au Café Lorient

En passant boire son ballon de rouge, un ouvrier nous raconte les bateaux, les visites, tout ce qu’il y a dans un bateau : des salles de spectacle, des bibliothèques, des restaurants, des magasins de luxe, une prison, des piscines, hammams, saunas, salles de gym, salles de sport, casino, patinoire, hôpital, fumoir, circuits de jogging, et même, parfois, des restaurants pour chien et chats.

Il y a toutes sortes de métiers sur les chantiers. Monsieur Cochet, le patron du Lorient, a l’air fasciné par les artisans, les compagnons. Il nous parle longuement des staffeurs, des plâtriers, des ébénistes, des marbriers. Une énorme industrie du luxe. Il y a toute sortes de métiers. Des soudeurs, chaudronniers, électriciens, agents de maintenance en climatisation, en systèmes électriques, des serruriers, des testeurs de vibrations. Il y a même des testeurs de mobilier, spécialement pour les bateaux américains. On nous raconte : « c’est des gros balèzes. Ils s’assoient sur chaque meuble, sur chaque petite tablette, sur chaque lavabo – …et il y en a ! – pour être sûr qu’ils résistent quand les clients s’assoient dessus, parce que sinon, avec les américains, c’est procès direct ! »

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Pour visiter les bateaux, quand ils sont finis, il faut que l’armateur soit d’accord, et puis il faut des invitations. On peut en avoir par les ouvriers des chantiers, mais c’est très recherché.

Parfois, quand il y a du retard sur les chantiers, le bateau part alors que les finitions ne sont pas finies. Il part avec les ouvriers, qui finiront les derniers détails pendant la route vers le port d’attache.

Dès fois, il y a des gros patrons qui passent au café de Lorient. Pas souvent, mais des fois. Un jour, il y a un gros patron qui était venu en avion privé. Il a mangé là, puis il voulait repartir en voiture, alors il a demandé aux ouvriers de lui laisser une voiture de la boite. Ils ont laissé la plus pourrie, bien sûr. Le lundi suivant, la boite avait une voiture flambant neuve.

Lundi 22 octobre 2007 vers 20h23

A la maison de quartier Le Chantilly où on nous a réservé une grande pièce. Les contacts se multiplient. Nous sommes allés déjeuner au St Denis, le plus vieux café de St Nazaire. Nous irons tous les midis. Et le soir on soupe à la maison de quartier. Au St Denis on rencontre plein de gens. Des habitués du quartier et des ouvriers des usines et des chantiers. Martine et Flora y sont retournées dans l’après midi. Elles ont longuement discuté avec la patronne. Une dame très accueillante. Qui connaît très bien le quartier. Demain nous ferons le point aves Georges, le directeur de la maison de quartier pour qu’ils nous fassent part de ses connaissances.

planète Méan-Penhoët

A peine arrivés et déjà en retard. Trop de choses à découvrir ici. Les chantiers, les quartiers, les cafés, et tout.

 

Les chantiers. C’est difficile de se faire une idée de l’ampleur. Chaque entreprise est une ville. On cherche des comparatifs, des mesures étalons pour se rendre compte. J’ai lu quelque part qu’il y a onze self-service dans les chantiers navals. Il y a des entreprises qui ont leur centre culturel, d’autres leur bibliothèque.

Ce matin, on est arrivé au QG, à la maison de quartier Le Chantilly. On est bien installé. On a des fenêtres qui donnent sur les chantiers, au loin, et sur la SIDES. Il y a des camions rouges, forcement, des beaux camions de pompier flambant neufs, et puis des vieux aussi, en exposition, en stockage, vieux Saviem avec lance à eau. Et puis la peinture rouge sert aussi aux palissades et aux bâtiments.

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On se promène. Rue de Trignac. Avenue de Penhoët.

 

flora

La Veillée de Méan et de Penhoët à St Nazaire

Lundi. Premier jour de la résidence. On a cherché ce matin Man Diesel sur tout le secteur des entreprises. On est tombé deux fois sur des tourniquets qui permettent de sortir et de pas rentrer dans l’usine. On a rappelé Angèle et on a trouvé l’accueil. Juste le temps pour le gardien de prendre nos pièces d’identité et de noter nos noms et on est ressorti. On a décalé le rendez vous dans l’après midi. Ce matin F. Joanny qui est bibliothécaire dans l’entreprise Man Diesel a reçu un auteur, un écrivain qui fait un travail d’écriture sur les ouvriers du site. Un énorme bateau de croisière est en construction sur les quais des chantiers navals, ..POESIA. Devant l’usine Man Diesel.

 

« Ah! qui sait, qui sait

Si je n’ai pas quitté jadis, avant d’être moi-même

Un quai; si je n’ai pas laissé, navire au soleil

Oblique du matin

Une autre espèce de port? » F.Pessoa