Paul – Comment je suis arrivé au cirque ?

Quand j’étais jeune, ma mère m’a emmené dans une école de musique. Pour moi ce n’était pas très intéressant, parce que ça n’incluait pas beaucoup de mouvements. Sur l’autre côté de la rue, il y avait une école de cirque pour les enfants. J’étais intéressé pour essayer les arts du cirque. Au débout j’ai essayé tous les agrès. Après les apprentissages de base, j’ai choisi le trapèze. Quand j’ai eu 11 ans, j’ai quitté le cirque parce qu’il y avait trop de filles. Puis, l’anniversaire de ma mère a eu lieu dans l’espace où était mon école de cirque. Je voulais faire une performance pour elle et j’étais super déprimé parce que j’avais perdu toute ma force. Pour regagner tout ce que j’avais perdu, j’ai recommencé à m’entraîner au trapèze. Pendant quelques années, je changeais d’agrès : le tissu et les sangles aériennes. Quand j’ai eu 14 ans, j’ai trouvé le « main à main », c’était ma destination. Depuis ce temps-là, il n’y a rien que je préfère plus que m’entraîner au main à main.
Paul

Agustin – Comment je suis arrivé au cirque ?

Petite revue de ma petite vie de cirque. J’ai commencé à faire du cirque à 15 ans dans un centre culturel populaire, en participant à des ateliers collectifs de draps et de trapèzes. Après 3 années de formation continue, j’ai commencé à donner des cours de cirque aux enfants et aux adolescents, tout en poursuivant ma formation d’artiste. À l’âge de 24 ans, je suis entré au baccalauréat en arts de théâtre de l’Université de San Martin, tout en réalisant un projet personnel visant à inaugurer un espace de cirque social pour la communauté où je vis, ce projet que je poursuis toujours.
Dans le cadre de ma formation artistique, j’ai rejoint l’ESAC en 2017 en tant que porteur de cadre aérien (portier de l’image de l’air), une discipline qui me séduit et me permet de travailler collectivement.
Je crois que le cirque traverse toutes les parties de ma vie, m’invitant constamment à jouer, à changer ma vision du monde ; de jouer toutes sortes d’émotions, et surtout de les partager avec le public et les étudiants.

Emilia – Comment je suis arrivée au cirque ?

J’ai commencé le cirque quand j’avais 16 ans comme un passe-temps. À ce moment là, j’étais dans l’école secondaire en train de découvrir quels étaient mes intérêts. J’étais très impliquée avec la politique mais je n’ai pas pu rester seulement avec la théorie et les groupes de réflexion, donc j’ai senti la nécessité de commencer une activité qui, à ce moment-là, n’était pas très connu dans mon pays.
Pendant mon enfance j’ai fait de la danse classique et j’ai aussi pratiqué différents sports, le plus important, c’était l’athlétisme. J’aimais beaucoup l’activité physique mais pas vraiment les compétitions. Donc quand j’ai découvert le cirque j’ai trouvé un lieu plus liée à mes désirs.
J’ai démarré avec le tissu aérien dans un groupe d’adolescents. Après j’ai changé pour un groupe d’adultes et c’est à ce moment-là que je me suis vraiment intéressée au cirque.
Quand j’ai terminé l’école je suis entrée à l’université pour faire des études de sciences politiques. Et à ce moment là j’ai aussi commencé à aller plus loin avec le cirque de manière générale.
En même temps que j’étudiais, j’ai fait une petite audition pour une courte formation privée sur différentes disciplines du cirque.
Dans cette formation j’ai eu une grande image du cirque. On faisait du théâtre, de l’acrobatie, des portés, des équilibres et aussi éléments aériens.
Cette année-là, j’ai décidé d’aller un peu plus loin et d’essayer d’entrer dans une université  du cirque. Cette université était gratuite et donnait une formation de 4 années. L’année d’après j’ai fait les auditions pendant 1 mois et je suis y entrée.
À l’université du cirque j’ai pu m’entraîner dans toutes les disciplines du cirque et là j’ai choisi le trapèze fixe pour me développer plus. À ce moment là je faisais le deux carrières en même temps, c’était un peu dur mais ça me donnait un équilibre très agréable.
Avec un groupe très cool on a fait beaucoup des spectacles pour la famille et aussi j’ai travaillé pour les enfants.
Après 2 ans et demi j’ai ressenti le besoin d’améliorer ma technique et aussi d’avoir autres outils artistiques pour me développer dans le monde professionnel. J’ai senti que cette formation ne suffisait pas par rapport à mes ambitions. Pour cette raison j’ai décidé voyager et faire les auditions à l’Ésac.
En Argentine, les écoles supérieures du cirque sont très connues parce beaucoup de jeunes circassiens sont allés partout dans le monde.
J’ai voyagé aussi parce qu’avoir l’expérience de faire des échanges avec jeunes de différentes parties de la planète est inoubliable.
J’ai eu l’opportunité de pouvoir entrer à l’école à Bruxelles pour développer le trapèze.

