’il n’y a pas du travail. Ca pourra être que mieux.

Marco, le reste du temps, il est dans des assos. Il fait la scéno pour des spectacles de théâtre amateur, avec la Cie Bénékiri. Il organise des fêtes dans son village. Et puis, avec Music-land, à Béné, il organise des concerts et aide des groupes locaux.