regarder la caméra

Regarder la caméra avec adresse caméra pour dire son texte, et le reste du temps, ne pas être en jeu, être en travail. Travailler à faire ce qu’il y a à faire.

On a eu une longue discussion ce matin, fructueuse, sur ce que pourrait devenir la forme de tout ça. Des doutes, des propositions et des idées.

retour sur Loos en promenade # 1

Se promener dans Loos-en-Gohelle village, aller du gîte à la place de la mairie, à la supérette, pour acheter de des bricoles, c’était anodin et ben non, quel étrange sentiment, en remontant la rue et en regardant autour de soi.
Le sentiment d’y avoir vécu, comme dans tous les endroits où on a fait des veillées.
La maison de monsieur Grar, l’ancien responsable du service technique qu’on avait rencontré la bibliothèque, qui disait qu’il collectionnait les accents de la région. Et puis plus haut le garage dont on se souvient comme d’une visite au musée, pleine de grandes surprises esthétiques. Des couleurs pastels, des bleus, des blancs, de la poussière. Au croisement, les panneaux qui indiquent le collège où les danseurs avaient dansé. On était en haut, sur une sorte de coursive qui surplombe la grande entrée. On y a mangé à la cantine. C’est là que les profs avaient fui au moment de faire les citations, parce que c’était vendredi après midi, et qu’ils étaient pressés de partir. A droite, au croisement, il y a le foyer des personnes âgées qui est indiqué. Une pensée pour Bertha. Le petit oiseau sur la branche. On va tous vers la mort, moi j’y vais à petit pas. C’est ce qu’elle a dit la première fois qu’on l’a rencontrée à la cantine. On mangeait là-bas le mercredi, quand il n’y avait pas la cantine du collège. On se souvient aussi qu’au foyer des personnes âgées, il y avait une exposition, et puis aussi un cours de restauration de meubles. Et le jeudi, jeux de cartes.

mesurer la structure qui mesure

A la question
quel est le rôle de l’artiste aujourd’hui ?
Cabelo répond :
Tel le ver, l’artiste transforme les excréments immatériels en humus
Olafur Eliason répond :
Mesurer la structure qui mesure la structure qui mesure la structure qui…
David Gilmour répond :
Croyez vous que je n’ai rien d’autre à faire ?
Yukiko Harada répond :
Nous apprendre à marcher sous la pluie. Quelqu’un vient encore d’être trempé.
Isabelle Waternaux répond :
Résister.

Sebastien Bouchard répond :
Bien faire, mal faire, ne rien faire.

…malgré tout.

Jean-Marc Lachaud écrit :
Alors que les idoles barbares de notre contemporanéité dévorante triomphent, nous ne pouvons que souhaiter que les artistes se livrent, sans cesse et sans répit, au jeu incertain parce que sans règles, de la déconstruction et de la reconstruction, que leurs œuvres, éclats utopiques et concrets, réveillent en nous la force de résister et d’espérer… malgré tout.

blog histoire

On s’est dit que dans le cadre de cette recherche sur les veillées passées, on pourrait retrouver des images des veillées passées et les ré-éditer dans le blog.
On s’est dit qu’on pouvait jouer sur des sauts dans le temps. Des rappels et des petits bouts de nostalgie.
Le blog, c’est un bout de l’histoire des veillées, mais un bout seulement. On a commencé à Wingles, en 2007. Dans sa troisième année, c’est pas mal pour un blog, mais à l’échelle des veillées, ça ne fait même pas la moitié.
C’est Sébastien, un stagiaire, qui avait eu l’idée de faire un blog. Au début, c’était sur skyblog. Et puis après, Olivier s’est occupé de peaufiner la chose. Petit à petit, le blog est devenu de plus en plus fourni et de plus en plus complémentaire et autonome. Il est un journal, et aussi une base pour les textes du spectacle. Des spectacles. Des veillées, des instantanés, des portraits.
Le blog aussi, présente l’avantage d’être autonome. Lu par des gens loin des quartiers où on fait nos veillées, des fidèles qui suivent pas à pas notre travail. On sait qu’en faisant les veillées, on passe un peu à côté du public habituel. Alors le blog, ça donne une place à ces regards là, ça donne à voir et à partager. Par exemple avec Dominique, à Bruxelles, qui suit assidûment. Ou les filles du Fanal, qui nous envoient souvent des petits coucous. Ça aussi, dans le blog, c’est précieux, les commentaire. Une autre forme de retour. On les savoure à chaque fois. On les partage. On se les lit, on se les dit.