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les gaillettes qui chantent

A la base, il y a une exposition. COAL. Il y a du monde aussi le week-end. Il y a du passage. Il y a un accordéon, un bandonéon, qui pleure en dansant et des gaillettes qui chantent le bruit du travail. Il y a des chevaux de papier. Il y a un paysage qui se transforme quand on passe. Il y a des sons venus de loin. Il y a des images, des robots, des stries noires charbon. Il y a des histoires de mines en trois langues. Et en plus il fait beau. Et Fred à préparé un apéritif allemand. La semaine dernière c’était polonais. Du coup, dans cette ambiance là, c’est pas vraiment comme travailler le dimanche.

le protégé

Tourner en voiture dans les alentours pour connecter les noms entendus si souvent. Errer à plus grande échelle. C’est quoi, autour ?
Route de Béthune. Mazingarbe avec les bureaux des mines immenses et délabrés ou presque. Puis Vermelles. Puis en revenant, une boucle. Les petites routes et les champs de betteraves. Puis Auchy. Puis Haisnes.
Alors, à Haisnes, de loin en arrivant à Haisnes, on voit un chevalement, à contre-jour. Un chevalement bizarre. Un chemin de terre pour le rejoindre. C’est la plus petite mine qu’on ait vue, complètement délabrée, envahie de végétation. Il y a seulement des chats. Juste deux chats qui rodent. La toute petite mine de rien avec son chevalement en béton, en ruine, avec des filets qui claquent dans le vent, pour retenir les morceaux qui tombent. On se dit, celle là, toute petite, au bout de son chemin de terre, tout le monde l’a oubliée. Toute petite qu’on a du mal à croire qu’en dessous, il y a eu du charbon et des galeries. Du mal à croire qu’il y a eu la grande activité minière dont on parle si souvent. Ce chevalement là n’a pas la beauté des autres. Il a rien pour lui.  Les mines c’était aussi ça. On se dit que celui là n’a pas été détruit parce qu’il a été oublié. Pas protégé, comme les autres, mais juste oublié. Juste pour ça il mériterai qu’on le protège.

Il y a

Flora a proposé qu’on fasse comme on dit entre nous un il y a, avec tout le monde, c’est à dire un inventaire collectif de choses qu’on a vécues, vues dans le quartier ou pendant le travail et qu’on en fasse la liste pour l’écrire comme une litanie d’instantanés du quartier à ce moment précis de la vie des artistes, des habitants et du quartier. Hier à nouveau nous sommes intervenus au collège Pierre et Marie Curie. Didier a proposé un nouveau texte à jouer avec les jeunes. Cette fois c’est Danils Harms. Ce temps de travail, cette nouvelle veillée sur le quartier avec les Chantiers Nomades, c’est l’occasion de faire des nouvelles tentatives. Mais il faudra faire ces il y a tous ensemble.

9 de Lens

On est retourné faire du porte-à-porte avec Jean-Christophe pour inviter les habitants des quartiers autour du 11/19 à venir le 18 décembre à 19h, à la Fabrique Théâtrale de Culture Commune. Et aussi pour leurs demander de poser devant leurs portes. Jean-Christophe sonnait à la porte, puis reculait ensuite de 3 mètres. Et donc il devait parler un peu fort. Mais Jean-Christophe ne parle pas fort. Tout au contraire, il parle doucement. Et lorsqu’ il avait fini d’expliquer notre démarche, et que les personnes entamaient la conversation, il se rapprochait doucement, en même temps que la rencontre et la discussion se tissaient.

Pendant l’après-midi, nous avons rencontrée une habitante du 9 de Lens qui a écouté notre explication et notre proposition de poser 30 secondes devant sa porte. Elle nous a dit : nonnon, non, non…non……nonnon, non…oui, ouioui…oui…et elle nous a offert son image.

Vendredi midi, fin de première semaine

Bon là ça se précipite. Plan de tournage et tout. Pour la semaine prochaine on garde le contact avec le quartier. On aura écrit les séquences du film qu’on va tourner à la maison de quartier E. Pignon à Liévin, au café chez Paulo et Sandy, sur le terril, dans une maison sur le 11/19, à côté de la maison brûlée et chez les parents de Yann qui habitent à Loos. On prépare les textes pour le théâtre, qu’on ira jouer dans la rue, dans les écoles, les associations ou à la sortie des supermarchés. Des textes tirés du blog, celui ci et d’autres blogs des précédentes veillées. On a dit que chacun apprendrait un texte du blog et tenterait d’y insérer des paroles des témoignages des gens qu’on a rencontrés dans le quartier. Puisque c’est comme ça que tout a démarré. Tous les acteurs ont reçu un DVD des portraits des habitants qu’on a rencontrés pour la Veillée d’octobre sur le 11/19 et ils ont appris des témoignages par coeur. On ira les redire aux gens dans le quartier, la semaine prochaine. Redire aux gens ce qu’on a entendu dire sur le quartier mais d’une autre manière. On redit les témoignages comme des passeurs de mots, des diseurs de nouvelles. Des raconteurs d’histoire d’ici par des gens d’ici et d’autres régions.   Tout ça est tellement important, ici ce qui se dit là qu’on a tout appris par coeur. Emilie et Yann iront slamer sur des slogans de mai 68. Chacun apprendra deux textes politiques, de ceux qui jalonnent les présentations de nos Veillées. Et puis il faudra savoir une autre page tirée du blog pour la jouer, la chanter dans la rue, seul ou à plusieurs. Tandis qu’on tournera le film. Film, théâtre, quartier. Film, théâtre, 11/19. Film, Fabrique, théâtre, quartier et tout… Chantiers Nomades, Culture Commune, HVDZ, des acteurs, des danseurs, des filmeurs, des scénaristes et tout… Aller à la rencontre. Inventer ensemble. Récolter des témoignages. Inventer une forme où chacun se sente concerné par ce qui se dit et ce  qui se fait…

Mille histoires

Quatrième jour de recherche. Quelques uns sont à Wingles, d’autres à Eleu dit Lauwette. Pour des entretiens. Mais la plupart est à la Base. Avec Daniel et Philippe.

Jérémie est avec Jean Christophe dans les quartiers et ils font des pas de porte, série de portraits vidéo des habitants devant leur maison.

On cherche. Une histoire. Des histoires. Mille histoires. On récolte des témoignages et on invente des personnages. On va inclure le film dans la Veillée. C’est ce qu’on s’est dit. On inclut le film dans la Veillée. Comme une action artistique. On voudrait que les spectateurs qui viendront à la présentation de la Veillée voient les acteurs qu’ils ont rencontrés devenir des personnages dans un film, dans un spectacle consacré aux quartiers et aux alentours du 11/19. Puisqu’il s’agit de ça. Tout part d’ici: du 11/19, de la Base, du quartier. Les acteurs, les danseurs  rencontrés au cours des errances, des promendes, au cours des entretiens, des porte à porte, on les retrouverait en direct sur la scène dans l’immédiateté du théâtre et puis dans un film qui s’est tourné, inventé sur et autour du 11/19. Au coeur des paysages, des témoignages et des points de vues sur le site du 11/19 et les cités des environs. Et aussi au delà.