dimanche après midi à Caucourt et à Estrée

Un après-midi à Caucourt, sous le soleil revenu, les gens sont au jardin, en terrasse, au bricolage. Ils nomment leur village Paisible, Blanche, Longue Vie Tranquille. Un p’tit coin de paradis nous dit un homme aux yeux clairs. Une vieille dame assise sur son perron prend le soleil en lisant le programme de saison de Culture Commune. Dans les jardins, les patates attendent que le groët leur fasse un sort.

Et puis nous avons vu Rachid Bouali derrière la mairie d’Estrée Cauchy, sans décor ni accessoires faire voyager, rire et pleurer jeunes et plus âgés. Seul en scène face à une salle comble et comblée. « Le jour où ma mère a rencontré John Wayne » parle d’amour et d’immigration, de l’enfance et de la mort, d’écharpes tricotées, de rêves, de formica, de James Bond et de chorba et de tant de tant de tant de choses. Magnifique.

titres

Poème trouvé : « Les armes de la ville d’Estrée se blasonnent ainsi : d’argent fretté de douze pièces de sable, au chef soudé d’or chargé de trois merlettes aussi de sable .
Les armes de la ville de Caucourt se blasonnent ainsi : écartelé au un et au quatre d’argent au lion de sinople, lampassé de gueules, armé et couronné d’or, au deux et trois de sinople aux trois besants d’argent. »

dimanche matin à Estrée (2)

Gervais, rencontré sur la Chaussée Brunehaut se souvient du temps où les briseurs de grès de la carrière voisine qui travaillaient jusqu’au dimanche midi venaient se distraire de leur harassante semaine dans les douze cafés d’Estrée et de sa descente à la fosse 10 de Sains en Gohelle pendant la guerre, on l’y avait appelé parce que de jeunes mineurs avaient été réquisitionnés par la Gestapo pour construire des blockhaus sur la côte. Elise est heureuse d’avoir osé, l’hiver dernier, tailler sévèrement son rosier blanc. Il a fleuri abondamment. Un jeune homme chantonne « mais non, mais non, Estrée n’est pas mort »

dimanche matin à Estrée

Ce matin se préparait la saison de la chasse, les jours à faisan et à lièvre et les quotas pour chacun, les chasseurs nous ont parlé de leurs souvenirs d’enfance, des premières sorties avec leur père, enfants traqueux courant à travers champs, fiers de porter la musette. « Aujourd’hui, in s’muche » dit discrètement l’un d’eux avec un soupçon d’ironie. Les buses se multiplient et les renards aussi. Eux empêchent les lapins de dévorer les semis et essaient de défendre une chasse communale accessible à tous.

pas besoin de tête d’affiche

On a passé la journée dans les rues d’ Estrée Cauchy et de Caucourt. On a fait du porte à porte. A Estrée, on a presque remonté toute la chaussée Brunehaut. A Caucourt on est resté deux heures. On a discuté ici et là. D’une maison à l’autre. On nous a parlé du 14 juilet à Estrée Cauchy auquel participent 450 personnes alors qu’il y a 350 habitants à Estrée Cauchy. Pas besoin de tête d’affiche… Puis on est rentré voir le spectacle de Rachid Bouali sous le chapiteau de la Smob. C’est un magnifique spectacle. A la sortie du spectacle on a demandé au public de nous dire des citations (on propose aux gens une liste de citations, d’en choisir une qui leur plaît et de nous la dire à la caméra). On s’est ensuite tous retrouvé au Q.G (à la marie d’Estrée) pour remplir notre journal de bord sur le blog. Didier et Maggie sont allés au café du Passe Temps. Chez Sylvie, qui l’an dernier avait adopté un clown pendant une semaine. Martine commence les montages vidéo pour le film spectacle qu’on présente samedi 1er septembre à la smob à 14h, 17h et 20h.

portraits chinois (1)

On est allé chez Josiane. Elle nous a invités à entrer. Ils étaient quatre à boire l’apéro. Josiane a 80 ans. Y avait toute la famille qui venait de Paris et le chien qui s’appelle Pancho. On a fait des Portraits Chinois (on pose trois questions aux gens et on filme les réponses : si on devait donner un prénom à votre village… Si votre village était une musique ou une chanson… Si votre village était un film ou une série télé…) On s’est assis et on nous a offert l’apéro. On a bu l’apéro et mangé des chips et des tucs.  Josianne a raconté que son père était résistant et qu’ ils avaient caché chez eux des parachutistes anglais.