Patrick – Comment je suis arrivé au cirque ?

J’ai trouvé le cirque par hasard. Dans ma ville en Australie il y avait une petite école de cirque amateur et j’y ai suivi les cours pendant un an, une fois par semaine. Là, je suis tombé en amoureux du cirque. À l’époque j’étais un nageur assez sérieux mais j’ai changé mon chemin pour le cirque grâce à c’est passion. J’étais ensuite dans un lycée “professionnel” pour le cirque où je faisais mes études en même temps que les spectacles.
Puis j’ai vécu un an en Chine, et 6 mais en Israël avec quelques compagnies de cirque. Après ce temps du travail, j’avais envie d’améliorer mon niveau de technique et artistique alors j’ai passé le concours pour l’ESAC.
Aujourd’hui, en deuxième année, je cherche toujours la direction que je veux prendre comme circassien, et pour l’instant je suis très content d’être dans un endroit qui me permet de faire cette recherche.

Leoni – Comment je suis arrivée au cirque ?

Le cirque et moi…
Mon premier contact avec le cirque était pendant un match de football de mes petits frères. La mère d’un garçon de leur équipe avait amené des échasses car elle était une des fondatrices de cirque „Zarakali“, un cirque pour des enfants et des adolescents qui se trouvent encore dans un quartier un peu „difficile“ de Francfort (Allemagne).
Après cet expérience et après avoir vu un de leurs spectacles colorés dans leur chapiteau étoilé, j’avais aucun doute : je veux présenter sur cette piste.
J’ai donc commencé à 8 ans avec le trapèze fixe, puis le tissu, la corde, l’acrobatie, … Une fois par semaine et plus tard (avec la groupe d’adolescents) deux fois par semaine on a joué, testé, on s’est entrainés et on a crée des spectacles une fois par an avec des images et costumes imaginatifs.
C’est un cirque de loisirs qui n’a pas comme objectif de former des artistes, mais plutôt permettre d’être en contact avec des enfants de cultures et couches sociales variés. Là. j’ai moins appris la technique mais j’ai plutôt appris à créer dans un groupe et appris à donner à ses envies une forme corporelle.
Les gens et le lieu étaient un part très importante pour moi.
Après une période où je me sentais très perdue mentalement et dans mon corps (ou j’avais donc plusieurs fois arrêté et recommencé le cirque) j’ai quitté la maison de mes parents pour vivre dans un caravane dans la communauté qui vit derrière le chapiteau de „Zarakali“. Là, une de femmes, Nadja, m’avait proposé de faire le cirque comme mon boulot, c’est là ou mon chemin d’artiste professionnelle a commencé.
Après avoir repris le cirque et m’être préparée j’ai été prise à ACaPA (Tilburg) et un an après à l’ESAC avec le Multi-corde, un rideau de cordes blanches.
Apprendre la technique et trouver mon propre style, connecté avec la réflexion sur moi-même. C’est une apprentissage sur ma personnalité et mon corps, mes limites, le contact avec des autres et beaucoup plus. En court : ce sont des études très profondes et intensives.
J’adore les moments où je peux me dépasser ou me surprendre avec des actions que je n’étais pas capable de faire ou qui je n’avais pas osé avant. Ça peut être dans un exercice technique, mais aussi avec un personnage en scène, une improvisation…
En tant qu’artiste on joue pour un public, donc pour les autres. Moi, je fais en même temps l’expérience : plus je cherche à l’extérieur – essayer de plaire les autres – de plus je perds la force qui se trouve à l’intérieur et qui permet de créer un style unique. Ça ne veut pas dire que je veux me déconnecter des autres, au contraire, ils peuvent m’aider à découvrir cette force. Pour moi, sur ce point, la question est donc de trouver la confiance en moi avec toutes mes facettes.
Et : faire, faire, faire, essayer, essayer, essayer.
Je suis curieuse !

