Carnets de route
Notre quartier général dans la grande maison de Derrière le Hublot
Béné nous éclaire
« L’effet kouletchov, au cinéma, c’est la contamination d’un plan sur un autre ».
sUR LE CHEMIN DE LA GARE
On prend le train
Capdenac dès demain soir, pour un Portrait, huit jours à temps plein dans les rues et les alentours de cette ville magnifique qui est un noeud ferroviaire pour tout le Sud Ouest du pays, comme Hazebrouck dans le nord. C’est un plaisir de retourner là-bas. Fred Sancère et toute l’équipe de l’association « Derrière le Hublot » nous avaient concocté, voici deux ans, une tournée aux petits oignons dans les villes et villages du secteur. Un souvenir inoubliable. C’était avec le spectacle La Brique qu’on jouera la prochaine fois à Méricourt, la ville du terril bossu. Ville communiste qui développe une politique culturelle et sociale très riche. On a le souvenir d’une grande et belle Veillée en 2009 avant de partir au Brésil. On a hâte.
la ballade de l’été 75 (Charlélie Couture)
On a loué une maison, pas très loin d’Avignon
à un vieux Polonais qui cherchait une mine d’or,
il faisait bon dès l’aurore, à regarder le ciel
dans un fauteuil en toile,
et les poules imbéciles et le coq d’opéra,
quand le café était prêt, une fenêtre s’ouvrait,
et la mère bonne humeur commentait un de ses rêves
j’ai les pieds gelés mais je me souviens du mois d’août 75
Tu tissais un gilet comme un stage d’artisan en maillot de
bain du soir au matin
tes frangins faisaient des sprints à vélo sur une route
déserte,
on allait chercher du fromage de chèvre frais, dans la
ferme du haut
sur les chaises du jardin, le père barbu chauve pensait à
Picasso,
la piscine était loin, mais ça faisait du bien
quand on arrivait, quand on arrivait
On buvait du pastis comme si c’était de l’eau
tu voulais que je reste, tu voulais que je t’enlève
comme un premier amour
on jouait à la pétanque comme des amateurs,
mais y’à guère qu’un armateur pour cent mille navigateurs,
y a un seul conteur pour cent mille baratineurs,
j’ai des crampes dans le cou et les yeux qui me piquent,
mais je me souviens…
On écoutait le mistral souffler sur la plaine,
on faisait l’amour sur le toit en regardant les étoiles
y avait rien à gagner les journées passaient tout était
simple,
on ne croyait plus en rien, en rien d’autre qu’à l’instant,
et ça jouait de la musique sur tous les sentiments,
pas d’intrigues de village, pas d’ambition,
juste une manière de vivre,
une manière d’être, je me souviens
Mais il ne reste jamais rien de ce qui est vécu,
quelques grains oxydés sur de la paraffine
et des souvenirs idiots mais qui donnent un peu de lumière
les jours de pluie.
marcher dans les Flandres et rien d’autre, en évitant d’emmerder qui et quoi que ce soit
Les Flandres ont un charme fou. Cette plaine à perte du vue donne le goût d’y marcher. Prendre les sentiers, les petites routes, les chemins de terre. Il y a des ruisseaux partout. Des fermes isolées. Des bosquets plantés au milieu de n’importe où. Tout ce qu’on peut regretter, c’est que dans une semaine, ce soit l’ouverture de la chasse. Quelle mauvaise idée de se munir d’un fusil et de tuer les faisans qui ne se sauvent qui si on s’en approche de quelques mètres. Ce sont pour la plupart des faisans d’élevage qui sont libérés pour satisfaire l’appétit sanguinaire des champions de la cartouche à plombs de la campagne flamande. C’est un véritable lobby. Et ils sont particulièrement agressifs. Je leur préfère tout de même les pêcheurs, le long du canal d’Aire bien que les poissons n’aient rien fait non plus pour qu’on leur tendent des pièges, à longueur de journée.
C’est la fête ! C’est la fête !
Tous au 11/19 dans une semaine, puisque c’est l’ouverture de saison ! Marie Bouts y présente son dernier livre, basé sur des rencontres, des errances et des actions artistiques au sein du quartier des Provinces, à Lens, sur une saison complète, 2016/2017. Réservons, car il y aura du monde, du bassin minier, de Lille et des alentours, de Picardie aussi !
Et ce week end il faut aller à Stenwoorde pour le festival de l’Escale organisé par l’association Epopée. On assistera à des concerts, des pièces de théâtre, on y rencontrera de nombreux artistes de théâtre, de musique, de danse et de cirque. Tout cela dans le cadre magnifique d’une antique ferme flamande. On pourra s’y restaurer jusqu’au bout de la nuit. Ce peut être aussi l’occasion d’une promenade au milieu des animaux de la ferme.
Allez Lens
Tout est bien qui s’annonce bien. Réunion après réunion, on met les choses en place pour l’année à venir. C’est reparti. Ça bosse dans tous les coins. Il est question d’Eperlecques, de Montluçon, de London Calling, de St Denis de la Réunion, du C.D.O.I. de Méricourt… Le préfet est passé sur la place du 11/19, accompagné du maire de Loos en Gohelle et du directeur de Culture Commune, suivi de plusieurs gardes du corps. Il y a un monde fou en général sur cette place. De nombreux visiteurs en tous genres, des randonneurs, des architectes, des géomètres, des jardiniers et des petites motocyclettes. Des centaines de gens grimpent sur les terrils (les deux plus hauts d’Europe). Le bassin minier ne manque pas d’animation même si ça n’est pas la grande forme pour le Racing Club de Lens.
Calais, capitale des barbelés / Art. paru dans La Brique

2. Sur le démantèlement, lire : « Exil à Calais : fin de partie ? », La Brique, n°49.
3. Cf. le communiqué de presse publié par trois associations, la Cabane Juridique, le Réveil Voyageur et Utopia 56 à propos des violences policières (15 avril 2017).
4. Sur le rôle des associations humanitaires, lire La Brique, « Quand l’État administre le désastre » in Décamper, La Découverte, 2016.
5. Communiqué publié le 14 juin 2017 sur le site internet du défenseur des droits.



