L’espace du contrebassiste avec des citations d’enfants

À l’espace Pierre Nicolas, on accueille les 16/25 ans. Mais on accueille des plus jeunes (le samedi notamment), et on accueille les familles qui accompagnent les jeunes dans certaines démarches (permis de conduite, bafa…). C’est la maison ouverte. Ibou qui dirige le centre, est là depuis 15 ans : « Quand je vois ceux qui sont devenus adultes, qui ont fondé une famille… » Ici, on se sent bien, on aime les enfants qui y passent, alors leurs paroles deviennent des « citations » qu’on épingle sur les murs pour ne pas les oublier.

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Le village ici, le village là

Ibou dit qu’ici, il l’impression de vivre dans un village. Quand il est arrivé au Canal, il habitait du côté du square Boris Vian, juste derrière le Canal, ses enfants y sont nés, y ont grandi. Il nous raconte son village du square Boris Vian : il y a 35 à 40 nationalités réunies. Tout le monde se connaît, se parle, les portes ne sont jamais fermées, chacun surveille les enfants des autres. C’est le village. La convivialité est là, il suffit de faire un thé à la menthe dans une maison, des gens arrivent, attirés, comme par magie. Ici, il a les mêmes sensations que dans le village dont il est originaire : un village de pêcheur à 15 km de Dakar. Ici (le quartier du Canal) ou là (un village de pêcheurs sur la côte sénégalaise), ce n’est pas finalement pas l’endroit qui compte, mais bien plutôt comment on vit avec les gens qui vivent au même endroit que nous.

discuter, y a que ça de vrai

Ce qui caractérise le beau, c’est la discutabilité du beau. C’est ce qui est fascinant dans l’oeuvre d’art et dans la beauté. On ne peut pas démontrer qu’une chose est belle, sinon ça se saurait. Le jugement esthétique est un jugement réfléchissant et non pas un jugement déterminant.  Ça n’est pas un jugement scientifique. Chacun reconnaît que, comme on dit, à chacun son goût. Formule qui n’est pas tout à fait vrai. Nous ne discutons du beau pas comme nous discutons des huîtres. Si je dis j’aime les huîtres ou j’aime pas les huîtres, on ne va pas y passer la soirée entière. Par contre si on discutait d’une chose qu’on aime passionnément. Si je déteste Hunger de Steve Mc Queen et que vous aimez Hunger, on va discuter des heures et des heures, voir on va se disputer. Une querelle, comme si on pouvait se convaincre quand même, comme si on pouvait sinon démontrer au moins argumenter quand même. Argumenter, ça n’est pas démontrer, c’est donner des raisons. L’oeuvre d’art n’est ni l’universel, ni le particulier. On est dans l’espace de la discussion. Nous discutons du beau, bien qu’ on n’ait pas l’espoir de démontrer comme si  néanmoins on pouvait donner des raisons. Des goûts et des couleurs, ça ne se discute pas, justement, ça n’est pas vrai. C’est de ça dont on parle. On discute pas tout à fait comme si il était possible de convaincre, pas tout à fait comme si il était possible de démontrer. Ce qui est beau, c’est la discussion.

Frantz Fanon…

« Moi, l’homme de couleur, je ne veux qu’une chose :
Que jamais l’instrument ne domine l’homme. Que cesse à jamais l’asservissement de l’homme par l’homme. C’est-à-dire de moi par un autre. Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve.
Le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc.
Tous deux ont à s’écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. Avant de s’engager dans la voix positive, il y a pour la liberté un effort de désaliénation. Un homme, au début de son existence, est toujours congestionné, est noyé dans la contingence. Le malheur de l’homme est d’avoir été enfant.
C’est par un effort de reprise sur soi et de dépouillement, c’est par une tension permanente de leur liberté que les hommes peuvent créer les conditions d’existence idéales d’un monde humain.
Supériorité ? Infériorité ?
Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l’autre, de sentir l’autre, de me révéler l’autre ?
Ma liberté ne m’est-elle donc pas donnée pour édifier le monde du Toi!

Mon ultime prière :
O mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge ! « 

Boulimie de rencontres…

On a une boulimie de rencontres à Courcouronnes. Tant est si bien, qu’aujourd’hui, toutes les heures, une interview, une idée, une rencontre informelle se rajoute.

Allez, on va voir le pharmacien ! Allez, on va voir Stella! Allez, on va voir la dame de l’accueil du Centre Social ! Allez, on va voir Georges, Ibou…

Tant est si bien…qu’on est à court de caméras !