un tramway nommé désir

Cha traval fort à’l boutique. Ach’ bureau tout comme en Auvergne. Cha n’rigole pas tous les jours. On a vu Mme Bécart, sin garchon, y est arvénu. Y’ étot parti là-bos, dins ches îles. Y’est gendarme. Y est muté à St Gervais. Sa fille, elle fait du théâtre. Al dot juer « Phèdre à r’passer » dans la rue des teinturiers, à Avignon. Cha fait tros coups qui z y vont, y a toudis du mont’. Al a quère cha. Ch’est sin jus. Al’ a toudis eu in’ tête à part…

Pour ce qui est de notre projet avec le Grand Bleu et Euralens, ça avance bien. On en met un coup. Cha devrot déboucher sur des belles affaires. Ch’va pas refaire el tour de touch’ magasin. De tout’ façon, y a plus d’plache. Ch’ cros pas qu’on pourrot rajouter quoique che soit, « on est complet » sur toute la saison. El camarade à Nadège, al va pas venir à Avignon. Y seront que trois dinch’l appartement.

Hey Brother, Hey Sister…

Bon ben voilà, la réunion au Grand Bleu a eu lieu et s’est bien passée. Compliqué, le sujet. Les adolescent.e.s et le « vivre ensemble ». Des jeunes réparti.e.s sur tous les Hauts de France. A traiter au travers de trois à quatre résidences ici et là.

La résidence à Aurillac a démarré hier. Ça commence bien. On est là pour la semaine et nächste Woche, on se retrouve quelques jours à Avignon. On va participer à la journée d’hommage à J. Ralite, à la demande du journal « L’Humanité ». Et on lit le 12, à la Manufacture, No Border. Faudrait voir si en technique, y a tout ce qu’il faut. Et y a l’expo à l’école d’art d’Avignon. Bises et à demain.

Auf Wiedersehen, Lili Marlen

Au jour le jour. Vivre à propos. Pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heures. Prendre les choses comme elles viennent. Même si, des fois, il faut quand même se lever tôt, un dimanche matin pour aller à Aurillac quand les jeunes rentrent tout juste d’avoir dansé jusqu’au bout de la nuit. Il y a des Venus sous les abribus qui pleurent des amours terminus. Et des Apollons. Tandis que des vieilles personnes accablées d’expérience, attendent le prochain train sur un quai de gare, à Arras. Pour un trajet mille fois refait. Fallait pas dire je t’aime aux petits matins blêmes. Éternel retour. Épilepsie neuronale. Fallait pas se retourner pour les regarder s’en aller. La vie a un bout mais elle n’a pas de but. On est dix, on est mille, on est des milliards. Rien n’a de fin tant que la vie se propage. Bises et à demain.

Oh Toulouse !

C’est pas les vacances encore. Pas avant la fin du mois de juillet. Vers le 25 ou dans ces eaux-là. C’est pas encore le moment de s’en aller à Biarritz manger des beignets aux abricots. Ou de partir à pied jusqu’à Ostende. Non, non, non. Ou d’aller à Vannes, dans le Morbihan. Y a des travaux à finir avant de partir. Des réunions, des textes à apprendre par coeur. Des projets à rédiger qu’on doit remettre à la Drac et à la Région le plus vite possible. Non, non, non. Et les Turbulents dans deux semaines pour un dernier temps de répétition de trois jours. L’expo à l’école d’art de la ville d’Avignon et la lecture de Nadège P., le 12 juillet, au théâtre de la Manufacture dans le off du festival d’Avignon. C’est pas le moment de rejoindre La Napoule ou Merlimont. L’école est finie. Donne moi la main et prends la mienne. Mais impossible de remettre à septembre tout ce qu’on doit faire en juillet. C’est comme pour les agriculteurs.

Dormir (poème de Ray Carver)

Il a dormi sur les mains.
Sur un rocher.
Sur ses pieds.
Sur les pieds de quelqu’un d’autre.
Il a dormi dans des bus, des trains, des avions.
Dormi pendant le service.
Dormi au bord de la route.
Dormi sur un sac de pommes.
Il a dormi dans une sanisette.
Dans un grenier à foin.
Au Super Dome.
Dormi dans une Jaguar et sur la plate-forme d’un pick-up.
Dormi au théâtre.
En prison.
Sur des bateaux.
Il a dormi dans des baraquements et, une fois, dans un château.
Dormi sous la pluie.
Sous un soleil ardent il a dormi.
A cheval.
Il a dormi sur des chaises, dans des églises, des hôtels de luxe.
Il a dormi sous des toits étrangers toute sa vie.
Maintenant il dort sous la terre.
Il n’en finit pas de dormir.
Comme un vieux roi.

l’expérience accablante

Des chiens au quatre coins de la scène. Ça faisait peur. C’était dangereux, surtout pour les danseurs. Mais c’est resté dans ma mémoire. Des grands bergers allemands avec des longs poils. Ils étaient tenus par des maîtres chiens. Ils n’étaient pas là durant tout le spectacle mais je me souviens qu’ils étaient présents quand on entrait dans la salle. C’était hyper impressionnant. Ça avait du sens. Ça en a toujours. Les aboiements continuent de résonner dans ma tête. Ces bêtes étaient magnifiques. Elles portaient le spectacle au pinacle de sa démesure et de sa poésie tragique.

