rien ne bouge

Le bonheur des Portraits comme des Veillées c’est la rencontre et la marche dans les villes et les villages comme si nous étions des voyageurs incessants et définitifs. La marche lente. Comme le dit Frédéric Gros dans Marcher,une philosophie, la marche lente, pour prendre le temps. La lenteur, c’est se coller parfaitement au temps, à ce point que les secondes s’égrènent, font du goutte à goutte comme une petite pluie sur la pierre. Cet étirement du temps approfondit l’espace. C’est un des secrets de la marche: une approche lente des paysages, des villes et des villages, qui les rend progressivement familiers. C’est comme la fréquentation régulière qui augmente l’amitié. Quand on marche, rien ne bouge, ce n’est qu’imperceptiblement que les villes et les villages s’approchent, que le paysage se transforme. En marchant, rien ne se déplace vraiment; c’est plutôt que la présence s’installe lentement dans le corps. Le paysage est un paquet de saveurs, d’odeurs, où le corps infuse. On pourrait dire des choses pareilles quant aux Veillées et aux Portraits.En ce qui nous concerne.

fin de journée (2 mai)

Fin de journée à Maisnil, Ruitz et Houchain. On a couru dans tous les coins des trois villages et distribué des montagnes d’invitations. Fait des kilomètres d’images. Parlé des dizaines de milliers de mots, rencontré les charitables d’Houchin et M. Hoyez qui est coqueleux.Maggie et Anne Charlotte sont allées dans le haut de Ruitz. Dans les Ramonettes, mangé du tiramisu chez les parents de Maggie. Ensuite elles ont parcouru la rue du nouveau monde. Elles sont tombées sur une dame avec un chien qui a bien voulu dire une citation. Puis elles ont rencontré Marie de Ruitz. Ensuite elles ont fait la deuxième raquette des Ramonettes . Tombées sur un type qui ne voulait pas dire de citation parce qu’il n’est pas de Ruitz. Une dame leur a ouvert grand la porte en pensant que c’était la kiné. Elle va faire profiter de son invitation à son fils. Puis une dame voulait bien dire une citation mais perdait sa voix alors c’est son mari qui l’a faite . Puis un jeune dans un parc. Il y avait un arbre curieux qui grandit comme un parasol. Elles ont rencontré un type qui relevait tous leurs tics de paroles. Elles ont fini chez le cordonnier puis sont allées retrouver Jérémie qui revenait à pied de Haillicourt .

olivier

On a de la visite au Q.G. Des gens qu’on a interviewés et qui viennent voir ce que ça donne et nous ramènent d’autres documents sur la ville. Sur Maisnil. Sur la salle des fêtes. Les habitants sont fiers de leur village et de tous les équipements dont dispose la population pour se réunir, célébrer, organiser des rencontres, des concerts, des expositions. Et en plus, cette semaine on monte un chapiteau derrière la mairie. La Smob (scène mobile). Pour des activités proposées par Culture Commune, Béthune 2011 et les villes de Maisnil, Ruitz et Houchin. Dont notre film spectacle pour et avec les habitants. Cet après midi on attend le passage d’Olivier, administrateur de la compagnie HVDZ qui ramène du matériel de la Base 11/19 à Loos en Gohelle parce qu’on manque de micros pour assurer toutes nos actions artistiques. On a souvent eu des problèmes de son. Le plus compliqué, à l’heure d’aujourd’hui, avec le matériel moderne, ça n’est pas l’image, c’est le son!

sur le bitume

Fin de matinée. Toute la matinée sur le bitume. Dans les trois villages. Dans les écoles et dans les rues. A Ruitz le bas, d’une maison à une autre. D’une famille à une autre. On a fait la rue Grande et rue Duplouich. Tout le temps bien reçu. Même quand les gens n’ont pas le temps. Même quand on les dérange dans leur travail. Même quand ils ne seront pas là ce week end pour voir la diffusion du film, samedi à Maisnil sous chapiteau à côté de la mairie. Ils disent des citations à la caméra.

Celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu.

Toute vue des choses qui n’est pas étrange est fausse.

L’amour est plus vraie que la vérité et plus juste que la justice.

il fait bon vivre

Ça construit de partout. Maisnil et Ruitz sont maintenant à une seul petit champ d’intervalle. Les deux villages vont se fondre. Houchin reste encore isolé, en zone rurale, mais s’étale aussi. Rurbanisation, comme on dit. C’est normal, il fait bon vivre ici, on est à deux pas du bois d’Olhain, et il y a de la campagne partout, ça respire, et en même temps, grâce à la rocade, on est aussi à deux pas des zones commerciales, des villes, et de tout ce qu’on peut vouloir ou dont on peut avoir besoin. Les gens, dans l’ensemble, nous disent qu’ici, il fait bon vivre, et on le sent, oui, avec la douceur du printemps, en se promenant dans les trois villages, oui, il y fait bon vivre.

Moi, ce que j’ai bien aimé, c’est crier !

A l’Ecole de Ruitz, ce matin, Hervé a dansé dans la cour et tous les élèves ont participé en l’imitant. Récré prolongée pour tout le monde, grâce à l’enthousiasme général. Très agréable.Puis les Pas-de-Couloir. Puis Godot. Une petite a dit à Didier, à la fin : Moi, ce que j’ai bien aimé, c’est crier !Portraits citations à la sortie de l’école, avec des parents qui eux aussi se prêtent au jeu avec joie.