Il faut récuser les projets qui connaissent l’habitant mais ne le reconnaissent pas, c’est-à-dire les projets qui ne reconnaissent pas dans l’habitant, la population ou les gens, des personnes aux subjectivités complexes, incommensurables donc singulières, dignes d’estime, de respect et d affection… Il faut considérer que les actions culturelles et artistiques ont pour finalité non la satisfaction des habitants mais la dignité des personnes. Le principe de dignité apparaît en effet dans l’article 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et constitue l’un des fondements juridiques de l’Union Européenne. Dans ce cadre institué, la politique publique a la responsabilité de garantir la liberté et le respect de la dignité des personnes. Si l’on admet qu’on ne peut parler de dignité d’une personne que si elle est reconnue par les autres, la politique publique doit alors favoriser les dispositifs qui conduisent à une meilleure connaissance des personnes entre elles. Sachant que reconnaître une personne revient à reconnaître sa liberté d’appréhender le monde, respecter la dignité d’une personne revient à apprécier sa culture, son identité culturelle.