Parcours dansé Rebreuve

Parcours dansé dans Rebreuve. Iffra est passé d’un lieu à l’autre. Il avait sélectionné, avec l’aide de Maggie, plusieurs lieux. Dans le hangar du petit marché du 13 juillet (à c^poté des chevaux de traits du nord, et devant le hangar où ils font les balances de la batterie parce que ce soir, c’est le bal) / devant l’église (escaliers à droites et gauche. Eglise au fond, des tombes sur les côtés) / sur un banc, comme un arrêt de bus, un banc sur le trottoir (autostop dansé, danser l’attente) / sur le rond point du rond de dentelles ( il y a le grand rond bleu de dentelles, il y a les deux ronds bleus des flèches du rond point, il y a Iffra qui danse comme un panneau d’indication. Il y a des rires).

Asinerie des petites fleurs, qui sent le bonheur

Asinerie des petites fleurs, à Rebreuve Ranchicourt. Grégory et Virginie Dufermont-Roussel ont monté l’entreprise il y a un an et demi. Ils ont une quarantaine d’ânes et ânesses et produisent des cosmétique à base de lait d’ânesse. Elle travaillait dans les cosmétiques bio, et lui aux ressources humaines d’un grand groupe. Ils ont décidé de se lancer. Pour commencer, ils ont « fait des sauvetages » : ils ont récupéré des ânes qui partaient à l’abattoir ou qui étaient abandonnés ou maltraités. Ils en ont pris soin, les ont remis sur pied, dans leur pâture, sur la route qui mène de Rebreuve à Baraffles. Il dit je n’aimais pas particulièrement les ânes, mais je suis passionné par les animaux. Il dit J’aime plus les ânes que les homme. Les homme m’ont déçu, les ânes jamais.
Elle a un atelier dans lequel elle fabrique les savons, au cœur de sa maison. Sa marque s’appelle Flor’ânesse. Ils ont cinq enfants qui participent avec enthousiasme à l’interview, qui aiment beaucoup parler des ânes. Deux des garçons, particulièrement, aiment beaucoup aller à la pâture, aider Grégory. La grande fille préfère aider à la savonnerie, emballer les savons. Le projet est familial, pas de doute. A voir les enfants courir dans la pâture et mener les ânes, on voit bien que ce n’est pas du travail forcé. Chacun des enfants a son ânesse propre, mais connaît quand même le prénom de chaque autre âne. Il y a Bergamote et Bambou, Violette, Asinus, Acacia et beaucoup d’autres. Gregory est intarissable quand il parle de ses ânes, de leurs spécificités, des leurs capacités, de leur gentillesse.
L’interview de Virginie et les enfants à été très agréable. Une belle enfilade de tous âges, sur le canapé, autour de Virginie. A la fin, on demande : vous voulez ajouter quelque chose ? et ils disent, oh ben oui, quand même, on a eu un clown !
Ils faisaient en effet partie des familles sélectionnées pour recevoir, dans le cadre de Béthune 2011, et par le biais de Culture Commune, un clown à la maison. Une semaine à vivre avec un clown qui fait des bêtises. Ils racontent l’arrivée à la gare, le clown sur un âne, le clown à l’école – qui d’ailleurs a été renvoyé après avoir regardé sous la jupe de la maîtresse -… Ils nous montrent la photo de famille, tous autour du clown.

surpris par le jour

On est parti en trombe ce matin, coupant court à notre conversation avec Maggie quand on s’est rendu compte qu’il était bientôt dix heures qu’on avait deux rendez vous qui nous attendaient. A Rebreuve et Fresnicourt, chez le boucher de Rebreuve et Reine et Pierre Lepillet à Fresnicourt. Près de l’église. Le temps s’accélère. Il faut revoir tous nos interviews et préparer la conduite du film spectacle. On discutait avec Maggie de l’organisation de la compagnie. Et soudain nous fûmes rattrapés par l’heure. Alors on est passé tout de suite à autre chose. Se concentrer sur ce qu’il y a de plus urgent. Agir. Inventer. Recréer avec et pour les gens. Sans relâche.

Prendre ce temps là de temps en temps. Le temps de prendre le temps.

Ce matin, Maggie et Guy sont déjà partis quand on arrivait. Chez les Lepilliet, pour Guy, et à la boucherie de Rebreuve pour Maggie. Petits interview. Au QG, Ecole Jean Moulin de Verdrel, déjà, ça monte. Le Godot, pour Thomas, les Pas-de-porte pour Jérémie, les interviews pour Martine et les objets pour Flora. Les veillées, les portraits, les instantanés, c’est toujours cette particularité des deux temps en même temps. Celui du vécu et celui quasi simultané de l’assimilation du vécu, de sa mise en forme. On s’est posé souvent la question de cet état d’urgence sur lequel on joue, avec lequel on compose. Quand on a fait le stage avec le pavé, en septembre et décembre dernier, on a pris pour la première fois le temps d’un retour sur le vécu a posteriori, et c’était à la fois très surprenant, indispensable, et aussi contraire à nos habitudes. Ça a remué beaucoup de choses. En bien. On se dit souvent qu’il faudra prendre ce temps là de temps en temps. Le temps de prendre le temps. Mais cet ingestion en temps réel du réel, c’est aussi ce qui fait les veillées. Le recul fait les atomics, – mélange de souvenirs vécus chauds et savoirs distanciés plus froids – et l’immersion fait les veillées. La spontanéité. Dans la vie, en plein dedans, d’une ville, d’un quartier, d’un village, d’un lycée.

mercredi 13 juillet 2011

Deuxième partie de portrait. Il n’y a plus d’arrêt jusqu’à samedi. Jour de représentation du Portrait sous la smob (le petit chapiteau à côté du stade) à 14h30, 17h30 et 20h30. Tout le monde est sur la passerelle. On va faire aujourd’hui plein de petites interviews qu’on va organiser en discussions croisées dans le film spectacle qu’on va présenter samedi. Lundi soir, on a fait Godot, on a fait jouer la pièce de théâtre en attendant Godot à l’école primaire Jean Moulin où l’on a installé notre Q.G. On a réuni une dizaine de personnes pour cette occasion. Emmeline qu’on a interviewée lundi matin s’était chargée de trouver du monde pour jouer la pièce. Jérémie a fait des photos, des portraits, des pas-de-couloir comme on dit des pas de porte. On va continuer les interviews, les danses, les porte à porte, les discussions, les rencontres… On va mettre le paquet. On fait les parcours dansés aujourd’hui et demain. Rien ne nous arrête. Même la pluie. Et demain c’est Jamel qui arrive. Pour le Graf. A Fresnicourt et à Rebreuve. En route…  On espère avoir du monde samedi. Même si on dit tout le temps que le temps de rencontre, la résidence, le chemin est plus important que le but. A la fin c’est toujours le même scénario. Se débarrasser du poids du passé, se débarrasser des illusions de l’avenir pour être dans l’intensité, dans l’éternité du présent.