Blog

le journal exquis, le cadavre du jour.

Écrire ce que l’on entend à la radio et se rendre compte que, aujourd’hui,10 040 emplois sont menacés directement et la relance est en bonne voie.
On se dit qu’on pourrait faire souvent ce cadavre exquis d’informations, que ça permet de remettre la veillée dans du global de l’ici et du maintenant en général, d’être dans cette histoire commune, ensemble, aussi absurde soit-elle, cette histoire, et aussi cruelle, la partager quand même plutôt que de s’isoler à ne jamais s’en échapper.
Un peu comme on fait les il y a, un protocole d’écriture. Il pourrait y avoir le journal exquis. Le journal haché menu. Le cadavre du jour.

la friterie fermée le lundi

Images du soir dans la ville. Mauvaise nouvelle la friterie est fermée aujourd’hui. Pas de frite le lundi. On imaginait un solo de Camille devant la belle friterie. On ira demain.
Dorothée a dansé devant les arcades, devant la banderole pour sauvegarder le tribunal. Il y avait plein de jeunes sous les arcades. Certains qu’on avait déjà rencontré. On a discuté un moment. Hassan a dansé, dans l’enfilade des arcades. Un homme qui passait par là s’est assis pour regarder.

c'est pas fini

18h03. Guy rentre de Leclerc. Pain, fromage, gâteau au chocolat, fruits secs, jus de fruit, biscuits apéritifs… Après une journée intense, les troubadours vont mourir de faim.  Didier au Lycée St Jacques. On a fait plein de Godot. On a demandé à plein d’élèves dans un grand nombre de lycées et de collèges de nous donner la réplique sur la pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot. On a  décidé qu’on ferait un montage particulier des répliques des élèves qu’on va diffuser spécialement dans les écoles. Dans quelques lycées. En plus des séquences Godot que monte Jérémie pour la Veillée du 20 novembre.  18h17, les danseurs rentrent, les chevilles trempées. Camille dit, c’est pas grave on assume nos pattes d’éph. 18h18 Grégory, le directeur du centre Malraux nous quitte pour se rendre à Bruay La Buissière y voir un spectacle de Thierry Roisin.  Jérémie est allé filmer les danseurs sur la passerelle de la gare. Sous les arcades. Et à la garderie des maternelles et des primaires de l’école Ferdinand Buisson.

les souvenirs d'enfance

Il y a ces petites filles, à l’école primaire Ferdinand Buisson, qui, après le passage des danseurs, après le quintet et les percussions corporelles, après le solo de Hervé, ces petites filles donc qui viennent voir les danseuses, ni trop près ni trop loin, à un mètre cinquante environ, qui regardent en souriant, sans doute parce que ça leur a plu, peut être aussi parce qu’elle veulent dire quelque chose et qu’elles n’osent pas.
Il y a Mathilde qui voit passer deux petites filles avec une corde à sauter, qui jouent au cheval, l’une derrière l’autre. Mathilde qui dit j’avais oublié, qui avait oublié qu’elle jouait à ça quand elle était petite. Ça a l’air de lui faire plaisir de se re-souvenir. Ça valait le coup, c’est un échange : Mathilde à offert une danse et a gagné un souvenir d’enfance. Ça valait le coup. Pour ça et pour plein d’autres raisons. Pour Mathilde et nous tous, à chaque fois, ça vaut le coup.
On espère que ce travail pourrait toucher les gens autant que des fois, parfois, ça nous touche, du côté du souvenir d’enfance, du côté de l’émotion esthétique, du côté de la découverte, de l’humain, de l’humain encore et encore.