Ensuite, en face, il y a la salle Caron. On avait fait les lectures de textes dans le sas entre les deux portes, pour être au calme, mais ça avait été une lecture pas calme, très drôle, avec Fred qui lisait en yaourt. Et Cécile qui en revenait pas qu’on lise si vite. Dans la salle, un jour, on avait mangé tous les cinq, en plein milieu de cette grande salle. Dans cette salle, encore, on était venu pour voir le club de l’amitié, et ils faisaient des jeux, et Flora avait aidé une dame au scrabble en lui soufflant un mot, et la dame a dit que ça n’existait pas, et effectivement, dans son dictionnaire du scrabble, ça n’existait pas. Zut. Dans celui de Flora, oui, mais elle a vérifié plus tard. Sur le coup, elle était gênée.
En face de la salle Caron, il y a un café où la fanfare Concordia avait échoué en fin de premier mai. Ils avaient offert plusieurs bières avant que qu’on rentre au QG un peu pompette. C’était drôle ce premier mai ! Le pipi sur le mur, qui écrivait l’année (2007 ?).
A côté du café, il y a la brasserie, l’ancienne brasserie. On avait fait des images des danseurs qui faisaient l’adage éclairés aux phares des voitures. Ensuite, juste après, il y a le monuments aux morts avec le soldat bleu horizon, un christ blanc sur une croix jaune poussin. On avait fait des photos. Du coup là, on refait les mêmes. Ensuite, juste après, il y a la rue qui remonte vers le foyer des personnes âgées. Dans ce quartier là-bas, une famille de nouveaux habitants nous avait accueillis chaleureusement. On se souvient aussi d’une dame qui nous avait montré ses deux maisons, dans le même jardin, une en ruine et une toute neuve.
LES ATOMICS
# danseuses en coulisse, base 11/19, Loos en Gohelle, 2009
on a lu
Aujourd’hui, on a lu en entier le scénario de Passion. Tous autour de la table. Chacun son tour et ses répliques. On avait lu La chambre d’Isabella, en décembre. C’est des moments de lecture simples, et tous, tous, on y prend beaucoup de plaisir, et même si, peut-être, c’est deux heures de perdues, et ben, c’est quand même deux heures de gagnées, parce que c’est un moment ensemble, et tellement drôle, et simple. On lit un texte et des répliques. On lit les didascalies, les annotations. On écoute, on reprend, on rebondit les uns sur les répliques des autres, tour à tour.
exit
retour sur Loos en promenade # 3
En remontant la rue, donc, arriver à la supérette, et là, en faisant deux courses, on voit le présentoir à graines de fleurs. C’est là qu’on avait acheté des graines pour les envoyer à l’IME de Saint Nazaire, et aussi à nos autres amis nazairiens. Angèle nous a montré, la semaine dernière, le paquet de graines de pensées qui est toujours sur le mur de son bureau. Puisqu’on est là, acheter des graines de coquelicots.
Un peu plus haut à gauche au rond point, il y a le tabac où Flora avait trouvé l’espèce de pâte gluante qui avait échappé à Didier hop, gobée par l’évier de la salle Panckoucke, et du fou rire de Didier. Du coup petit détour vers la salle Panckoucke. Place de la mairie, on se souvient du marché où il n’y avait vraiment presque personne, du coup, en parlant avec un marchand qui disait qu’il n’avait rien vendu, rien de rien, on lui avais acheté des chaussettes. Les danseurs avaient dansé. On se souvient, à la salle Panckoucke, c’est un de ces soirs là qu’on a écrit le texte sur l’éducation populaire, et regardé le dvd de Lepage. On avait regardé aussi l’île aux fleurs. Ilha das flores.
nature morte et les ombres
deux pans pour une même histoire
Ce matin, expériences. Dire des textes en mangeant, en montant sur la table, brandir le pied de caméra comme une arme. Ce matin, on a pris une petite lampe de chevet, et puis la caméra, et on a fait un jonglage complexe. Lire en regardant la caméra, être en grand sur l’écran, avec un papier sur le front, par exemple.
Expériences. On s’est dit qu’il faudrait deux pans pour un même spectacle, un qui s’articule autour du texte et qui laisse une place au corps, et un autour du corps, avec de la place pour les textes. Ne pas laisser de côté le récit, et ne pas non plus laisser le corps. Jouer les deux, en deux pans. Par exemple. On s’imagine des choses comme ça. Faire rentrer en résonance deux angles d’attaques, de points de vues, mais c’est la même histoire, et les deux sont justes, bien que différents. On ne pourrait pas mettre les deux en un, ça fausserait. On se dit qu’il faudra essayer. Expérimenter encore. Continuer d’essayer, et y prendre encore et toujours le même plaisir qu’on y prend.
# enfants dans la rue, Jardim Pantanal, Sao Paulo, Brésil
retour sur Loos en promenade # 2
Au croisement, il y a un autre panneau qui indique, derrière, les Castors. Monsieur Zandecki. Tiens, on pense aussi à Jo-Anna – dont les parents habitent dans le quartier des Castors, et puis, du coup, dans la foulée, à Yann, dont les parents habitent un peu plus loin, derrière les Castors. Et penser à Yann nous fait penser à la colombophilie, parce que son père est colombophile. Du coup on pense à ce gros camion de concours de colombophilie qui stationnait souvent là-bas, vers les Castors.
Donc après le croisement, sur la gauche, il y a l’allée d’arbre qui va vers le collège, et à la médiathèque, avec cette bibliothécaire qui était si enthousiaste. C’est elle qui avait écrit aux écrivains pour avoir des ouvrages et constituer un fond. Le long de cette rue qui remonte des Castors à la place de la mairie, on avait accroché des citations partout. Alex et Fred se mettaient en colonne pour accrocher en haut. La première manifestation poïélitique, c’était là.
Il y avait Cécile, de Roubaix, qui était venue faire un stage sur cette veillée, et qui nous avait avoué qu’elle était étonnée de notre dilettantisme, de notre légèreté, et encore plus étonnée, après le spectacle, de voir le résultat, de comprendre que, en fait, c’était pas du dilettantisme.





