Loon-Plage, un lundi matin avec Hvdz (1)

Hier matin, à peine avions nous posé nos sacs au quartier général de la compagnie situé au centre de la jeunesse, que nous avons quitté pour prendre place dans la grande loge de la salle Coluche, après le repas du midi que déjà nous que nous prîmes le chemin de la ferme Galamé, à l’autre bout du bourg. Ce fut l’occasion de rencontrer un couple de retraités qui connaissent très bien la ville. Ils sont arrivés en 77. Ils habitaient à Bergues et sont venus s’installer à Loon Plge, pour de raisons professionnelles puisqu’il était cheminot et par la suite chef de gare de Loon qui, depuis, a pris fin (même si le panneau indicateur existe toujours). Plus personne ne fréquentait la gare qui n’était, de ce fait, plus utile. Avant d’habiter Loon, elle et lui ont tous deux habité à St Pol sur Mer. L’occasion d’acheter une maison à l’époque à l’extérieur du village qui depuis s’est étendu au delà du vieux village et connaît beaucoup de nouvelles maisons et de nouveaux quartier, a scellé leur destin, puisqu’ils sont là depuis bientôt quarante ans et n’ont aucune envie de partir. On a parlé beaucoup de la mairie puisqu’il était à l’époque adjoint avant que la municipalité ne change d’équipe. Elle et lui sont très amis avec Christian Ogard que nous allons rencontré jeudi matin et qui est très actif dans plein d’endroits de la ville, du secours populaire aux scouts de France et beaucoup d’autres activités encore. Ils se souviennent de cette époque où Loon-Plage était jumelé avec un village du Saraoui démocratique : tous les ans des jeunes saraouis, palestiniens, israéliens et Loonois se retrouvaient à Loon-Plage pour échanger, se rencontrer et faire la fête. Ils se souviennent du temps où les fêtes de rue, les animations, la brocante rassemblaient plus de 150000 visiteurs dans le village pendant trois jours. Aujourd’hui tout cela a laissé place aux fêtes de l’île de Boun, un festival de musique celtique. On se souvient aussi qu’à l’époque on organisait des concours intervilles avec les villages voisins et des courses à vélo semi-nocturnes.

Loon-Plage, un lundi matin avec Hvdz (2)

On a parlé aussi des quartiers de Loon. Le plus vieux quartier où habitent les plus anciens loonois, est le Kemps et, au fur et à mesure des années se sont greffés des nouveaux quartiers et des nouveaux habitants. Dans les années 2005, on a créé un Géant loonois, un brasseur, Gontrand 1er. Pour son baptême sont venus des Géants de toute la région. Ils ont tout filmé des fêtes d’antan et gardé tout cela précieusement, comme de précieuses archives. Depuis quelques années, on essaye de lancer le défiler du carnaval à Loon-Plage mais ça ne marche pas. Par contre le bal du carnaval remporte tous les ans un succès fou. La fête déborde bien souvent souvent sur la journée du lendemain qui par ailleurs peut prendre aussi, comme on a pu le constater, des airs de ville endormie. On le serait à moins. Des rallyes automobiles et cyclistes étaient aussi organisés, avec des questionnaires. Mais les gens se lassent, disent-ils et d’autres activités doivent être proposées. Une piscine écologique a été construite à Loon-Plage par le terminal méthanier. L’eau se régénère et elle est en permanence purifiée par des algues particulières, cultivées dans le fond de l’eau. On se souvient de l’époque où le ferryboat arrivait sur la plage de Loon, qu’on appelait aussi l’Hovercraft. A l’époque cet engin faisait sensation. Il était monté sur une gaine de caoutchouc énorme qui se gonflait au moment du démarrage et se dégonflait à l’arrivée. Il glissait sur l’eau, il était propulsé par quatre grandes hélices qui surplomblaient cette grosse machine qui glissait très vite sur l’eau. L’Hovercraft ne pouvait pas naviguer par gros temps et n’a pas pu résister à la concurrence de Eurotunnel. Lundi midi, on est rentré au quartier général, plus intelligents de toutes ces découvertes du matin grâce aux deux personnes qu’on a rencontrées.

