Portraits # Courcouronnes (Essonne)
Souvenir d’écolier : tomber en faisant de la corde à sauter
Souvenir d’écolier : coincer la peau du menton dans la fermeture éclair
Souvenir d’écolier : se prendre le ballon dans la tête
Souvenir d’écolier : le retour de l’avion dans la figure
Souvenir d’écolier : avoir peur d’une fausse araignée
Les makrouts de Malika, et son thé à la menthe
Dimanche matin, Malika nous avait accueillis chez elle, pour une interview, une « conversation filmée » qui sera dans le film-spectacle de samedi soir, elle nous avait accueillis avec des makrouts et du thé à la menthe. Malika est une grande cuisinière, on nous en a parlé… Et aujourd’hui, on a appris qu’elle proposait de faire un couscous pour nous, vendredi midi. On a dit oui ! Merci ! Merci !
la pharmacie derrière l’échafaudage
M.Loghman est pharmacien sur la place, non loin du centre social Brel-Brassens. Il est courcouronnais depuis 1988. Il connaît très bien son quartier et il en parle avec beaucoup d’enthousiasme. Il connaît tout le monde. Les gens viennent à la pharmacie pour les médicaments et aussi pour discuter, parler d’eux, exprimer ce qui les tracassent. M. Loghman regrette qu’il n’y ait pas de café dans le quartier parce qu’un café, c’est la convivialité et ça donne la possibilité de rencontrer des gens quand on est seul toute la semaine et qu’on va travailler de l’autre côté de l’agglomération parisienne et qu’on n’a plus le temps de rien... M.Loghman dit que tout le monde devrait regarder la télé de son pays mais aussi la télé française pour connaître la culture de tous les pays. Parce que, dit il, moi je m’intéresse à tout et à tout le monde. Je parle anglais, arabe, français. Ma femme est russe, j’apprends le russe. M.Loghman est né en Iran. Il est très apprécié de toute la population du canal. Il fait un peu figure d’ancien. Il a noté l’évolution et les transformations du quartier de ces trente dernières années. C’est un livre ouvert, une mémoire vivante.
la culture d’après Jacques Lacarrière
Or, pour moi, la culture, c’est tout ce qui refuse les similitudes, l’immobilisme des racines, les miroirs de la mémoire close, tout ce qui refuse ou écarte le semblable ou le similaire pour rechercher ce qui est différent, ce qui est dissemblable. Etre cultivé aujourd’hui, ce n’es pas lire Tacite ou Homère dans le texte (ça c’est l’érudition), ce n’est pas non plus connaître par cœur les composantes chimiques du sol de Mars ou de Saturne, c’est simplement admettre jusqu’en sa propre création la culture des autres, c’est même au besoin se mêler à elle et la mêler en soi. Etre cultivé aujourd’hui, c’est porter en soi à sa mort des mondes plus nombreux que ceux de sa naissance. C’est s’enrichir et s’agrandir en se tissant, se métissant de la culture des autres.
Facebook, les informations télévisées et le vivre-ensemble…
On a discuté longuement cette après-midi avec Farid et Rodophe du Centre social.
Ce sont deux personnes très engagées dans leur métier.
Comme ils nous le disent, travailler dans le social, ça ne se fait ni pour avoir de l’argent ni pour avoir de bons horaires…Ce qui fait qu’on travaille dans le social, c’est:
EN GRAND UN: on aime les gens.
EN GRAND DEUX: on croit à la possibilité d’un monde meilleur, on croit au vivre ensemble.
EN GRAND TROIS: on défend des valeurs et on veut les partager…La laïcité, la fraternité…
Aujourd’hui, notre monde est en crise, on le voit bien. Les travailleurs sociaux se posent des questions sur leur manière de travailler, comment appréhender les changements sociétaux? Comment faire avec les nouveaux moyens de communication? Comment lutter contre l’individualisme? Comment lutter contre le chômage des jeunes?