répétition du matin

Lundi matin. Adage. Dorothée et Camille enseignent l’Adage à Yasmin, Cynthia et Mathieu. Faire connaissance dans une danse. Dans la douce danse de l’Adage.
C’est ça, là les doigts, non, c’est pas ça. En fait, là, il y a une petite rotation et tu redescends. Tu vas jusqu’en haut, puis partir par le bas. Et on repart, jusqu’en bas, un tour et on passe. En haut, puis jusqu’en bas, pied gauche et puis après c’est la main droite, là. ta main passe là, et une fois que tu es là, quand tu poses, hop, et puis après tu reviens.

danse dans la rue

De retour au TU (théâtre universitaire) de Nantes. Aujourd’hui et demain en compagnie de Cynthia, Camille, Dorothée, Mathieu et Yasmin. Acrobates et danseurs. On est au complet. Nous avions travaillé avec Cynthia à Sao Paulo au centre Alana dans le quartier de San Miguel. Mathieu est acrobate et fait partie de l’association Porte27 qui, dans le projet Issue01,  travaille sur la relation du spectacle vivant aux populations isolées (hôpitaux, centres de détention, campements d’exilés..). Yasmin travaille à Nantes et il est artiste associé au TU. Il est danseur et il réalise des films, des portraits d’habitants. Il prépare un spectacle, Avant je dansais pour oublier d’où je venais, maintenant je danse pour dire d’où je viens. Camille et Dorothée travaillent avec HVDZ depuis les Sublimes et ont participé à de très nombreuses veillées.

une petite tortue de terre

Un jeune homme nous a montré une petite tortue en terre cuite, et nous a dit qu’elle venait du Cambodge, et que sa famille aussi est originaire du Cambodge, et qu’il y est allé pour la première fois il y a peu, et que c’était très émouvant.
Une jeune femme très accueillante nous a montré des boucles d’oreilles, et une jeune fille nous a montré un doudou en peluche. On est rentré au QG, et il fait un beau soleil, et il fait chaud, et on se dit que quand même, on est bien là, quartiers nord et campus, à profiter de ce faux bout de printemps.

le bout des pavés

En porte à porte dans le quartier autour de l’arrêt de tram Chêne des anglais et de la rue de la boulonnerie.
Jérémie, accompagné d’Adeline – qui nous suit en photo – sont allé dans les barres d’immeuble de Champlin et ont fait des portraits sur le pas de la porte.
Flora, accompagnée de Ludovic – qui nous suit pour écrire un article – sont allés rue du pressoir, et ont demandé aux gens un objet beau ou important. Un monsieur qui avait beaucoup d’humour et d’autodérision a répondu, Oh, vous m’embêtez avec La Culture ! Je vais vous montrer un objet laid et ridicule. Il nous a montré une petite statue de danseuse qui bouge et puis on a discuté de tout et surtout de n’importe quoi pendant quelques minutes, et c’était drôle.
Quelques pas plus loin, on a rencontré des habitants de toute éternité, nés dans le quartier, et même dans la rue, il y a plus de soixante dix ans. Guy et Claude sont, eux aussi, de joyeux drilles. Il y a écrit, sur le portail, attention au chien, et on voit un chien qui vient réclamer caresses et câlins, et qui nous fait la fête, c’est Nounouk… Claude et Guy nous font une liste du quartier d’autrefois, les genets, le château, les petits jardins en bas, la ferme Billy, les cressonnières, le bouilleur de cru et son alambic, les champs de blé et l’usine de boulonnerie de l’Allemand, après le blé, les baraquements qui devaient être temporaires et sont restés longtemps, ils s’appelaient le chêne des anglais et le bout des pavés. Et puis il y avait la cidrerie. Guy dit, parce qu’on est pas des païens, on se souvient aussi des communions et des roses qu’on ramassait et de défilés. Claude dit, moi je suis pas catho, mais c’est vrai que c’était beau, et Guy dit, moi je suis juste semi, je crois aussi beaucoup en mon porte monnaie.

sinon j'explose

Rencontre avec Hélène et Philippe au resto U Rubis. Hélène est arrivée en courant, elle court, elle parle en marchant, elle rit. On se dit qu’elle est incroyablement dynamique. Elle dit, moi j’ai besoin de faire des choses, d’être en action, tout le temps. Faut au moins une sortie par mois, théâtre ou ciné, sinon j’explose. Avant d’être maman, quand elle avait du temps, elle apprenait les langues étrangères. Elle n’a pas fait d’étude, juste un CAP dit-elle, mais c’est pas une raison. Elle a appris l’anglais et l’espagnol pour pouvoir parler avec tout le monde, le monde entier. Ça lui permet de rencontrer les étudiants étrangers, et d’avoir un rapport un peu privilégié avec eux.
Philippe, lui, est cuisinier. Il a aussi sympathisé avec bon nombre d’étudiants, et notamment avec une association qui accompagne les étudiants handicapés. Il habite dans les quartiers nord, à la Bourgeonnière, à deux pas du boulot. Tous les deux disent que le gros avantage du boulot, c’est les vacances. Il font des grosses semaines, mais ils ont, en échange, de grosses vacances. Et puis l’autre avantage, c’est la bonne ambiance dans l’équipe du RU Rubis. On demande si le chef cuistot est sympa et tous les deux, très spontanément, s’écrient Oh oui ! et Hélène ajoute en criant, Luc, on t’aime… !