rêves dansants d’HVDZ

Avant d’aller déjeuner au Centre Dramatique National, Place Jacques Brel à Sartrouville qui nous reçoit pendant notre résidence de trois semaines pour la Veillée, nous faisons un point sur l’ensemble de nos interventions. On réfléchit à nos interventions en classe la semaine prochaine. Autour d’Antigone et des rêves dansants. Antigone est dirigée par Martine et les rêves dansants par Didier et Hervé. Cet après midi on intervient à la sortie du lycée Evarist Gallois avec les acrobates et danseuses. Et à la sortie du RER. Nos camarades Camille, Dorothée, Matthieu et Joris viennent de rentrer de leur quête aux portraits chinois. Fructueuse.

A l’école Léo Lagrange (2)

La sonnerie retentit et c’est la récréation des plus petits. Un groupe d’élèves vient nous montrer une danse qu’elles ont répété entre elles. Elles dansent et elles chantent. Camille et Dorothée leur prodiguent quelques conseils. Et elles reprennent. Ensuite tout le monde se regroupe au milieu de la cour. Camille et Dorothée entament une danse lente. Matthieu et Joris déroulent leurs figures acrobatiques. A nouveau les élèves se regroupent autour des danseuses et des acrobates pour dialoguer. Quel est ton métier ? Dans quel endroit tu travailles ? C’est dur de faire ce que vous faîtes ? Vous restez chez nous, vous ne partez plus ? Comment on fait pour devenir acrobate ? Est ce que tout le monde peut faire du cirque ? Vous revenez bientôt ? Vous pourriez nous apprendre ? Vous habitez où ? Dorothée répond, j’habite loin, j’habite loin,  j’habite dans le sud, le jeune garçon lui dit, je connais votre maison, je l’ai vue , il y a des fleurs devant. L’heure est venue pour les acrobates et les danseurs de quitter l’école Léo Lagrange. Didier et Jérémie vont jouer En attendant Godot de Samuel Beckett avec les classes de CM1. Et faire des portraits dans les couloirs que Jérémie va immédiatement rediffuser sur un écran vidéo pour que chaque ait une idée de ce qu’on fait.

A l’école Léo Lagrange

Camille et Dorothée ici et là dans la cour de l’école Léo Lagrange. Elles dansent. Les enfants se regroupent et les regardent attentivement. L’un dit à son camarade, tu crois qu’elles ont fait de la gymnastique et que c’est pour ça qu’elles ne se cassent pas. Quand Joris et Matthieu entament leur démonstration, les enfants n’en reviennent pas. Joris est debout sur les épaules de Matthieu et tous les deux se rapprochent au plus près des élèves qui s’écartent en criant. A chaque nouvelle figure tout le monde saute de joie. Et puis Camille et Dorothée interviennent à nouveau pour une séance de danse step. Elles claquent des pieds et des mains au sol et sur leur corps puis elles font participer toute la cour de récréation. Matthieu et Joris reviennent. Joris fait la planche au bout des bras de Matthieu. Joris fait un équilibre sur les mains de Matthieu. Un des enfants, qui n’a pas rendu l’autorisation d’être filmé et qui est resté avec son groupe en dehors du champs de la caméra, dit à sa maîtresse, je veux y aller madame, je veux me rapprocher, regardez, il vole. Et puis vient le temps de la discussion. De l’échange. Mille questions. Tandis qu’un petit groupe dans un coin de la cour continue sa partie de foot, imperturbable.

Champs de salades et père Portoloin

À l’atelier couture il y a aussi Madame Perron, comme un Perron nous dit-elle. Elle ne vient pas d’ici, elle vient de Cormeilles, mais Cormeilles est juste en face, de l’autre côté de la départementale. Le quartier des Indes est au carrefour de trois villes: Sartrouville, Argenteuil et Cormeilles-en-Parisis. Au bout de la rue du Berry, on arrive dans le Val-d’Oise. Madame Perron est ici depuis 1952. Marie L lui demande si par hasard elle aurait connu ses grands-parents qui habitaient rue des Indes à Argenteuil, elle lui donne leur nom. Des bretons! s’exclame Madame Perron. « Comme mes beaux-parents, comme les Le Saïc, y’en avait plein des bretons dans le quartier! » Elle ne se souvient pas des grands-parents de Marie, mais lui recommande de leur parler de Mme Marsac, des Jacob, des Macé, des Murzic qui avaient des champs de salades et se les faisaient tout le temps chiper et du père Portoloin qui possédait la plupart des terrains. »Des champs, il n’y avait que des champs ici, et nos petites maisons, des champs à la place du carrefour, des champs à la place du Mc Do, des champs à la place des Indes. »