la robe bordeaux

Elle montre la photo de sa fratrie, des onze frères et sœurs. Une vieille et belle photo des années quarante, en noir et blanc.
On lui demande : Vous êtes où, vous ?
elle montre la jeune fille du milieu
Oh, vous êtes la seule à avoir une robe noire !
et elle répond : Non, bordeaux !
Le souvenir de cette robe là est resté intact, et elle voit des couleurs dans cette photo noir et blanc, couleurs que nous ne pouvons pas voir.

Flines d'avant et Flines d'aujourd'hui

On est allé en début d’après-midi rendre visite à l’association Virage, à Flines, dont l’objectif et de proposer toutes sortes d’activités aux personnes à la retraite pour les aider à négocier ce virage. Garder une vie sociale et des activités stimulantes et variées. Ils font des sorties culturelles, des après-midi jeux – scrabble et tarot aujourd’hui -, des séances de gymnastique, physique, puis des séances de gymnastique cerveau, des galettes des rois et autres rencontres festives. Autour des jeux de scrabble, on fait des mini-interviews sur la vie à Flines, des citations – la mesure de l’amour, c’est aimer sans mesure – et des portraits sur le fond blanc du tableau. Madame Chemin avait gentiment prévenu tout le monde de notre arrivée et affiché un article qui présentait les Veillées et notre travail, et qui est paru hier dans la voix du nord.
On a longuement discuté avec des dames. L’une nous a montré des photos anciennes et récente de toutes sa fratrie, onze enfants, neuf filles aînées et puis deux garçons plus petits. Elle dit en riant, neuf brouillons pour deux chefs-d’œuvre !
Elles nous ont raconté le Flines d’avant, plus rural, mais vivant, et le Flines d’aujourd’hui, avec moins de commerces mais plus d’habitants. Et Flines et devenu, un jour, on ne sait pas précisément quand, une ville, en dépassant cinq mille habitants.

des dubuffets des picassos

La salle de musique est décorée de toutes sortes d’œuvres d’arts plastiques. Quand on rentre, on est accueillis par un dragon chinois, et des poissons, des œuvres abstraites, des architectures de bois, des dubuffets des picassos, des têtes de marottes en papier mâché, des bonshommes de terre, un désert simple, une tempête de pastels, et tout.

Nicole

Nicole nous a raconté qu’elle était directrice dans l’école où nous sommes. Il y avait 22 classes. Il en reste six. Idéalement située, il y a du soleil qui rentre dans la classe. Elle est 1 ère adjointe et adjointe à la culture. Elle joue de la clarinette à l’harmonie depuis longtemps. Elle a acheté la maison qu’elle occupait pendant ses fonctions de directrice d’école. Elle est très active sur la ville. Elle est militante.  Elle  a fait toute sa carrière ici. Elle est fière du projet de nouvelle école et de la rénovation du quartier et aussi de l’implantation des entreprises dans la zone industrielle dont elle espère que ça créera de l’emploi pour les gens de Lallaing. Plein de gens sont arrivés dans le quartier des mineurs qui venaient du Pas de Calais. Il y a des différences d’accent. Elle nous a conseillé d’aller voir Mme Legrand, ex-présidente de l’harmonie qui connaît très bien le quartier. Demain toute l’harmonie de Lallaing va défiler à Loos en Gohelle, tous habillés en mineur pour la présentation du film de Frédéric Touchard, la fanfare ne perd pas le nord.  Sur le plan des spectacles, elle travaille avec l’Hippodrome de Douai depuis qu’elle a été élue en 2008.

Le feu de l'action

On est arrivés ce matin à l’école de Lallaing, école Dunant. Au deuxième étage, dans la salle de musique et d’arts plastiques, on a déposé tout notre barda dans la salle qui sera notre QG pour une semaine. On est dans un quartier d’habitations bien vieillies, mais le quartier est en réhabilitation. On a été accueillis par Guillaume, de l’Hippodrome, par l’adjointe à la culture de Lallaing, Nicole, et puis par le directeur de l’école, qui est venu entre deux cours nous saluer et voir si on avait besoin de quoi que ce soit.
On a épluché le planning, et distribué entre nous les premières interventions, les premiers interviews. Direct, dans le feu de l’action.

Nous voilà à Lallaing et Flines les Raches

Trois jours après Dunkerque. A peine le temps de faire la route. On a vu quelques mouettes sur l’étang en arrivant à Lallaing. Elles nous auront peut-être suivis. Comme elles suivent les bateaux de pêches qui prennent le large. On va faire avec elles le tour de Lallaing et de Flines les Raches. On a deux semaines devant nous. A vol d’oiseau on n’est pas très loin. Pas très loin de Flines, de Douai ou de Dunkerque même. A Dunkerque on était dans le sillage du Bateau Feu et son poisson volant. A Flines les Raches et Lallaing, c’est l’Hippodrome qui nous montre la voie, nous indique les directions. On va très vite prendre notre envol, partir sur les routes, arpenter les rues de Lallaing et Flines. D’une maison à l’autre. D’un toit à l’autre. D’un pigeonnier à l’autre. D’une boîte aux lettres à l’autre. D’un habitant à l’autre.