passer la seconde

La deuxième est passé. On a passé la seconde, reste à passer la troisième, et les autres. C’est jamais facile une seconde. Surtout qu’on a fait des petites modifs. Trois fois rien, mais pas se reposer sur les chapeaux de roue. Faut continuer d’avoir la pêche. Quand on refaisait les enregistrements, Guy avait écrit sur un papier avec la pêche, et nous le montrait. Pour nous encourager.
Aujourd’hui, c’est Dorothée qui a repris la suite de Howard pour les échauffements. Ça tournera. On a speedé un peu les anecdotes. Il n’y avait pas beaucoup de monde. Dans une si petite salle, même quinze ou vingt personnes, ça fait un public.
Il y a des regards qui se trouvent. Qui se cherchent, qui s’installent, entre nous, et entre nous et le public. Greg à repris la technique. En alternance avec Jean Pierre. Ils ne peuvent pas être là tous les soir, forcément, alors l’alternance, c’est le mieux, ça s’est très bien passé.
Jean-Maurice et le rire de Jean Maurice. Ça fait tellement plaisir. Et une partie de l’équipe de Tantôt, qui est en résidence à la Fabrique, et dont on va voir la générale demain. Il y avait aussi Grégory, et des gens qu’on avait vu quand Franck Lepage et Gaël Tanguy sont venus faire leur conférence gesticulée.
On se disait, en les voyant dans le public, qu’on doit beaucoup à ce stage avec le Pavé, dans la création de ce spectacle. Les pépites et les râteaux.
Le chœur des lectures, le chœur des danseurs. C’est ce qu’une personne du public nous a dit. Les chœurs.
Atomics J+2 à suivre.

après la première

On reprend cet après midi à seize heures. A seize heures. C’était la première d’une série de dix à Culture Commune. On regrette beaucoup que Delphine n’ait pas pu voir le spectacle avant de quitter Culture Commune. Avant de retourner travailler dans les Alpes, à Grenoble, dont elle est originaire. Les Atomics, c’est un tournant dans la vie de la compagnie. Un point d’orgue. On fait le point sur sept années de travail. Comme une manière de relancer la vie de la compagnie. Différemment. Même si le problème reste entier. Qu’est ce qu’il faut et qu’est ce qu’on peut changer pour progresser ou éviter de ne plus avancer? Pas simple! Pour l’instant, les Atomics. Puis les Instantanés et les Portraits. Et les retours sur… On a du pain sur la planche. On est des gens de terrain. Les choses se révèlent en faisant. En agissant.

Un potjovlech délicieux, que dire ?

C’était la première et ça s’est rudement bien passé. Que dire ? C’est agréable ce petit public, si proche, à qui adresser textes et danses, à qui raconter nos histoires, nos petites et nos grandes histoires. Il y avait évidemment beaucoup de gens qu’on connaît, des gens qui suivent notre travail depuis longtemps, des gens qui ont aimé et encouragé les veillées, des gens qui ont participé à des veillées, à des stages. On est ému de les revoir. On pense à ceux qui n’y sont pas, à Mathilde, beaucoup, et aussi à Hassan, à Iffra, à Yasmin, Bérénice, Cynthia, Clarisse, et les danseurs brésiliens, Eros, Tamires, Marise, Charles, Mascote, Rodrigo, Rubia, tous ces gens avec qui on a fait des veillées.
On a été couverts de cadeaux de premières tous aussi touchants les uns que les autres, des graines de fleurs à planter dans son jardin, cultiver son jardin. On se souvient de ces enfants de l’IME de Saint Nazaire à qui on envoyait des cartes postales et des graines, pour leur petit jardin. Et on a reçu des fleurs, et des bouquets, parce que dans le spectacle on se demande si on verra réapparaître le bouquet de fleur, à cause du scénario de Passion de Jean Luc Godard. et la question de savoir si c’est l’ouvrière ou la patronne qui a le bouquet de fleurs. Il y a eu un jeu de piste, et des pâtisseries.
C’était la première. On a eu plein de retours, plein de discussions, on a mangé tous ensemble. Un potjovlech délicieux. Que dire ?

tutoyer Bourdieu

Mises. Le sparadrap. Oreillette de Charlotte. Chaussures. Conduites. Le scotch. Chapka a faire passer. Panneaux du pavé. Les livres en tas. Penser à mettre des visages sur Veridiane. Allumer tv et caméra. Tables chaises. Costumes, maquillages. Check micros, check oreillettes. Dernières retouches, lessives, séchages.
Bon, ben, on est prêts.
Le public est là. C’est arrivé plus vite que prévu, c’était prévisible, nous y voilà.
On va faire du mieux qu’on peut, pour raconter à ces gens là, à ce public là, venu ce soir là, ce que c’est que les veillées et qu’est-ce qu’on rapporte dans nos bagages de veilleurs sur le rapport des milieux populaires à la culture et aux cultures. La culture est à tout moment l’enjeu d’une lutte, ce qui se comprend parce que, à travers l’idée de culture, ce qui est en cause, en jeu, c’est la dignité humaine, dit Bourdieu, dit-on, dans les Atomics.
On se souvient qu’on faisait une interview d’une sociologue, à l’université de Nantes, et elle parlait de Pierre Bourdieu, et on avait compris le Père Bourdieu, et qu’on s’est dit que y’a que dans ces sphères là qu’on peu tutoyer Bourdieu comme ça, mais en fait non, c’était une erreur, un bête problème d’audition.
Et ce n’est pas seulement sur le terrain politique que la culture, et le respect qu’elle inspire, réduisent au silence ceux qui en sont dépourvus.

Frantz s'en va

Répéter les textes pendant que l’échauffement yoga est guidé doucement par Howard.
Une musique calme. On revient de week-end. C’est lundi.  on a travaillé aussi dimanche. Générale. Ce soir c’est la première.
Sentir la souplesse de vos bras, de votre bassin, sentir la respiration. L’expiration nourrit aussi vos position, vous aide à reprendre ces positions. On remonte avec les prochaines expirations. On s’aide avec les mains, pour ramener les jambes ensemble. On ouvre la jambe, avec la main droite. Tranquillement, on va devant. Orteils, chevilles, mollets.
Howard part ce soir, juste après la première. Ça nous serre le cœur comme qui dirait. Frantz aussi s’en va. Le départ de Howard est une parenthèse, il reviendra bientôt pour continuer l’histoire des Atomics.
Le départ de Frantz est définitif, puisqu’il prend le poste de régisseur général au cirque théâtre d’Elbeuf. Il a encore fait un beau travail, en lumière, en scéno, sur ce spectacle là…
Il y a Greg et Jean-Pierre qui reprennent la technique pour ces quinze jours.
Il y a quelque chose dans l’air qui dit que oui oui, pas de doute, c’est la première. La première page d’une chose et la dernière d’une autre. On avance, on se dit. Ça avance. On écrit encore et encore l’histoire de la compagnie.