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chez les autres

On est allé chez Fred Lherbier qui habite aux cheminots, et qui est cheminot.
C’est Jacques Lempicki qui nous avait dit d’aller le voir. Tous les deux étaient dans le film Mon Louvre à moi. Fred nous a reçu à bras ouvert et on avait pas encore eu le temps de déballer la caméra qu’il nous faisait visiter la maison, passer d’un recoin à un autre, de la volière au salon et de la scène de plein air au bassin, pour finir, bien sûr au bar, qu’il appelle le boulevard de la communication.
La maison chez les autres.
Chez lui, c’est chez les autres. Une maison d’artistes où tout le monde est bienvenu, où tout le monde peut faire ici ses expérimentations artistiques, ou tout simplement venir passer du bon temps. Fred dit que sa recherche à lui, c’est le bien être. Le sien et celui des autres. Être ce qu’on est, ne se cacher de rien, et chercher à être bien, bien ensemble.

la bibliothèque cheminote

La petite bibliothèque du CE des cheminots est belle. On sent qu’elle en a vu passer, des cheminots et leurs familles, des enfants et des grands-parents, des générations. Il y a une exposition de meubles en cartons. Une petite fille me dit : elle est forte celle qui sait faire des meubles comme ça. Elle me dit qu’elle est venue, avec sa sœur, chercher des livres. Elle habite juste derrière. Elle dit que c’est bien, elle vient à pied, toute seule, sans les parents.
En restant un peu dans la bibliothèque, on voit passer des dames qui sont habituées, et la bibliothécaire qui connaît leurs goûts, leurs habitudes, et qui se souvient de ce qu’elles ont déjà lu. Et puis elle s’occupe aussi du point d’accueil du CE, des tickets de piscines, des voyages, des colos, des catalogues de cadeaux et tout.
Il y a tellement de monde qu’on a pas vraiment le temps de parler : on reviendra samedi pour discuter plus longuement.

l'escalier Culture

Au Centre Max Pol Fouchet, il y a la bibliothèque. Aujourd’hui, il y a des petits lecteurs, des petites lectrices, sur les petits fauteuils, qui lisent des petits livres. Il y a une petite danseuse qui va rejoindre sa petite sœur et son père. Et il y a les gros sac plein de livres, c’est lourd, et le grand escalier Culture à monter et descendre.

délicieusement désuète

L’école de musique est à l’ancienne Goutte de Lait, mais pas celle des cheminots, l’autre, près de la salle Jean Vilar. Délicieusement désuète.
La musique, quoi qu’on en dise, c’est une question de goût, mais c’est aussi une question de moyens : ici, tout est fait pour que ce soit accessible à tous. Des tarifs très très bas et des instruments pour tout le monde.

liens indéfectibles

Ce matin on a rencontré un journaliste de Lens Info qui a vécu à la cité des Cheminots. Il dit que lui et toute sa bande de copains de la cité des cheminots n’ont jamais perdu le contact. Il dit que les cheminots c’était l’aristocratie ouvrière. Il dit qu’avec sa bande de copains souvent ils s’appellent, ils se voient, ils ne manquent pas de se donner des nouvelles. Même si les uns et les autres sont partis vivre dans d’autres régions de France. Il dit, avoir vécu à la cité des cheminots ça crée des liens indéfectibles.
Il nous a parlé aussi de la gare de Méricourt qui n’existe plus. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un arrêt, Méricourt Corons. Il dit qu’avant la SNCF, la compagnie du nord des chemins de fer appartenait à la famille de Rothschild. Nadine de Rothschild est née à la cité 4 d’Avion. Dans les corons. Et c’est à Avion que son mari l’a rencontrée. Pour la voir il descendait à la gare de Méricourt. Les Rothschild avaient une résidence secondaire près de Méricourt.
Dans les années 69/70 un train a déraillé à la cité des Cheminots. Dès qu’on a entendu la sirène, nous dit-il mon père a su que c’était un déraillement. A cause du son particulier de la sirène. Pour arriver au dépôt les voies étaient en pente et les wagons des mines en métal venaient se cogner les uns aux autre en émettant un bruit spécifique dont il se souvient bien et qui est resté gravé dans sa mémoire. Il se souvient du Docteur Rigot qui était le médecin pour toute la cité des cheminots. Il dit que la cité des cheminots vivait à l’écart des autres quartiers de la ville. Que toute la vie de la cité était concentrée sur la cité elle même puisque les gens avaient sur place tout à leur disposition.