Chapelle et Moulin

Mme et M. Buisine ont construit une chappelle à Notre Dame de Lourdes à côté de leur maison. Ils ont pris comme modèle la chapelle de Porcaro, près de Vannes en Bretagne.  On a passé l’après midi à Richebourg. On a rencontré mille gens. Pendant tout le mois de mai Mme et M. Buisine sont en prière. Quand ils nous ont vus arriver, ils nous ont tout de suite reconnus puisque nous étions à la sortie de la messe ce matin. Pour danser sur les valses de Strauss devant l’église. La chapelle a été bénie par l’abbé Fouquet et se trouve être aujourd’hui le départ de la procession du quinze août. A côté de la maison des Buisine, il y avait le moulin Lavouet qui a pris feu à cause d’une grenade incendiaire en 1916. La préfecture a perdu les papiers des dommages de guerre et le moulin n’a pas été reconstruit. Mme et M. Buisine habitent l’ancienne maison du meunier. Dans leur jardin ils ont installé un  moulin de deux mètres de haut.

dimanche matin à Lorgies

Après une bonne nuit nous voilà repartis à la rencontre des habitants. Le ciel est bleu, le soleil est bien là. Le temps est idéal pour les portraits et les pas de portes. Mais avant ça nous voilà devant l’église, les gens sortent de la messe. Nous, on danse la valse. Guy et Lina, les deux Marie, Hervé et une habitante de Lorgies. Certaines personnes se prêtent au jeu et se mettent à danser à leur tour.
A 11h l’équipe se divise en quatre pour partir, deux par deux, à la rencontre des habitants pour les portraits chinois et les pas de portes. Marie.K et Guy, Hervé et Marie.L, Martine et Didier partent frapper aux portes pour faire quelques portraits chinois tandis que Jérémie et Lina immortalisent les Lorginois devant leur porte. La plupart des personnes répondent et acceptent de poser/parler malgré la présence de la caméra. Certains nous racontent quelques anecdotes.
A 12h30, après avoir récolté de nombreuses images et témoignages, il est temps de se retrouver au petit Lorgiois pour manger, autour de la grande table en bois.

Claude

Ce matin, en faisant du porte à porte, on a rencontré Claude. Claude était sur le bord de la route et essayait d’arranger les parterres de fleurs. « Oui, parce qu’avec leurs machines à la mairie, il peuvent pas aller partout. Ils me font marrer avec la technologie, même une fusée pour aller sur la lune, il faut bien un bonhomme dedans! » Claude savait déjà pourquoi on était là. Plusieurs personnes passent en voiture et le saluent, il ne les reconnait pas. »Je pense que tout le monde me connait mais moi je vois plus d’un oeil, j’ai la berlue! Vous savez ce que ça veut dire? » Claude nous montre un petit ruisseau où vivent des canards qu’il vient voir tous les jours. On discute longtemps, de la maigre retraite agricole de sa femme, 1500 euros par an, de leur vie difficile, de la différence entre le Nord et le Pas-de-Calais mais aussi de Sacha Distel et d’Yma Sumac. Quand on reprend notre route il nous lance « Ici, on est des culs terreux! vous voyez ce que ça veut dire? À Samedi alors,  je suis content de vous avoir rencontrés! »

La quête (Jacques Brel)

Rêver un impossible rêve

Porter le chagrin des départs

Brûler d’une possible fièvre

Partir où personne ne part

Aimer jusqu’à la déchirure

Aimer, même trop, même mal,

Tenter, sans force et sans armure,

D’atteindre l’inaccessible étoile

Telle est ma quête, suivre l’étoile

Peu m’importent mes chances

Peu m’importe le temps

Ou ma désespérance

Et puis lutter toujours

Sans questions ni repos

Se damner pour l’or d’un mot d’amour

Je ne sais si je serai ce héros, mais mon coeœur serait tranquille

Et les villes s’éclabousseraient de bleu

Parce qu’un malheureux brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé

Brûle encore, même trop, même mal

Pour atteindre à s’en écarteler

Pour atteindre l’inaccessible étoile

Dimanche matin

Ce matin, on est allé à la sortie de la messe pour danser la valse, on a distribué des tracts, tout le monde avait l’air au courant de notre venue. Nicole est sortie de l’église: « Oui, tout le monde vous connaît déjà, rendez-vous compte j’ai fait une annonce pour le spectacle à la messe! » Elle nous présente Mme Singez dont elle nous avait beaucoup parlé hier, on convient d’un rendez-vous avec Mme Singez et sa soeur Mme Bochard. Il y a du monde ce matin, du soleil aussi, on allume la musique mais on n’ose pas danser tout de suite, puis Lina invite Guy et Hervé invite Nicole, la valse est lancée. On discute avec une dame  qui a quitté Lorgies il y a trente ans pour Oye-plage à côté de Dunkerque, on lui dit qu’on connait bien. Elle s’est mariée dans cette église de Lorgies et est venue ce matin pour la messe d’anniversaire du décès de son frère, elle nous dit » C’est beau en tout cas ce que vous faites,  ça va égayer ma journée! »

Lorgies le samedi!

Que dire d’une visite de Lorgies avec Nicole?

Le vieux menhir est devant la maison des association depuis 1993. Il s’appelle la Plancq al’Broile car avant, il était utilisé comme passage sur le ruisseau  La Broile. Aujourd’hui ce sont les enfants qui grimpent dessus. Nicole nous parle de l’école élémentaire qui comptait 640 enfants, et des ouvriers de Béthune qui venaient jusqu’à Lorgies pour le déjeuner. A chaque maison que l’on passe, Nicole associe un nom, une anecdote… C’est samedi, les bicyclettes sont de sortie et les gens s’affairent dans leur potager. Notre marche nous amène devant la maison de Paulette, on reste un long moment discuter avec elle, et on la quitte en lui donnant rendez-vous lundi pour faire une conversation filmée.

les copains d’abord

Après un très agréable repas autour de la grande table ronde du P’tit Lorginois nous rejoignons tous Nicole, une habitante de Lorgies depuis toujours. Elle connaît tout le monde et tout le monde la connaît. Elle nous fait visiter le village et nous raconte l’histoire de certains lieux, des anecdotes passées, des choses qui l’ont marquées.
Pris par le temps, une partie du groupe est forcée d’interrompre la balade. Les deux Marie, Martine et Guy continuent la promenade, toujours guidés par Nicole. Jérémie et Hervé vont à un tournoi de tennis à Richebourg tandis que Didier et Lina se rendent au rendez-vous fixé avec Les Copains D’abord. Il s’agit d’une bande d’amis passionnés de musique pour certains, de chant pour d’autres. Ils nous racontent qu’ils ont créé ce groupe avant tout pour leur plaisir personnel. Didier leur pose des questions, cherche à en connaître d’avantage sur ce projet musical. Ils répondent malgré la caméra qui, pour commencer, ne les rend pas très à l’aise. Elle se fait finalement oublier. Ils rient, nous racontent des moments marquants de leurs expériences musicales. Ça rend heureux de les voir épanouis, contents de ce qu’ils font.
Trop peu nombreux, ils n’ont malheureusement pas pu chanter. Nous repartons, contents et enrichis de cette rencontre en direction de Lorgies, pour rejoindre les autres et terminer cette jolie journée exceptionnellement ensoleillée.