Fabio – Comment je suis arrivé au cirque ?

J’ai commencé le cirque par hasard parce qu’un ami à moi, qui était dans ma classe, avait commencé à le faire. C’était dans une école de cirque amateur et pour moi c’était réellement un endroit pour libérer du stress de l’école et pour grandir. J’étais super timide, avec très peu de confiance, à l’école j’étais victime de bullisme et aussi le prof d’éducation physique me disait que je ne ferai rien dans le sport parce que j’étais pas du tout fait pour ça. Du coup le cirque, surtout quand j’ai commencé à faire de l’acrobatie aérienne avec les tissus, c’est devenu pour moi un endroit où poser des défis à moi-même.
Après dans un stage avec Román, j’avais découvert la corde et j’ai tellement aimé comme agrès que, jusqu’à maintenant, je ne fais plus que ça.
Aussi, mêmes si j’ai fait des études d’éducation physique à l’université et des études de musique, j’ai toujours eu le cirque comme une constante dans ma vie. J’ai donc décidé de dédier 3 ans à ça pour me former et voir là où cela allait m’amener.
Dans cette école là, j’ai toujours aimé le partage de ce que j’ai appris et de ce que le cirque a fait pour moi en aidant les enfants à débloquer les peurs et à se poser des défis qui ne sont pas que sur la technique mais qui vont beaucoup plus loin, à l’intérieur de soi.
Maintenant, moi et mon pote qui m’a fait découvrir le cirque, on est dans deux écoles de cirque supérieures différentes mais on a continué à partager cette aventure qu’est le cirque depuis qu’on a 11 ans.
Après l’école je n’ai pas encore une idée claire de ce que je veux faire mais c’est sûr que je continuerai l’enseignement. Peut être que je travaillerai dans des compagnies, peut-être que j’en créerai une, je suis ouvert à ce que le trajet m’apportera pour trouver ma propre partie dans le milieu cirque.

Carla – Comment je suis arrivée au cirque ? 

J’ai toujours voulu étudier le film d’animation parce que j’ai une grande fascination pour le mouvement. Bouger crée des sensations et avec les sensations il y a des émotions que arrivent. Donc dans le film animation tu vois la naissance du mouvement, tu peux lui donner totalement vie en changeant la vitesse et le rythme. Le fait de ne pas être prise dans cette école de film d’animation m’a forcée à changer mes plans. Faire l’école de Cirque Flic en Italie, m’a déplacée chaque jour, m’a forcée à apprendre l’italien et me paraissait au départ être le bon moyen pour attendre l’école du film. Mais dans le cirque j’ai trouvé une autre manière de connaître des mouvements. Et ça m’a finalement semblé plus intéressant et inspirant que le film, et pour le moment, en faisant du cirque, il ne me manque rien du métier du film d’animation. Le jonglage me donne beaucoup d’outils pour m’exprimer et j’ai encore très envie de continuer à apprendre plus.

