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les premières scènes

Les treize comédiens en renfort pour cette veillée préparent un petit film, avec Daniel et Philippe. Un film de fiction, inspiré des histoires des gens et de la vie du quartier. Certains n’ont jamais joué devant un caméra. Il y a plein de nouveautés pour tout le monde, on découvre, on improvise. Il y a des personnages qui naissent.
On a profité de la Saint Barbe, hier soir, pour tourner des scènes au milieu de la fête.
Quelqu’un a demandé à Didier, alors qu’il tenait la perche :
vous faites quoi ?
on tourne un film, un film de fiction
ah bon ? alors on est les figurants ?
On se dit que non, ils ne sont pas seulement figurants : on voudrait que le quartier et la vie d’ici soit au centre du film, que le quartier soit le personnage principal.
On espère que les gens qu’on a rencontrés hier viendront voir le film. L’occasion de partager encore un moment.

les lumières

4 décembre, fête annuelle de la Sainte Barbe. Sainte Barbe c’est la patronne des mineurs et des pompiers. Hier au soir, des gens de Liévin, Loos, Lens et des alentours sont venus à la base, au pied des terrils pour une procession symbolique. Chacun muni d’un flambeau est monté sur le plateau entre les deux terrils. Longue procession. En haut, il faut faire un vœu. Tous les ages sont réunis. Les enfants posent des questions et les anciens y répondent avec plaisir.
Les pompiers sont en grande tenue, avec le casque brillant et tout. Ils ouvrent et ferment la marche, donnent les flambeaux, entretiennent les petits feux. Ils sont nos protecteurs dans le noir.
Soupe chaude et pain d’alouette au retour à la base, servis par des dames souriantes et généreuses. On est nombreux à goûter le saindoux du pain d’alouette pour la première fois, et surpris d’aimer ça.
Dans la tente, il fait chaud. Il y a du monde, beaucoup de monde. Une vraie chaleur humaine sous la tente. Tout le monde se connaît. La Sainte Barbe, c’est l’occasion de se retrouver.
Il y a ceux qui viennent tout simplement, ceux qui se sont habillés pour l’occasion, et puis ceux – de plus en plus rares- dans leur tenue de mineur.

père noël et piano blanc

Porte à porte, pour récolter des images d’objets importants, d’objets beaux, d’objets qui racontent des histoires.
Un monsieur nous dit : « j’aurais voulu vous montrer un objet de la mine, mais je n’en ai pas. »
Une dame n’a pas le temps, parce qu’elle doit aider le père-noël à se préparer, il doit être à la maison de quartier Pignon pour seize heures. On est passé à seize heures trente à Pignon, et on a croisé le père-noël.
La rue Toulouse-Lautrec a des numéros qui passent du12 au 26 puis du 58 au 72, puis du102 au 116… on demande à une dame pourquoi, et elle dit qu’elle vient juste d’arriver et qu’elle sais rien de rien sur le quartier.
Une dame était occupée, quand on a sonné, à jouer au basket avec son petit fils, dans le salon, avec un seau sur un tabouret, sur une chaise. Elle nous a montré un piano blanc.
Il y a une dame polonaise qui nous a dit que quelqu’un viendrait pour lui traduire le tract.
A plusieurs endroits du quartier, il y a des pneus de vélo dans les arbres.

citations

On propose aux passants surpris de notre caméra posée là au milieu du passage, de choisir une citation parmi une vingtaine inscrites sur de grandes feuilles blanches. Celle qui les touche, les chamboule, les révolte. Et de rester quelques secondes devant la caméra, en tenant la citation devant eux.

Rien de grand dans le monde ne s’est accompli sans passion

La mesure de l’amour c’est aimer sans mesure

Un jardin n’est jamais fini, comme la prose

Rien ne finit, tout commence