Un peu de Guadeloupe à Loon-Plage

Josiane-du-Moule Dimanche matin, nous proposions des valses sur la place de l’église. Didier a invité Josiane, et au bout de trois tours de piste, le rendez-vous est pris pour ce lundi matin, 10h30, chez Josiane qui nous présentera l’association loonoise « Les Antillais du Littoral ». Ce matin donc, nous arrivons à quatre, Didier, Mourad, Anne et Isabelle, et là, alors que le ciel est bas, qu’il fait froid dehors, que le vent souffle, dès l’arrivée chez Josiane, nous partons en voyage dans des endroits où il fait toujours beau.
Josiane est née au Moule, en Guadeloupe, elle est arrivée en métropole, jeune adulte, elle vit à Loon-Plage depuis 43 années, Josiane a été conseillère municipale, déléguée notamment à la petite enfance, elle a 4 filles, 8 petits-enfants, elle fait de la peinture, du yoga, de la chorale, du chant lyrique, l’association « Les Antillais du Littoral » est née pour aider la Guadeloupe après le passage du cyclone Hugo, en septembre 89, l’association aide des associations caritatives, le Secours Catholique, les Copains du Monde…, et organise des voyages, en Guadeloupe, en Martinique, en Louisiane, des rencontres, des fêtes, des repas, le prochain repas, c’est le 2 avril : apéritifs, accras, planteur, colombo de poulet, gâteau au fruit de la passion et gâteau au coco. Le piment est servi à part, comme ça, ça plait à tout le monde. Le logo de l’association, c’est l’arbre du voyageur. Si Josiane avait une baguette magique, elle voyagerait encore plus, en famille, partout dans le monde.
Et nous, si nous voyageons autant ce matin, c’est parce que Josiane a le pouvoir de nous embarquer dans sa vision de la vie, son envie de partager les cultures, sa faculté à s’enthousiasmer.
À la fin de la « conversation filmée », nous n’arrivons pas à partir. Josiane nous propose un ti-punch à l’ananas, le Rhum, c’est du ‘Damoiseau’, la distillerie du Moule, la distillerie qui est au milieu de la Grande-Terre, en Guadeloupe.
Si Marie ne nous avait pas appelés pour déménager le QG (de l’espace Jeunes à la salle Coluche), nous y serions bien volontiers restés plus longtemps à la table de Josiane.

un après-midi de Portrait à Loon-Plage

De 13h30 à 17H. On a pris du retard au départ, France 3 nous attendait. On s’est tous retrouvés dans le hall du centre social. On s’est réparti les différents ateliers à toute vitesse, Didier, Isabelle, Anne et Marie sont allés rendre visite aux peintres, Lucien, Guy, Mourad et Jérémie sont allés à l’atelier Broderie. Jérémie a photographié les brodeuses en pas-de-couloir. Mourad a offert une danse de percussion corporelle, chaleureusement applaudi par l’assistance. Et Guy et Lucien sont restés longtemps à discuter avec les gens. Lucien a pris le temps de parler individuellement avec chacune et de faire les citations. On a laissé plusieurs feuilles de citations à Mauricette qui était institutrice à l’école privée de Loon-Plage. On a apprécié la dextérité des brodeuses qui se retrouvent tous les lundis ou une fois tous les quinze jours pour ce qui est devenu pour la plupart une addiction. « Il ne manque pas une journée sans qu’on fasse un point de broderie, même si ce n’est que cinq minutes ». La conversation a duré et a pris mille détours, comme autant de façons de broder. Lucien et Guy ont terminé l’après-midi au rez-de chaussé du centre social pour une interview de la responsable des assistantes maternelles de Loon-Plage. Il y a à Loon-Plage, comme on a déjà pu le remarquer beaucoup d’équipements au service de la population. Le centre social dispose d’une crèche et d’une unité de coordination des assistantes maternelles qui ont la possibilité de se retrouver entre collègues et de poursuivre leur formation en psychologie de l’enfant, sur la relation des assistantes maternelles avec les parents. Il y a très peu d’homme dans ce métier.  A Loon-Plage, cependant, un homme a demandé à obtenir l’agrément. Pour être assistante ou assistant maternelle, il faut suivre au préalable un stage de six mois auprès des services éducatifs du département.