Cecilia – Comment je suis arrivée au cirque ?

Le cirque a toujours été pour moi une forme d’expression. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours été très agitée et j’ai suivi des cours dans de nombreux sports. Mais quand j’ai trouvé le cirque, je me suis laissée embarquer dès le début. Cela m’a ouvert l’esprit, ça a ouvert beaucoup de possibilités, et surtout je m’amusais. J’ai commencé à faire du trapèze et petit à petit, j’ai commencé à explorer les autres appareils aériens. Le tissu au début ne me plaisait pas beaucoup mais j’apprenais de plus en plus de choses. Lorsque j’ai décidé de poursuivre une carrière professionnelle dans le cirque, je me suis consacrée à la formation et à l’apprentissage de tout ce que je pouvais auprès de mes proches au Mexique. J’ai aussi eu l’occasion d’aller un été à l’école nationale de cirque à Montréal et deux étés consécutifs à l’école de cirque au Québec. Là je suis tombée vraiment amoureuse, il n’y avait aucun doute que le cirque était ce que je voulais faire. J’ai commencé à créer et à explorer sur le web et mon appétit artistique s’est accru. Ensuite, j’ai fait un collège de cirque à Seattle, aux États-Unis. Ici, j’ai complètement changé ma façon de m’entraîner et de faire du tissu. Merci à ma professeure Anna Thomas-Henry qui m’a fait me casser la tête en pensant et en construisant tout ce que j’avais appris pour le reconstruire mais à ma manière, avec mon propre style. J’ai commencé à voir le tissu avec des yeux différents et à l’imaginer de manière différente. À Seattle, mon professeur m’a également aidée à me préparer dans d’autres disciplines pour pouvoir entrer dans une école de cirque. Et c’est comme ça que je suis arrivé à l’ÉSAC. C’était un voyage très important de faire l’audition et quand j’ai rencontré l’école et les professeurs, j’ai vraiment aimé la vision du cirque qu’ils avaient. Heureusement, je suis allée à l’école et j’ai pu suivre ici cette « pente sans fin » d’appétit créatif qui habite en moi.
Ma route vers l’avenir est encore quelque peu incertaine. J’aimerais travailler dans une compagnie de cirque contemporain, où je peux aussi apprendre d’autres disciplines et pas seulement fabriquer du tissu. Je voudrais aussi me sentir dans une famille, car c’est ce que j’ai toujours ressenti dans le cirque. Mais en dehors de cela, j’ai encore beaucoup de choses à explorer et l’Europe me semble être le meilleur endroit pour continuer à le faire.

Carl – Comment je suis arrivé au cirque ?

Mon nom est Carl, je fais du cirque parce que je pense que c’est drôle et j’adore faire des rencontres et rencontrer des gens, et le cirque est un bon moyen d’y arriver. J’ai commencé le cirque à cause de ma mère qui me l’a imposé. Je fais du cirque depuis 5 ans maintenant et j’adore ça. Mon rêve de cirque est d’être au « Cirque du Soleil » ou au cirque « Les 7 doigts ».

Si ton œil était plus aigu, tu verrais tout en mouvement 

Les élèves de deuxième année de l’ÉSAC, l’école supérieure des arts du cirque à Bruxelles, sont argentins, allemands, mexicains, suisses, suédois, australiens, italiens, américains, chiliens, marocains, anglais, réunis autour du cirque. Première journée. On raconte comment va se co-construire le spectacle, en rencontrant ceux qui font du cirque à Cirqu’Conflex (cirque social et urbain), en rencontrant les gens du quartier de Cirqu’Conflex, à Anderlecht. « Si ton œil était plus aigu, tu verrais tout en mouvement ». On se présente. Cirque ? Comment je suis arrivée au cirque ? Comment je suis arrivé au cirque ?