C’est un parc / Gérard Manset

 

C’est un parc où vont les bêtes
Et l’eau leur coule sur la tête.
Au milieu, des chevaux légers.
Les animaux sont mélangés.

C’est un piège où tomberont
Nos enfants quand ils grandiront
Et quand le chasseur s’en ira
Sur une civière, on dira:

C’est un parc où vont les bêtes
Et quelqu’un s’en souvient peut-être.
Les fruits trop murs, les arbres creux,
C’était le verger du Bon Dieu.

C’est un parc où vont les bêtes
Et l’eau leur coule sur la tête.
Au milieu, des chevaux sauvages.
Chacun se cabre sous l’orage.

C’est un piège où tombera
Le loup, le chien, l’homme et le rat
Et quand quand les chasseurs s’en iront
A genoux, nous leur chanterons:

C’est un parc où vont les bêtes
Et quelqu’un s’en souvient peut-être.
Les fruits trop murs, les arbres creux,
C’était le verger du Bon Dieu

est ce que quelqu’un connaît Germaine Berton ?

Eperlecques a quitté la Bretagne et a rendez vous dans le Doubs, d’ici quelques jours, quelques semaines. François et Lucien sont sur les routes pour un bon moment après le succès d’Avignon. On se dit qu’en Bretagne, ça s’est forcément bien passé. Eperlecques a une valeur universelle. C’est formidable qu’on l’ait joué à Avignon. C’était le meilleur moyen de faire connaître le spectacle.

Dès lundi, c’est la rentrée au bureau. Finies les plages de sable chaud. Les terrils du  11/19 brûlants de terre noire, remontées du fond des millénaires, au fil des 150 dernières années ( les fosses 11 et 19 de Loos en Gohelle ont fermé en 1987), nous attendent.

Un livre fort intéressant de Sorj Chalandon, (qui fut longtemps journaliste au journal Libération et qui a écrit et vécu au plus près la guerre en Irlande du nord) vient de sortir. Il s’agit de le jour d’avant, sur la dernière grande catastrophe minière qui a eu lieu en France, à Liévin, à la Fosse St AMÉ, en 1973. Plusieurs plaques commémoratives  sont posées sur les murs de l’ancien site de la fosse. L’une d’elles dit « Ici l’état a assassiné 42 ouvriers ».

Ainsi tout passe, ainsi tout lasse, ainsi nous mêmes, nous passons

Les jours ont déjà sérieusement raccourci. A 6h30 du matin, il fait à peine clair. C’est l’heure à laquelle, quand j’étais au collège et au lycée, je quittais la maison tous les matins pour aller prendre le bus à l’autre bout de la cité. L’autocar scolaire nous embarquait vers 7h10. On passait par le centre du village et puis Floringhem et St Pierre les Auchel et là, le bus était archi-plein. Les bus déversaient des cohortes de lycéens, qui venaient de tous les villages de 5 à 10 kms à la ronde. De Allouagne ou Lapugnoy à Calonne Ricouart et Ferfay. Vers 7h50, une bonne dizaine d’autocars stationnaient devant le lycée d’Auchel. Les premiers cours démarraient à  8 heures. On finissait à 17h et on allait en permanence pour attendre la sonnerie de 17h30 et reprendre le bus de retour. Le lycée était situé dans les anciens grand bureaux des mines d’Auchel.

Tenir bon

Encore quelques semaines avant que la saison ne reprenne. Et le retour de la troupe. On a des projets un peu plus espacés que ces dernières années. On peut dire, ces 14 dernières années. On ne restera pas sans rien faire, là n’est pas la question. On va à Capdenac faire un Portrait mi-septembre. Puis, on a prévu un travail autour de No Border (texte de Nadège Prugnard). On ira à Auch, reprendre les Sublimes pour le festival. Il va y avoir une tournée nombreuse de Eperlecques. Des tentatives nouvelles de soli et de duos. Et ce à quoi, nous n’avons pas pensé encore. Montluçon, la reprise de London Calling et apparentés pendant une semaine.

Cha drache

Après quelques jours de canicule en ce début de mois, nous avons maintenant un temps d’automne. On a fait le point avec la psychiatre, lundi après-midi, à l’institut médico psychologique de Bruay la Buissière, qui dépend de l’Epsm de St Venant. Ça suit son cours. Ni plus ni moins. On ne change pas une équipe qui se maintient. Pas comme le Racing Club de Lens, avant dernier de la deuxième division. Gervais Martel, le président de Lens aurait dû acheter Neymar. Je suis passé au Racing en début de semaine passée. C’est juste à côté du Louvre Lens, ben dis donc, pas une voiture sur le parking du Louvre (une dizaine maximum). C’est la Bérézina. Pourtant tout est gratuit au Louvre. Ça n’est donc pas une question d’argent. Comment expliquait cela ? A mon sens, il faudrait proposer d’autres activités, amener les enfants et les jeunes des alentours à participer à des vastes chantiers d’art, par la pratique et conseillé-e-s par des bons pédagogues et des artistes. Tiens, comme on a fait à Valenciennes, avec la scène nationale du Phénix et l’opération Nickel. La pluie n’empêchera personne d’aller faire un tour au canal d’Aire.

On n’a jamais fini de rêver

Oh là, quand tu crois que t’as fini, en fait, pas du tout, c’est le moment de terminer ce que t’as entamé un jour, sans jamais aller jusqu’au bout. A ce rythme-là, y a forcément des trucs qu’on finira jamais.
Lucas m’a dit qu’avec ma veste de survêtement rouge, je ressemblais à Hugo Chavez ou Raoul Castro. Il a l’oeil aiguisé, Lucas.

Comme des archéologues de sa propre histoire

Ça travaille toujours. Puisqu’on donne la dernier coup de collier au livre. On a passé en revue les textes qu’on a utilisés dans la mise en piste des spectacles de cirque d’Hvdz. Il a fallu fouillé au plus profond dans nos archives. On n’a pas réussi à remettre la main sur tout. Mais l’essentiel est là et ce travail d’inventaire est palpitant. C’est un travail difficile. Il faut en imaginer la forme, rédiger des nouveaux textes qui introduisent et éclairent les différents étapes de l’évolution de la compagnie. Si tout va bien, on devrait avoir bientôt en avoir terminé. Cyril Thomas et Ariane Martinez sont nos guides dans la construction de cet ouvrage.