On a rencontré Monsieur Hoyez, qui est coqueleux, c’est à dire qu’il fait des combats de coq. Il élève une trentaine de coqs, puis les fait concourir. C’est une tradition locale. Ou plutôt une tradition de partout et de tous les temps, mais qui a gardé plus de vigueur dans le Nord-Pas-de-Calais, même si là aussi, ça se perd un peu. Il y a des gallodromes par-ci par-là dans le coin, où les coqueleux emmènent leurs coqs. La saison dure de décembre à août, avec une exception pour les journées du patrimoine en septembre. Le reste du temps, on laisse les coqs se reprendre, faire leurs mues, et tout. Monsieur Hoyez est véritablement passionné. Il a des races de coqs de tous horizons, avec une préférence évidente pour le combattant du nord. Il nous raconte l’élevage, les croisements, les combats, et aussi, en riant, le régal d’un bon coq à la bière. Il nous a fait visiter son jardin, qui est un étonnant labyrinthe de cages, de box, de poulaillers. Et puis il y a aussi des oiseaux, des pigeons, des lapins. Il dit, je suis un tout petit peu coulonneux, juste pour le plaisir de voir les pigeons revenir. Monsieur Hoyez est fils d’agriculteur et dit que bien sûr, c’est sa mère qui lui a donné le goût du soin des animaux, de la basse-cour, mais que ça s’explique pas puisqu’il est le seul de sa fratrie a avoir cette passion là. Les autres frères sont musiciens, dit-il. Ça ne s’explique pas.