Pendant ce temps, à l’international :

On est pas Loonois.e.s si on n’est pas né à Loon-Plage. D’adoption si, bien sûr. Mais on est originaire d’ailleurs.
Lorsqu’on vient du côté dunkerquois de la côte on est Flamand, et pas Ch’ti, à ne pas confondre : ce n’est pas pareil.
Des fois on naît à Loon-Plage et on part vivre en Guadeloupe, comme la seule fille d’une des brodeuses. Parfois, on est portugais et on s’installe à Loon-Plage, comme le beau-fils de Jean-Pierre et Georgette. Il y a aussi des personnes étrangères qui traversent le village, plus ou moins vite.

Une ville super chou(qu)ette…

Nous sommes allés nombreux à l’atelier peinture cette après-midi. Catherine mène ce temps de manière libre et détendue. Elle nous dit que, dans la vie quotidienne, nous sommes tellement speed et stressés que ces espaces de vie où l’on peut partager, créer doivent être préservés.

Chaque personne est libre de son thème, de sa manière de peindre. Toutes les personnes rencontrées sont généralement inscrites à d’autres ateliers: yoga, chorale, céramique, peinture sur vitraux, sculpture…

A Loon-plage, nous disent-elles, on peut faire énormément d’activités. C’est une ville où il fait bon vivre.

Etre zen, ce n’est pas évident par les temps qui courent mais le temps passé avec tous ses dessinateurs amateurs nous a permis de prendre le temps de discuter, de rire et de manger des chouquettes. C’était l’anniversaire de Gilles.

Une belle chouquette bien garnie de crème onctueuse à l’image de Loon-plage…

Les langues des brodeuses…

Avec Guy, nous avons eu la chance de pouvoir partager un moment au chaud au Centre Socio-Culturel avec le club des brodeuses. C’est le groupe de l’après-midi, elles se retrouvent là tous les lundis. Toutes ne sont pas grand-mères mais presque. On parle de tout, de rien, mais surtout de tout. Les mains sont occupées et les langues se délient.
Les hommes sont rares ici (jamais de mémoire de brodeuses on en a vu ici à Loon-Plage). Mais nous sommes les bienvenus.
J’ai fait un spectacle sur nos grands-mères quand j’étais à la fac : Mamie est (re)venue. Parce que je trouve que, chez nos mamies, il y a tout réuni, de l’anecdote à l’Histoire, dans un seul corps.

Ce moment précieux…

20160201_153632

Gilles est passionné de manga. Lors de l’atelier de peinture, il nous montre son travail de reproduction à partir d’un grand poster de « One Peace » commencé depuis plusieurs mois. Une fois lancé, Gilles est incollable sur cette série. Il possède les DVD, les posters, certaines figurines, joue sur sa play station – il économise d’ailleurs pour le prochain jeu qui sortira en septembre.
En face de lui, Eva sa soeur, commence un tableau sur un loup. Elle prépare sa toile, méticuleuse. Ce moment précieux lui permet de se détendre, de s’échapper, d’entrer dans son monde.
Chez eux, la peinture, c’est une histoire de famille ! Une autre de leur soeur s’y est mise également.
Prochaine étape : se lancer dans la sculpture sur du béton cellulaire et présenter leur(s) oeuvre(s) lors de l’exposition en novembre prochain.