Carte Postale

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Cher vous tou-te-s,

Gros bisous de Saint-Julien-en-Genevois où notre emploi du temps est bien chargé. On ne s’ennuie pas et notre animatrice Amély est très gentille avec nous.
On mange bien et on dort dans un hôtel qui était une ancienne ferme. Ce soir, Amély nous emmène après le travail, manger une fondue. Tout le monde en est très content.
Nous avons rencontré beaucoup de monde et nous avons appris de nouvelles choses. Par exemple, figurez-vous que le duc de Savoie a renoncé à conquérir Genève, battu par les Genevois et a conclu un traité encore en vigueur aujourd’hui.
Vous nous manquez quand même et Guy y se languit des terrils. Ici, c’est trop haut pour lui.
Didier lui aussi n’est pas à la bonne altitude, il avait peur dans le train qui va de Bellegarde à Saint-Julien car le train monte, monte, monte.
Mourad a repris ses cours d’accent du nord, pour l’instant, c’est pas concluant.

Bref, vous dire enfin qu’il fait très beau.

Nous vous embrassons,

Guy, Didier, Bénédicte, Lucien, Mourad, Isabelle et Marie

Angélique, responsable des T.A.P à la mairie de Saint-Julien

p1010762Mourad et Marie sont allés rencontrer les enfants de l’école du groupe scolaire Puy-Saint-Martin.

C’est la souriante Angélique qui les a accueillis. L’école est très moderne, les enfants très calmes et attentifs. Marie a expliqué le projet du portrait aux enfants et Mourad leur a fait une démonstration de percussion corporelle. Les enfants étaient « à fond » comme disent les jeunes…

On espère qu’ils ont aimé notre venue même si notre intervention fut courte faute de temps et de rendez-vous qui s’enchainent.

Rencontrer, raconter, partager, re-partager, re-raconter et re-rencontrer

Prendre son petit-déjeuner au Soli, ça permet de re-rencontrer des personnes qu’on a déjà interviewées. Monsieur Gilbert Sublet. Qui avait transformé sa ferme en hôtel, qui était agriculture avant d’être hôtelier. Que nous avions rencontré samedi dernier. Et qui, ce matin, est venu prendre relais de fille Marie-Laure, dans la salle du petit-déjeuner. L’occasion de nous raconter « l’après-interview » et les discussions familiales au Soli après le départ de notre caméra.
Gilbert nous avait apporté des boîtes entière pleines de photos, et toutes ces photos, il ne les a pas rangées tout de suite. Ils les ont re-regardé en famille ce week-end, et ils ont voyagé dans le temps. Ils ont repartagé des histoires. Ils ont parlé de ce que ça veut dire que de vivre à Saint-Julien. Le parcours des anciens, le parcours des enfants, des petits-enfants déjà grands. Les terres. Les réalités. Les choix de vie. Les frontières. Ce paysan qui n’avait pas d’héritier et qui avait mis dans son testament : « Ne pas vendre cette terre à un Suisse ».
Ce petit-déjeuner a déclenché l’envie de reprendre un rendez-vous pour nous montrer d’autres choses, d’autres images, nous raconter des nouvelles histoires. On se revoit demain.
Ce petit-déjeuner a aussi déclenché l’envie de nous montrer la région, ses secrets, ses chemins magnifiques d’où l’on domine toute la région, d’où l’on domine la Suisse. (« C’est parfois pas mal de dominer la Suisse », nous dit Gilbert en riant.) Les promenades dans les petits sentiers, ce n’est pas sûr que nous aurons le temps.
Mais à suivre quand même.

Un objet pour se rencontrer et raconter un morceau de son histoire

En faisant de porte-à-porte pour faire les pas-de-porte, nous demandons parfois à la personne qui nous a ouvert sa porte de nous montrer un objet, un objet auquel elle tient, et nous lui demandons de nous raconter pourquoi cet objet. Nous filmons l’objet quelques secondes, ce sera une séquence du film-spectacle : un succession d’objets dont nous rapporterons l’histoire…
La petite fermière et son oie. Elle représente l’innocence, elle est rétro, sans être de mauvais goût, elle est italienne. Je l’ai trouvée dans une brocante. Et j’ai imaginé le bazar du magasin italien d’où elle vient. Je l’aime beaucoup. Et ce qui rajoute à mon attachement pour cet statuette, c’est qu’elle plait à ma mère. J’ai emménagé depuis peu chez elle, elle à 93 ans. J’ai ramené cette fermière dans sa cuisine, un peu en attente de ce qu’elle allait en dire. Et ça m’a fait plaisir de voir qu’elle l’a adopté, elle a été touchée par cet objet, elle s’est inventé une histoire entre la fermière et l’oie. C’est l’oie qui essaie de voler la salade. La fermière, elle essaie de sauver sa salade.
Beaucoup d’enthousiasme dans ce récit.
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Demain est une journée pleine

On a du travail en veux tu-en voilà. Le principe des Portraits comme de ce que nous appelons les Veillées nous appelle en permanence sur le terrain. Il y a toujours mille choses à faire avec les gens. On peut essayer des nouvelles manières de faire et c’est le cas avec notre nouvelle collaboratrice, Bénédicte, qui réinvente les rencontres filmées avec la ville. On a pu voir tout à l’heure la séquence (montée) de la valse qu’on redécouvre parce qu’elle est différente. C’est le jeu. Ça joue comme disent les Suisses. Ça le fait.
Amely est toujours aux petits soins avec nous. Elle est présente ce dimanche et nous accompagne dans notre travail et notre recherche. Elle vient souper avec nous. On mange indien ce soir, au restaurant. Marie, Mourad et Natacha sont dans les rues ainsi que Bénédicte et Isabelle, parti-e-s à la rencontre des gens, dans les rues, dans les immeubles, dans les maisons, à la croisée des chemins pour une petite conversation, quelques pourquoi(s) qui nous font mieux comprendre le monde. Et filmer des pas-de-portes, des objets de valeur sentimentale et culturelle, et des gens qui nous disent des citations qu’on propose en nombre.