Where is my mind ?

On a pris quelques jours avant le rush du mois de juillet. En août on fermera la boutique pour un mois ou presque. Faut pas déconner, on ne va pas passer sa vie au travail ! Pourtant, pour les plus vieux, c’est ce qu’on a fait : une drôle de vie, tout de même. Surtout qu’on ne s’y attendait pas, rien ne nous prédestinait à ce bazar.

C’est à cause des années punk. On se disait, tu sais tout faire, t’as pas besoin d’apprendre. C’était risqué malgré tout. On a joué de la musique sur les places publiques devant des dizaines de gens sans jamais avoir auparavant touché un instrument. C’était plus ou moins réussi, ça n’avait pas d’importance. Ce qui comptait, c’était de croire en ce qu’on faisait. No Future. Mais l’avenir dure longtemps et il a fallu se rendre à l’évidence. Qu’est ce qu’on allait faire de tout ce qu’on ne savait pas ? De la liberté qu’on disait libre ?

Et vint la chute, comme un caillou qui dévale une montagne à toute vitesse. On s’est rattrapé comme on pouvait. On s’est raccroché à qui voulait bien croire que c’était pas foutu. Afterpunk or dead.

Bises et à demain.

Une journée de plus à cogiter

On a parlé d’émergence toute la matinée puisque il est question qu’on reçoive des artistes, des personnes en émergence, enfin plus précisément, avant l’émergence, des anté-émergents pour une saison ou deux. Et cela en collaboration avec Culture Commune. Marie et Fanny, qui vient d’arriver à Culture Commune, à la place de Perrine (aujourd’hui à la scène nationale d’Annecy) se chargent d’écrire le projet que l’on remettra à la Drac et à la Région au mois de septembre. On a longuement parlé du profil des personnes qui pourraient intégrer ce type de formation. Ce seraient des chercheur.e.s anté-émergent.e.s de tous les âges,  dans le domaine des relations de l’art aux populations, qui mèneraient par ailleurs une activité de création ; nous mettrions alors à leur disposition la possibilité de répéter et de profiter des conseils de la compagnie Hvdz et d’autres artistes en résidence, de passage ou associé.e.s à Culture Commune. Bises et à demain.

Des réunions en enfilade

On avait complètement oublié la réunion des incubateurs demain matin, à 10:00, à Culture Commune. Un nouveau projet pour la compagnie après une concertation avec la Drac (direction régionale des affaires culturelles) et Culture Commune. Le projet a été rédigé par Marie Stevenard et fait aujourd’hui office de socle, de base de réflexions à chaque réunion. Comment mettre tout cela en route, dès qu’on aura réussi à débloquer des moyens qui nous permettront de recevoir un.e ou deux jeunes artistes qui feront leurs premiers avec nous et qu’on accompagnera pendant deux ans ? Tout est encore à repréciser même si les discussions ont déjà bien avancées, avec la Drac et la Région ; on peut considérer que le projet est lancé. Bises et à demain.

Bon week end à tous !

On a des rendez vous primordiaux tous les jours. Ça n’arrête pas, aux quatre coins de la Base, de la région, du pays. C’est plaisant sauf si on est empêché et qu’un embouteillage, un faux horaire de train ou une panne de voiture contredisent nos prévisions. Faut pas stresser sinon on ne s’en sort pas. Pour être efficace, tout le temps, faut bien dormir et se lever du bon pied. Pour quelques uns d’entre nous, la récupération fait parfois faux bond. Ou alors la nuit nous met la tête à l’envers et on porte le boulet des remords qu’on n’a pas digéré pendant la nuit. Hier, rendez-vous à Chéreng, 7, rue du Château, à quelques centaines de la frontière belge. On a profité du voyage pour, au retour, (Oh nostalgie !) se perdre dans la cité scientifique. Ça fait bien des années qu’on y a étudié. On n’a pas de regrets. A l’époque, le métro n’existait pas. Pas de regrets ni d’envie d’y retourner parce que ça ne me plaisait pas. Mais c’est une autre histoire… Bises et à demain.