Sur la grange

Le grand-père de Monsieur Gilbert Sublet est arrivé à Saint-Julien avec ses cinq fils. Ils se sont installés dans cinq fermes de Saint-Julien. L’hôtel de la rue Monseigneur Paget, c’était une ferme. La ferme de Gilbert. Mais Saint-Julien a changé, il a fallu remplacer les fermes par des logements. Alors Gilbert a transformé sa ferme en hôtel… mais la grange est restée la grange ! En patois savoyard, « l’espace au dessus de la grange, sous le toit, là où on peut aller dormir, où l’on monte par une échelle », c’est « le soli ». Et c’est pour ça Gilbert a appelé son hôtel « Le Soli ». Du coup, il peut dire à ses clients la même phrase que celle que son père disait à ceux qui travaillaient à la ferme et demandaient un endroit pour dormir la nuit : « Pas de problème, vous pouvez rester dormir sur le soli. »

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L’amour, l’amour, l’amour…

Isabelle et Marie ont rencontré Geneviève Chapuis et Elisabeth Vérité cette après-midi. Ces deux dames oeuvrent depuis longtemps à Saint-Julien-en-Genevois dans le milieu associatif.

Elisabeth, elle, c’est plus le théâtre qui la passionne. Elle fait partie de la troupe Côté Cour 1603. Cette troupe fait du théâtre contemporain mais a monté en 2003 pour les 400 ans du traité de Saint-Julien un grand spectacle en costume. Cet événement a d’ailleurs donné son nom à la cour où désormais ils répètent.

Mais, au fur et à mesure de l’interview, on s’est bien rendu compte que ce qui anime la troupe, c’est l’amour. Beaucoup de leurs pièces abordent ce sujet.

L’amour consiste à prendre soin de l’autre, à s’inquiéter de lui, à le respecter et à essayer sans cesse de le connaître davantage.
Erich Fromm

L’amour, cela parle aussi beaucoup à Madame Chapuis puisqu’elle nous dit que ce qu’il faut à l’heure actuelle, c’est de prendre soin des autres.

Elle donne donc beaucoup de son temps pour faire du bénévolat dans plusieurs associations: l’association Découvertes, le don du sang, la bibliothèque de l’hôpital, l’atelier d’Andréa.

L’atelier d’Andréa, ce sont des costumières, couturières bénévoles qui font les costumes des comédies musicales, pièces de théâtre.

Il y a là-bas des tonnes de costumes.

Des petits trésors que l’on trouve à chaque fois, dans chaque endroit où nous allons.

Le Noble Art au Phénix de Saint-Julien

On va voir l’entrainement de boxe, dans le quartier du Puy Saint-Martin, aux Burgondes. On arrive entre deux séances d’entrainement. (Les filles sont en train de quitter la salle. Les garçons arrivent.) Et on rencontre l’entraîneur, Pascal Pastor, le président du club de Boxe de Saint Julien. Le Phénix Boxing a un fonctionnement très simple, personne n’est payé, tout l’argent va dans le matériel et pour le gala.
Pascal est éducateur spécialisé. La boxe est un prétexte pour fédérer, passer des messages positifs. La boxe est un sport qui apprend à se maîtriser, c’est se confronter à soi-même, c’est du sacrifice, des valeurs de respect.
« On ne commence pas la boxe en pensant qu’on veut devenir champion du monde. On commence la boxe sans savoir où on va, juste pour la boxe. » Oui mais, Pascal a été boxeur professionnel et champion de France, champion d’Europe, champion Intercontinental, champion du Monde. Catégories léger et super-léger. Ça impressionne, c’est sûr.
« À Saint-Julien, on y vient pour une histoire d’amour, on y reste pour l’amour de la région. »
L’entrainement reprend. Et les combinaisons s’enchainent de plus en plus vite. Je bloque (à 45°, le plus bas possible), je pose, je switche, je shoote. Je bloque, je pose, je switche, je shoote. Je bloque, je pose, je switche, je shoote.
Et on repart remplis d’énergies positives et avec l’envie de les partager.
On repart aussi avec l’envie de faire de la boxe, en tout cas, dans un club comme celui-là.img_5205-stju-boxe

La rencontre est un art qui se pratique dès le petit déjeuner

Dans la salle à manger de l’hôtel, un homme s’apprête à partir avec son sac à dos, nous lui souhaitons une bonne marche. Il nous répond qu’il fait du vélo, qu’il rentre chez lui à Neukirchen la capitale clandestine du monde, dit il, après un périple de 11OOkms. Départ d’Allemagne jusqu’à Châlon sur Saône puis Lyon et retour par Genève. Notre inconnu était chercheur en spectrographie, on en profite pour parler des neutrinos, ces particules qui nous traversent en permanence dont certaines viendraient du big bang originel. C’est l’occasion de parler du travail de Laurent Mulot un plasticien qui s’est renseigné sur la trajectoire des neutrinos qui, n’ayant pas de masse, sont capables de traverser la terre à la vitesse grand V (langage peu scientifique mais expressif). Par exemple le 14 Septembre  un neutrino est entré à Chalon sur Saône et est ressorti un millionième de seconde plus tard en Nouvelle Zélande chez les Maoris. Laurent est donc allé là bas  à la rencontre des Maoris qui lui ont raconté des histoires de leur cosmogonie. Le neutrino comme ambassadeur. Des étoiles plein les yeux dès le matin.

Dissonances culturelles et distinction de soi

Dépasser Pierre Bourdieu en offrant d’autres lectures du monde social ou d’autres représentations de la culture, c’est un peu ce que l’on a fait en interviewant Cédric, le responsable de la ludothèque.

Pour Cédric, le jeu de société fait partie à part entière de la culture des individus. Les jeux de société, ce n’est pas seulement un commerce, un loisir. Derrière cela, il y a des auteurs, des illustrateurs, des tendances de jeux qui reflètent la société dans laquelle on vit. On voit aujourd’hui se développer par exemple multitudes de jeux coopératifs.

Les jeux coopératifs reposent sur la poursuite d’un objectif commun pour tous les joueurs. Cet objectif ne pourra être réalisé que par l’entraide et la solidarité entre eux. Le défi proposé nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il ne s’agit pas de gagner sur l’adversaire mais de faire équipe pour gagner ensemble… ou de perdre ensemble si l’équipe s’est mal organisée.

Peut-être que la société actuelle devrait se réfléchir comme un énorme jeu coopératif ou comme un énorme jardin partagé ou comme un gigantesque frigo solidaire ou….

Cette année, au Channel, Guy fera un stage de création sur l’Utopie ou l’amour, comme arme du peuple…

Oui, je sais, on s’emballe un peu au Q.G, c’est samedi matin, on a le droit de rêver.

La Brasserie Sauvage à la frontière suisse

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p1010477Hier soir, après la boxe, une partie de l’équipe HVDZ s’est rendue (pour travailler) à la brasserie sauvage à la frontière suisse. Une brasserie étonnante qui n’ouvre qu’une fois par semaine: le vendredi soir.

Elle est située sous une pizzeria.

Nous descendons l’escalier et là, une foule de jeunes gens bien habillés rigolent et boivent une bonne bière sous une tonnelle près d’une cour en gravier entourée d’arbres.

L’équipe d’HVDZ, qui aime le travail bien fait, n’a pu que gouter le fruit de ce travail artisanal comme en témoigne cette photo de travail intense. Vous nous excuserez, il était déjà 22H.