Veillée # Flines les Raches et Lallaing

On continue. On n’arrête pas en si bon chemin nos pérégrinations. Lallaing-Flines les Râches, Flines les Râches-Lallaing. On a filmé entre les deux villes. On a dansé sur un petit chemin pavé. Sous la pluie fine et froide. Un temps idéal pour un film de Maurice Pialat sur Bernanos. Avec Gérad Depardieu dans le rôle de l’abbé Denissan. Ou Mordillat, Vive la sociale! Un chemin pavé comme ceux qu’empruntent les cyclistes du Paris Roubaix. Un trait d’union entre Lallaing et Flines. Les journalistes de France Trois nous ont trouvé un peu fous. C’est Nietszche qui se jette au cou d’un cheval au galop. Nietzsche, ce seraient les Veilleurs et le cheval au galop ce serait M. Labbe qui nous parle avec une infinie beauté de sa vie à Flines les Râches et de ses pigeons. Ou les trois générations de la famille Dujardin parmi ses chevaux, ses moutons, ses fleurs  et ses gaufres. Ou le directeur de l’école Dunant, ou les femmes de service de l’école Dunant, ou Nicole, ou la bibliothécaire de Flines ou Françoise Verez … Un chemin où on pourrait s’attendre à croiser le père d’Yves Simon dont il parle avec une éternelle tendresse dans un petit livre, un homme ordinaire. Une vie de cheminot tourné vers les autres. Un livre écrit comme une lettre d’amour.

Hier en soirée des trombes de pluie se sont abattues sur Lallaing et Flines. A l’heure où on est allé à la cérémonie des voeux de la maire et de tout le conseil municipal de Flines les Râches. On voulait danser dehors pour accueillir les gens. On s’est réfugié dans un coin du hall et on a distribué quelques flyers et parlé avec les uns et les autres. On a découvert la salle des fêtes de Flines où on va jouer vendredi prochain. Il faut absolument qu’on réfléchisse précisément à la disposition de notre espace de jeu. Est ce qu’on utilise la scène ou pas? A voir en fonction des réservations! On doit y penser entre nous avant de s’installer. Ou est ce qu’on fait monter tout le monde sur la scène? Ou est ce qu’on joue dans la salle et qu’on installe une autre scène avec des tréteaux? Hier soir il y avait beaucoup de monde à la cérémonie des voeux. On a pris conscience (au travers du discours de Me Goupil, maire de Flines)  que l’art et la culture représentent un engagement fort de la ville (tout comme à Lallaing). Après les discours et le buffet où les cuisiniers de Flines avaient fait des merveilles avec un sou coupé en quatre, on a repris la route. Jérémie, Didier et Camille sont allés à la chorale de Lallaing.

Tandis que les élèves de la classe à côté de notre QG chantent une chanson traditionnelle québécoise, les acrobates et danseurs de la compagnie sont dans la classe du directeur de l’école Dunant pour discuter avec les enfants du spectacle que nous leur avons présenté ce matin dans la cour de récréation. Et on range le QG puisqu’on intègre notre nouveau QG lundi matin à Flines les Raches à côté de la mairie. Une deuxième et dernière semaine pour finir le film spectacle qu’on fait avec et pour les habitants et qui sera présenté à la salle des fêtes de Flines vendredi à 20H30 et à la salle des fêtes de Lallaing samedi à 20H30. Le directeur de l’école dit, je n’ai pas deux enfants, j’en ai vingt huit. Il faut dire et redire combien on a été bien reçu à Lallaing. Et puis vers 15H30 les acrobates et danseurs ont rendez vous à la maternelle près de l’école Dunant. Et ce soir on participe aux voeux à la population de la maire de Flines. On va s’installer dans l’entrée de la salle des fêtes et on va danser, danser, danser et tracter, tracter, tracter pour recevoir en fanfare (à notre manière) les gens de Flines et d’ailleurs. Et  on va aussi en profiter pour faire dire aux gens des citations. Flaubert, René Char, Victor Hugo, Bourdieu, Annie Ernaux, Marx, Wittgenstein, Aragon, Goethe, Baudelaire, Racine, Brecht, Raymond Carver, Jacques-Henri Michot (ça s’écrit comme ça, c’est un de mes anciens professeurs, c’est lui qui a écrit comme un fracas, un livre sublime) Sartre, Alessandro Baricco, Heinrich Heine (Oh Meer Oh Wogen löst mir das Rätsel des Lebens…)

Quand on est rentré au QG, après notre passage à la ferme, Iffra a traversé la cour et de nombreux enfants sont venus le voir, lui poser des questions sur sa danse, et lui offrir des bouts de goûter ou confiseries, ou bien montrer que ce que eux savaient faire en danse. Après la récré de ce matin, et l’intervention des danseurs, ce n’est plus tout à fait pareil. On aurait pu rester là encore et continuer à faire connaissance, mais on déménage ce soir pour rejoindre notre nouveau QG de la semaine prochaine, la salle Condorcet de Flines-les-Râches.

Avec les danseurs et acrobate on est retourné à la ferme des Dujardin, aujourd’hui, pour danser, comme on avait promis hier. on a été encore très gentiment accueillis par toute la famille et des amis qui étaient là.
Ils nous ont raconté de nouvelles histoires. Le jour où le terril s’était soulevé et des tonnes d’arbres et de terre étaient arrivé tout près de la ferme. qu’il avait fallu des quantités incroyable de camions pour dégager tout ça.
Pour l’Adage, Dorothée, Camille, Marion et Iffra ont choisi de danser au milieu des moutons. Au milieu des brebis et de leurs petits agneaux. Les mères appelaient les petits qui répondaient, avec bêlement graves, ou aigus, c’est selon la mère. C’est comme ça que les petits reconnaissent leur mère, à sa voix unique. On dit en riant que sans doute ça fait un bel orchestre pour l’adage. C’est un adage très souriant. Les danseurs tout en dansant, pensent à cette question que les enfants ont posé ce matin pendant une rencontre à l’école Dunant : comment vous faites pour rester toujours sérieux, pour pas rire ? et là, ils se disent que c’est pas facile, de ne pas sourire..
C’est un beau moment qui donne le sourire à tous le monde. Merci encore à la famille Dujardin, et à Sylvain et Hélène.

Il fait partie du club historique. Il a parlé du quartier du nouveau monde. Le nouveau monde, c’est pas Christophe Colomb. C’est le monde nouveau. Ravisse ché nouviaux qui vieintent d’arriver. Qu’est ce que c’est que la culture? Les gens ne font pas la différence entre l’art et la culture. La culture, c’est ce qui permet de développer l’esprit critique. Il avait un doute. Il pensait que les Veillées, c’était une opération de marketing de l’Hippodrome. Et pour finir il a trouvé ça bien. Il est d’origine polonaise et il a été colonel dans l’armée. Longue conversation de plus de trois heures. On a parlé de la question de la nostalgie des gens, d’un temps ancien où il y avait de la solidarité, chez les mineurs ou les cheminots. Il parle des différentes émigrations polonaises: il y a eu les polonais d’Allemagne et les polonais de Pologne. Il y a avait des différences. Les uns ont plus vite cédé aux sirènes de la consommation que les autres. On a parlé de toutes ces questions là… Il a dit, la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Il dit qu’en fait, Lallaing est une ville de quartiers qui ont chacun leur identité. A Lalllaing, on a gardé le tempérament des îliens  puisque jadis Lallaing était entourée de marécages. Les lallinois ont gardé ce caractère là.