le théâtre, ça, il faut le garder

À l’atelier couture, Didier et Marie L rencontrent Marie-Christine qui vit ici depuis 25 ans. Elle trouve que Sartrouville a beaucoup changé, pas forcement en bien, il y a de moins en moins de commerces de proximité et pour se soigner ce n’est pas évident non plus, il faut aller sur Argenteuil ou Poissy pour trouver un hôpital, il n’y a plus une seule clinique. Mais elle insiste pour nous dire que ses enfants sont allés au lycée Evariste Gallois et que c’est un excellent lycée. Il y a une chose qu’elle aime beaucoup dans sa ville c’est le cinéma, elle y va quatre ou cinq fois par mois, les places sont à 5 euros, elle ne voudrait pas avoir à aller dans les multiplex de la Défense. « Il faut y aller au cinéma de quartier, parce-qu’après on pleure en disant qu’il n’y a plus rien, mais c’est quand ça existe encore qu’il faut en profiter. »Le CDN, elle y va très souvent aussi, elle nous parle de James Thierrée est ses yeux s’illuminent.  » Le théâtre c’est une très très bonne chose sur la ville, ça il faut le garder hein! » Quand on lui propose une citation, Marie-Christine choisit: « Ni gloire, ni amour, ni argent mais la vérité ».

ça envoie

Cet après midi tout le monde est à nouveau sur le pont. A l’atelier Couture où sont allés Didier et Marie L et dans les commerces aux alentours du théâtre où sont allés les danseurs, acrobates, Martine et Jérémie. L’idée est de danser dans les boutiques et d’y faire de l’acrobatie. Comme on fait une surprise. Un décalage (léger) de la réalité. Que les habitants puissent se dire, est ce que ça a vraiment existé ou est ce que j’ai rêvé ? Comme un objet insolite ! Quelque chose qu’on aurait déposer là, sans y penser, sans imager que ça puisse se passer là mais qui fait qu’on regarde autour de soi différemment ! Pour le temps de la danse, le temps de l’intervention…

matin dansé

Ce matin intervention à l’école Joliot Curie. On est accueilli à bras ouvert par toute l’équipe pédagogique dont la directrice Sylvie Piejus, que nous avions rencontrée pour une interview mardi matin. Dans la cour de récréation Camille et Dorothée font un adage (une danse lente, sans le moindre à-coup). Les tout jeunes spectateurs forment un cercle autour d’elles. Puis Joris et Matthieu enchaînent par un duo de main à main. Les enfants crient leur surprise et leur contentement. Et commentent tous les gestes, tous les mouvements. Camille et Dorothée entament ensuite un duo dansé. Créé lors de la réalisation du spectacle les Atomics à Loos en Gohelle, à la Base 11/19. Ensuite tout le monde s’est rendu sur le petit marché Debussy. Didier a interviewé une commerçante.

Dans, Jean Michel Lucas interview pour la revue Quartiers

Il faut récuser les projets qui connaissent l’habitant mais ne le reconnaissent pas, c’est-à-dire les projets qui ne reconnaissent pas dans l’habitant, la population ou les gens, des personnes aux subjectivités complexes, incommensurables donc singulières, dignes d’estime, de respect et d affection… Il faut considérer que les actions culturelles et artistiques ont pour finalité non la satisfaction  des habitants mais la dignité des personnes. Le principe de dignité apparaît en effet dans l’article 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et constitue l’un des fondements juridiques de l’Union Européenne. Dans ce cadre institué, la politique publique a la responsabilité de garantir la liberté et le respect de la dignité des personnes. Si l’on admet qu’on ne peut parler de dignité d’une personne que si elle est reconnue par les autres, la politique publique doit alors favoriser les dispositifs qui conduisent à une meilleure connaissance des personnes entre elles. Sachant que reconnaître une personne revient à reconnaître sa liberté d’appréhender le monde, respecter la dignité d’une personne revient à apprécier sa culture, son identité culturelle.