sauver

Avec F. Gendron on a parlé de l’accès à la culture dans les quartiers. On a parlé de culture populaire et d’éducation populaire. Il mène plein d’actions sur son quartier pour amener les gens à être citoyen et accéder à la culture par l’intermédiaire du théâtre. Il a répondu à la proposition du TU de travailler ensemble. Il a emmené des dizaines de personnes voir cent spectacles sur quatre ans. C’est une association, centre socio culturel Petite Sensive. La bagarre, c’est d’emmener les gens au théâtre. Là où les gens n’iraient pas naturellement parce qu’on se dit que c’est pas pour soi. Ils vont à la danse, à l’opéra ; ça regroupe des gens de classes moyennes, des gens qui sont dans une grande précarité. Les gens se mélangent pour aller au théâtre. Il a travaillé avec un artiste pour créer un jardin avec une bombe à graines. Il pulvérisait des graines pour que l’herbe pousse sur un mur. Un mur séparait une cité en deux au nord de Nantes. Bombarder des graines sur le mur pour que le mur se recouvre de graines et d’arbustes. Ils ont recréé de la communication entre le deux parties séparées du quartier. Créer une action artistique qui permette une réflexion et des rêves collectifs. F.Gendron a plein d’idées. Il veut faire un musée avec les objets des gens. Quand des gens déménagent il met dans une vitrine des objets des gens qui s’en vont pour laisser des traces, marquer la vie d’une empreinte. Comme pour sauver quelque chose d’une vie qui s’en va. Comme à la fin du livre Les Années d’Annie Ernaux.

B.B

On est dans la salle de répétition du TU. Installés là depuis ce matin. A côté dans la grande salle de spectacle une troupe de théâtre répète Baal de Bertolt Brecht. Lui qui disait celui qui lutte peut perdre mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu. Le TU a organisé une rencontre ce midi entre les acteurs des différentes équipes qui travaillent ces jours ci dans le lieu. Les salariés du TU, la troupe de Baal et nous. Baal sera présenté la semaine prochaine les 11, 12 et 13 octobre 2010. Didier a posé la question de ce qu’on comptait faire le 12 puisque c’est la grève contre la réforme des retraites. On ira manifester, c’est sûr. Enfin qui le veut bien, évidemment. Jérémie et Olivier ont fait des images dans les couloirs de l’université la semaine dernière. Qu’on appelle des pas de couloir. Ces images seront exposées dès la fin de semaine sur les murs des différents bâtiments du campus. On se disait combien on reconnaît sur les photos s’il s’agit d’étudiants en lettres en droit ou de l’IUT. Partout sur la faculté il y a des appels à la mobilisation et aux A.G. Sur un tableau il est écrit, étudiante à 20 ans, chômeur à 25 et précaire à 67 ans avec en fond la photo d’une jeune fille.

le Gardien

Rencontre avec le gardien de l’université de droit. Il habite au détour d’un couloir, entre salles de cours et bureaux administratifs. Pas depuis très longtemps. Arrivé en avril seulement. Content de son travail et content d’habiter là, même si, parfois, les vies privée et professionnelle se mélangent. Il est content d’habiter là aussi parce que la taille de son appartement est correcte pour lui, sa femme et ses trois enfants, et qu’il n’aurait pas eu les moyens d’en louer un de cette taille là dans les environs. Les prix du centre ville sont tellement chers. Il dit qu’on le confond souvent avec les étudiants, parce qu’il est jeune, tout juste vingt cinq ans. Il dit que le campus, arboré et aéré, est magique, et tellement calme pendant le week-end et les vacances. Et puis le reste du temps, il y a plein d’activités à portée de main, sportives, culturelles, et tout, mais il n’a pas trop le temps d’en profiter. Et puis il dit que ce qui manque, ce serait une crèche. Faut dire qu’il a trois enfants et qu’il est aussi anciennement puériculteur, alors ces questions de la petite enfance lui tiennent à cœur.

au téléphone, Maggie

Rendez-vous téléphonique avec Maggie. C’est Maggie et Olivier, et Sandrine, qui préparent tout. Quand on arrive dans une ville, dans un quartier, dans un nouvel endroit, on a déjà tout ce qu’il faut, des contacts et des rendez-vous, des plans, des explications. Feuille de route, réservations hôtel et train et repas, et tout. Le bureau d’HVDZ travaille en étroite collaboration avec les équipes qui nous accueillent, ici, avec le TU. On est chouchoutés. Un jour, Maggie a dit, c’est bizarre de connaître ces villes sans y aller, de connaître les gens et les lieux en ne les rencontrant que par téléphone. A chaque veillée, une ou deux personnes du bureau nous rejoignent pour les jours de spectacle. Maggie a dit, en voyant le film, c’est drôle de mettre des visages sur ces voix, et de les rencontrer par le biais du film, a posteriori.

Tertre et Nord

On est arrivé à Nantes hier soir et ce matin au TU. Théâtre Universitaire – Scène de recherche et de création contemporaine.
On est drôlement bien accueilli par une équipe nombreuse. On a un QG géant. Une salle de répétition avec un parquet, un coin salon, et une grande table. On a déjà envahi le tout avec notre barda, nos ordinateurs et autres caméras.
On a regardé les plans. On interviendra sur le campus Tertre et sur le quartier Nantes-nord.
Didier repère sur les plans – avec l’aide précieuse de Stéphanie – les lieux de nos interventions.
Jérémie est arrivé la semaine dernière, avec Olivier, pour préparer une exposition de Pas-de-Couloir qui seront imprimés et affichés sur le campus à partir de vendredi.
Les danseurs et les acrobates nous rejoignent lundi. Il y aura Dorothée et Camille. Il y aura Cynthia, avec qui on avait travaillé pour la veillée de Jardim Pantanal, Sao Paulo, Brésil, il y a un peu plus d’un an, déjà. On est drôlement contents de la revoir. Il y aura aussi Matthieu, qui est circassien, qui fait du mât chinois, et qui est un collègue de Marion, Marion qui était venue faire avec nous la veillée de Lomme. Il y aura, enfin, Yasmin, qui est danseur hip hop, qui est d’ici, que l’on va rencontrer.
Il y a un sacré paquet de rendez-vous et d’activités, on commence dès cet après-midi.