PPB (Porte à Porte au Bourg)

13h30, la chaleur est là, le soleil aussi. Marie et Lina partent au bourg, à la rencontre des habitants de Lorgies pour récolter quelques citations. Les gens nous ouvrent leur porte, certains nous proposent même de filmer dans leur jardin, devant les fleurs « parce qu’il y a plus de soleil ». Aujourd’hui, mercredi, les enfants n’ont pas école. Beaucoup d’entre eux acceptent de choisir une citation pour ensuite nous la réciter : Un garçon et sa petite sœur parlent en cœur, un autre petit garçon hésite parce qu’il « a le trac » nous dit-il timidement. La plupart nous accorde un peu de temps et se prête au jeu, accepte de participer à ce projet qui se nourrit de leur parole.

Leçon de hip-hop (4)

Au club de danse, on parle avec Sophie et Anne-Sophie, et quand les enfants arrivent, Hervé se propose d’animer le cour. Elles acceptent avec plaisir. Sophie rassemble les enfants: « Aujourd’hui on a une surprise! ». La plupart des enfants répondent en choeur: « Oui, on le connaît, il est venu à l’école! »Et c’est parti pour une heure d’initiation au hip-hop avec les 6-8 ans accompagnés de leur professeures. Mathis est le seul garçon, il rechigne un peu au début, ne veut pas participer, puis il s’y met et on le voit y prendre du plaisir. Hervé leur apprend une chorégraphie qu’ils reprennent plusieurs fois, à la fin de l’heure, ils sont au point et se donnent à fond. Il faut dire qu’il est difficile de resister à l’energie et sourire communicatif d’Hervé. Le cours terminé il leur dit que maintenant cette chorégraphie est à eux, il leur offre, ils en feront ce qu’ils voudront, il demandent s’ils ont des questions. Mathis en a une: »Quand est-ce qu’on se revoit? »

All danse

On est allé rencontré Anne-Sophie et Sophie du club All danse de Lorgies. Elles dansent depuis toujours, l’une travaille en restauration rapide et l’autre est auxiliaire de puériculture. Elles sont aussi mère de famille, et n’ont arrêté de danser que pour leurs grossesses. Tous les mercredis, elle animent des ateliers modern-jazz avec différentes tranches d’âge, de la maternelle au lycée. Le dimanche matin, c’est les adultes. On discute un peu avant l’arrivée des enfants, elles sont passionnées et ne comptent pas le temps passé à transmettre ce qu’elles aiment, chaque année elle crée un spectacle sur un thème différent. C’est un vrai spectacle, pas une succession de numéros et tous les élèves sont concernés. Elles apprennent aux enfants à prendre conscience de leur corps, à appréhender la scène. Juste avant le cours des 6-8 ans, Noémie leur offre une boîte de chocolat. « C’est pas bon pour le régime mais ça fait tellement plaisir » dit Sophie. Sophie qui choisit comme citation: « il faut choisir entre se reposer et être libre. »

mercredi 5 juin 2013 (2) « Mélanger le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ».

Repas au Petit Lorginois à 12h. De 13h à 14h, café-rencontres autour du livre avec des bénévoles des bibliothèques de Richebourg et Lorgies. Maggie et Didier s’y rendront aussitôt le repas terminé. A 14h nous intervenons à la maison des associations avec la section danse pour un entretien filmé avec les professeurs de danse (Sylvie, Hervé, Marie l.. Marie K et Lina partiront en porte à porte pour récolter des citations à Lorgies tandis que Marie L et Maggie feront de même à Richebourg. Lina et Guy iront au spectacle à Richebourg à 17h pour faire des citations. On finira la journée par un rendez vous à la maison des associations avec l’association « grandir en  Bas Pays ». Notre film-spectacle réalisé en co-construction avec les habitants prend forme. Jour après jour. Bien faire à tout prix.

Le souvenir est le seul paradis dont on ne peut être chassé

Après nos conversations filmées, on propose des citations aux gens. Mme Bavière, ancienne agricultrice de Richebourg et Monsieur Singez, agriculteur de Lorgies, on choisit la même, sans se concerter bien entendu. « Le souvenir est le seul paradis dont on ne peut être chassé ». En parlant avec eux, on a pu se représenter des bribes de souvenirs, de Lorgies et Richebourg avant, d’avant les lotissements, d’avant les nouveaux arrivants. Ils nous parlent des moissons, de la culture de l’endive et des fêtes familiales. Tous deux sont heureux de l’évolution de leurs villages mais quand ils évoquent le souvenir quelque chose passent dans leurs yeux et on aimerait y plonger, aller y faire un tour.

mercredi 5 juin 2013

Maggie, Lina, Sylvie, Maggie et Hervé sont à la Smob (scène mobile d’Artois Comm), à la rencontre des enfants et des parents qui participent à la lecture pour les tous petits. Pour une conversation et la collecte de pépites puisque c’est notre dernier jour de tournage. Mais nous allons démultiplier les équipes pour faire du porte à porte à n’en plus finir. La meilleure façon de parler aux gens de ce qu’on fait c’est d’aller les voir unE à unE, chez eux ou dans la rue. Sonner à toutes les portes de Lorgies et Richebourg pour voir les gens et se présenter comme on se présente quand on est des nouveaux voisins dans un quartier. Pour croiser les visages. Mettre des visages sur les villages.
Dans la sphère affective on comprend qu’un individu ressente envers les siens  une responsabilité qui lui incombe personnellement « C’est ma mère, mon Frère, mon  meilleur ami, c’est mon devoir que de les aider… » Mais le devoir de responsabilité que chacun admet  envers ces proches s’étend  à tout homme.  Lévinas, philosophe et anthopologue entend rester fidèle à une expérience fondamentale, celle qui nous saisit lorsque nous ressentons( ne serait-ce que fugitivement),  le dénuement et l’extrême vulnérabilité d’un visage. Cette vulnérabilité nous prend en otage et  malgré-nous  nous nous sentons  responsables.

L’alloeu-Shrapnel-Mémorial Indien

Lundi soir, Martine et Didier sont allés faire un tour sur les traces de la grande guerre, guidés par Bertrand Lecomte. Bertrand Lecomte est professeur d’histoire-géographie et responsable de l’association  » l’Alloeu Terre de batailles 1914-1918, une association pour l’Histoire et la Mémoire « . Bertrand Lecomte est aussi le petit-fils de Paulette. Petit, il trouvait dans les champs des billes de plombs laissés par les passages des Shrapnel Allemands. Ayant grandi dans cette région si marquée historiquement, il a eu envie de travailler sur la mémoire. Il emmène Didier et Martine à la découverte des lieux importants. Ils visitent le mémorial Indien, mémorial, pas cimetière, la plupart des corps n’ont jamais été retrouvés. Les soldats Indiens ayant combattu durant la grande guerre appartenaient à des corps d’élite. C’est un lieu de commémoration mortuaire, mais, attirés par la beauté du site, plusieurs personnes de la région viennent poser pour leurs photos de mariage, ce qui peut paraître un peu décalé. Didier dit  » C’est vrai que c’est un bel endroit, un monument circulaire, on y éprouve une sensation de calme, de repos. »