Infirmière

Anne-Sophie Bœuf est infirmière libérale à Maisnil. Elle aime la région, dont elle est originaire. Elle aime les gens et son travail et en parle bien. Elle connaît le passé, les difficultés que rencontrent les gens d’ici, avec le passé lourd des mines, et le présent incertain. Elle dit que les gens d’ici ont besoin de bienveillance, qu’on les mettent en valeur. Elle dit qu’il y a eu – mais que ça change – un mélange de honte et de fierté d’être d’ici, d’être fils de mineur ou d’ouvrier. Elle évoque la modestie et la fierté. Ne pas parler de la misère et cacher la pauvreté, même si, c’est sûr, en allant soigner les gens à domicile, en entrant dans leur intimité, dans la vie des familles, elle voit le dénouement et les difficultés que les gens surmontent avec pudeur.
Elle dit, on avance pas en se coupant les pieds, elle dit qu’il faut connaître son passé pour aller solide vers l’avenir et elle évoque le Louvre et la culture comme avenir du bassin minier, comme une porte ouverte.

03 21 14 25 55, ça remarche!

Le chapiteau est monté. Bien monté. Jolie Smob. Derrière la mairie de Maisnil. Ce matin on a dû régler plein de petits problèmes techniques. On nous dit c’est pas le bon numéro. Alors on appelle un peu partout. On aurait mis un faux numéro sur l’invitation qu’on a distribuée à des centaines d’exemplaires partout dans Houchin, Maisnil et Ruitz. Mais ça y est ça remarche. Le standard de Culture Commune avait sauté. Mais France Telecom a réparé la panne et tout est en ordre. On peut appeler et réserver en toute tranquillité. On a eu peur. On se disait mais peut être que quelqu’un reçoit des coups de fil depuis plusieurs jours chez lui de la part de gens qui veulent réserver. On a remué ciel et terre pour comprendre. C’est le standard de Culture Commune qui a sauté. 0321142555. La billetterie est ouverte l’après midi. A partir de 14h. Et puis on a eu des problèmes avec l’électricité. EDF est allé faire des branchements à Maisnil les St Pol. C’est à l’autre bout du département. Nous sommes à Maisnil les Ruitz. Là aussi c’est réglé. Les camions d’EDF ont fait demi tour et sont sur la route. On va les voir arriver bientôt.On aura du courant pour la Smob.

l'oeuvre

Aujourd’hui ça repart à fond. Hier on a eu une interview avec le journal la scène. On nous a demandé si on pouvait croire encore à la démocratisation culturelle. On a dit que tout dépend de ce qu’on entend par Art et Culture. Et que plein de gens comme nous à Artfactories (l’association) et ailleurs travaillent ici et ailleurs sur des modes de relation différents avec les populations. L’oeuvre est dans la démarche et dans la rencontre. Il s’agit d’ouvrir le champ de la connaissance, de ce qu’on entend par art et culture. Ne pas rester figé. Revoir les échelles de valeurs. Etre artiste c’est la chose la mieux partagée au monde. Donner aux gens des outils et favoriser toutes les pratiques. L’artiste est un animateur. Alors en multipliant à l’infini les rencontres on arrivera à une vraie démocratie culturelle.

perdu dans Maisnil, ou presque

Perdue dans Maisnil, ou presque, pour le plaisir de errer un peu dans les rues, Flora a demandé son chemin a deux garçons, Brandon et Nicolas, qui faisaient du vélo. Adorablement serviables, ils ont dit : on va vous montrer madame, on va vous accompagner. On a marché dans les corons sur les hauteurs, en parlant du spectacle, et puis de notre passage prévu jeudi, à leur école. Et puis on a croisé Ophélie, la sœur, qui allait chercher du pain. Flora a fait une photo des trois, là haut, près de la boulangerie de la rue des meunières. Pour leur gentillesse, merci !

Coqueleux

On a rencontré Monsieur Hoyez, qui est coqueleux, c’est à dire qu’il fait des combats de coq. Il élève une trentaine de coqs, puis les fait concourir. C’est une tradition locale. Ou plutôt une tradition de partout et de tous les temps, mais qui a gardé plus de vigueur dans le Nord-Pas-de-Calais, même si là aussi, ça se perd un peu. Il y a des gallodromes par-ci par-là dans le coin, où les coqueleux emmènent leurs coqs. La saison dure de décembre à août, avec une exception pour les journées du patrimoine en septembre. Le reste du temps, on laisse les coqs se reprendre, faire leurs mues, et tout. Monsieur Hoyez est véritablement passionné. Il a des races de coqs de tous horizons, avec une préférence évidente pour le combattant du nord. Il nous raconte l’élevage, les croisements, les combats, et aussi, en riant, le régal d’un bon coq à la bière. Il nous a fait visiter son jardin, qui est un étonnant labyrinthe de cages, de box, de poulaillers. Et puis il y a aussi des oiseaux, des pigeons, des lapins. Il dit, je suis un tout petit peu coulonneux, juste pour le plaisir de voir les pigeons revenir. Monsieur Hoyez est fils d’agriculteur et dit que bien sûr, c’est sa mère qui lui a donné le goût du soin des animaux, de la basse-cour, mais que ça s’explique pas puisqu’il est le seul de sa fratrie a avoir cette passion là. Les autres frères sont musiciens, dit-il. Ça ne s’explique pas.