LES ATOMICS

Les arts plastiques, l’art contemporain ou pas contemporain. Des démarches qui sont où on est. On se retrouve et on va se servir de tout ça, comme d’habitude. Comme une boite à outil. On s’équipe d’images, d’actions, de protocoles et de métaphores.
Harmony Korine. Craques Coupes et Meutes Raciales.
Group Material. Le projet democracy.
Et les da zi baos. et People’s choice.
Ursula Biemann. Performing the border
Les Ménines de Velázquez.
La mort de la vierge du Caravage. C’est un palimpseste de deux histoires qui se cognent. Les pieds gonflés du corps mort de la vierge, dans la mort de la vierge du Caravage sont aussi ceux d’une noyée, d’une prostituée noyée qui était le modèle. Alors il y a les deux histoires en palimpseste à cause des pieds gonflés, et de l’humanité saisissante de cette vierge qui d’être trop humaine redevient la prostituée qui a servi de modèle. Ça oscille. Le réel et la fiction en palimpseste. L’anecdote du corps mort de la prostituée que le Caravage a choisi comme modèle est restée jusqu’ici liée à la vierge qui est représentée. la vierge (ou la prostituée ?) a les chevilles gonflées d’une noyée. Et puis on ne sait, à vrai dire, pas vraiment si c’est vrai, cette histoire de prostituée noyée. C’est des on dit de l’histoire, un étage de plus au palimpseste.

La première journée, on a tellement discuté qu’écrire un texte avec tout ce qui s’est dit c’est impossible. On est enthousiaste. On a des idées et des envies à la pelle. On a des pistes à suivre qui partent comme des branche des arbres, suivre les arborescences. On se dit du poétique au documentaire et la fiction aussi. On a parlé de palimpsestes et de mises en abîmes. Du téléphone arabe et de méta-veillées. On a collé une nappe en papier sur le mur, pour dessiner l’organigramme anarchique de nos cheminements de pensées. Faut dire qu’on a vu le film de Godard sur le scénario de Passion. On a bu ça comme du petit lait. Et on a ri aussi – c’est succulent – et on a plein de pistes, parce qu’on s’y retrouve et qu’on s’y projette, et qu’on y rebondit.
On a parlé de l’adresse et de l’énonciation, qui on est et à qui on parle. Vers où on va. On a reparlé de Group Material, qui fait la culture et pourquoi ? On a parlé d’inclure. Etre inclusif. On a évoqué lien le sujet/objet qui devient sujet / objet-sujet / objet. Un mur, c’est fait pour sauter par dessus, nous a dit Godard. On va sauter d’un registre à un autre, on va jouer sur nos positions, acteur, personne, personnage, la fiction, le réel, le poétique, le politique.
On va se situer là, à l’intersection du réel et de la métaphore.
On a regardé la vidéo d’une présentation après dix jours de labo, en 2001, où Guy, Martine, Marie, et Kader jouent Cacodémon Roi de Bernard Chartreux.
Après, Martine a dit, c’est pas loin de ce qu’on a continué.
On a lu La chambre d’Isabella de Jan Lawers. Il y a des scènes entre Jérémie et Martine, des scènes de ménage, amant-maîtresse. Isabella est enceinte et ils doivent partir pour l’Afrique, avec Alexander. Guy est narrateur. Le livre tourne, ça hache le texte. Chère Isabella, maintenant que je suis mort, rien ne m’empêche de te raconter la vérité.
Et Un jour j’ai trouvé une balle en cuivre sur laquelle mon nom était gravé.
Et Alexander : Yippeeyahoo
Par exemple.

Autre(s)pARTs # Labo
Du 7 au 18 décembre 2009

Tout est lié

On a commencé les Veillées en 2003 à l’initiative de Culture Commune dans le cadre de Lille 2004.  Sortir du théâtre pour aller à la rencontre des habitants et créer avec eux des formes d’art où les gens se sentent concernés par ce qui s’y dit et ce qui s’y fait. Ces Veillées ont été crées dans le bassin minier du Pas de Calais et puis elles ont voyagé, de Loos en Gohelle à Lillers et Béthune ou Liévin et Lens… et puis Bourges, Bergerac… Tremblay ou St Nazaire et Sao Paulo et Belo Horizonte et dernièrement Hazebrouck. Toutes les Veillées qui sont réalisées dans le bassin minier ou ailleurs sont élaborées avec le soutien de Culture Commune.

Organiser nos propres mémoires, revenir sur nos ressentis et sur 6 ans de Veillées.
Faire l’expérience en conditions de labo…. Une mise en abyme.
Prendre le temps de consulter, d’étudier, d’analyser nos archives, tout y est emmagasiné :
une foule d’interviews sur la vie des quartiers et le rapport des gens à l’art et à la culture, les textes que l’on a écrits…

Tenter le jeu, défragmenter les images et les mots, les films et les photos, le blog. Tout est lié.
Faire l’inventaire des gens rencontrés et laisser l’écriture s’inventer à partir de ce qui s’est passé lors des conversations… Des personnes engagées et enthousiastes avec qui nous avons parler de culture et d’art, de la vie, de ce que nous pourrions inventer, déranger pour que cela change.

Chercher et faire le lien. Résidences et création de spectacles. Résidences et actions artistiques.
Tout est lié. Cette idée que  tout co-existe, le politique, le physique et l’engagement… les questions existentielles et les questions sociales.
Les mythologies personnelles et les élans collectifs… Tout est lié.
Tout cela sera au cœur de ce labo. Recherches, échanges.