Texte de Rahma, adolescente et apprentie journaliste de Dorignies

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours fréquenté les centres sociaux. En particulier le centre social de Dorignies où j’y faisais mes devoirs, des activités, l’atelier journal, etc…
Jusqu’au jour où j’ai atteint l’adolescence et ça ne m’intéressait plus vraiment d’aller en activité. Donc, à 16 ans c’était décidé.
Quand j’ai eu 17 ans,  j’ai passé le BAFA.
Quelques semaines après mes 17 ans, j’ai commencé ma formation . Chose qui m’a beaucoup plu. Ensuite, j’ai directement passé mon stage pratique, j’avais pour objectif de réaliser un journal avec les enfants.
Puis, l’été terminé, la reprise d’école arrive, j’ai découvert que mon mercredi après-midi était libre. Je me suis donc approchée de l’acsd ( postulé, entretien ) et j’ai rejoint un poste d’animatrice au centre social du Faubourg d’Esquerchin.
J’ai eu la chance de pouvoir partager mes mercredis après-midi et vacances scolaires avec un groupe d’enfants de 3-6 ans.
Ce que j’avais apprécié cette année, c’était d’apprendre des choses aux enfants, de pouvoir partager avec eux, et surtout les voir découvrir.
Une très belle année s’est clôturée, avec des familles formidables, un groupe d’enfants génial et une excellente équipe .

Il y a quelques semaines, j’ai fait ma rentrée scolaire. Et j’ai à nouveau la possibilité de travailler les mercredis après-midi.
Me revoilà au Faubourg d’Esquerchin, avec un groupe d’enfants de 6-8 ans, pour à nouveau passer de bons moments.

Ce que j’apprécie dans l’animation c’est le fait de faire jouer les enfants, les occuper, échanger, partager, s’amuser…
Face à des enfants, je retrouve mon calme, ma patience, et plein d’autres choses que je n’ai pas forcément dans la vie de tout les jours.

Merci beaucoup Rahma, on est très touché par ton texte écrit pour le blog.

A l’école des consommateurs

L’école des consommateurs se réunit tous les 15 jours à la Maison Relais de Dorignies, rue Paul Théry. Pour y aller depuis le centre social, il faut traverser le Pont Vert et marcher une bonne dizaine de minutes. L’école des consommateurs est un dispositif financé par la région, cela permet aux habitants du quartier de se regrouper pour discuter de toutes les questions du quotidien, des droits dont chaque citoyen dispose, des « arnaques » de la société de consommation qu’il faut éviter, etc.
Les participants se réunissent autour d’une table et abordent différentes thématiques comme les assurances, les produits toxiques, les plantes ou encore certains textes juridiques. « C’est important », nous glisse une dame, « plus on en sait mieux on peut se défendre dans la vie ».
L’année commence pour nous, mais aussi pour nombres d’associations, aujourd’hui c’est la première réunion de l’année. Pour que ça redémarre tout doucement, on boit un café, on prend le temps de discuter de tout de rien. Il y a du monde, au moins 25 personnes assises autour de la table, tout le monde fait silence quand on présente la compagnie et la Veillée que l’on est en train de réaliser avec les habitants de Dorignies. Les plus curieux veulent comprendre la raison de notre venue, notre fonctionnement en interne. Est-ce que l’on est ce qu’on appelle des « médiateurs culturels », ou alors des artistes ? Comment les résidences sont-elles financées ? Est-ce qu’il est possible d’étendre nos actions dans d’autres quartiers de la ville ? Qu’est-ce que signifie « protocoles artistiques » ? Ce sur quoi on répond qu’un protocole est une action artistique que l’on propose aux gens pendant le temps de résidence, il y en a plusieurs. Ce matin par exemple, nous sommes allés dans le marché pour inviter les passants à valser. Maggie et Jérémie on pris toute une série de photos qui figureront dans notre film-spectacle. Au final, un protocole, c’est aussi un moyen d’aller vers les gens, de trouver différentes manières de communiquer et d’échanger.
La réunion s’achève et Virginie, travailleuse sociale qui anime le groupe, inscrit les jours de représentations sur un grand tableau. Chacun se lève et inscrit son nom dans la colonne « vendredi 27 » ou « samedi 28 septembre ». On sait qu’on se reverra la semaine prochaine, on se donne rendez-vous après le spectacle pour boire le « pot de l’amitié ».

Chante, danse et mets tes baskets, chouette…

En route pour la salle de sport à côté du château.
Une très belle salle en avec un parquet magnifique.
Des enfants de 7-9 ans s’entrainent, il y a différents exercices dans différents coins du terrain. Les garçons et les filles du quartier se relaient alignés les uns derrière les autres, oui à ce bel âge, les  équipes sont mixtes.
C’est le début de l’année, la première séance, on voit des baskets neuves briller sur le parquet aux lignes de jeu blanches.
Il y a deux entraineurs : une dame et un homme.
L’entraineuse est motivée et impulse un rythme tenu à l’entrainement, pas question de faire ce que l’on veut. On vient jouer et faire du sport mais avec les règles du basket et du collectif.
Le collectif, on en parle depuis longtemps en sport mais on s’y intéresse aussi, avec HVDZ.
Une petite fille court avec une dextérité folle, elle sourit tout le temps et porte un tee shirt Chicago Bulls (ouf, elle connait Michael Jordan, je ne me suis pas pris un coup de vieux en leur parlant du mythique numéro 23 des Bulls).
Il y avait environ 20 enfants pour le groupe des plus jeunes, d’autres attendent sur le banc, c’est le groupe qui s’entraine juste après.
Le club a failli ne plus exister mais un nouveau président est arrivé, il a réussi à motiver un groupe d’entraineurs bénévoles pour s’occuper des équipes d’enfants et tout a redémarré comme ça.
Le président du club raconte que le 8 mai dernier, un tournoi était organisé et a regroupé 600 personnes dans la journée.
Il y a une vraie émulation autour du club de basket de Dorignies.

Le marché ensoleillé

Arrivés sous le soleil, on rejoint le marché avec Johanne (relation publique de l’hippodrome).
Les bras chargés de citations, caméra, appareil photo, tracts,
On croise Nadège qui nous a accueillit chez elle, hier et bien des personnes rencontrées ces derniers jours.
On aurait envie de se poser et boire un jus avec chaque sourire.
Les poussettes et les chariots roulent dans les allées du marché et les arrêts sont nombreux pour faire les courses et aussi pour discuter avec les amis du coin.
On se pose entre les fruits et légumes et les vêtements pour enfants qui font face au camion chevaline.
On propose aux gens de poser devant la caméra avec une citation dans les mains.
Certains sont timides, d’autres n’aiment pas trop le rapport à l’image mais sont intéressés par le principe de la veillée.
On apprend que la représentation de vendredi soir se remplit très vite, ça nous fait plaisir.
On propose une valse sur le Danube bleu à l’aide d’une enceinte portative.
Une personne nous avoue détester danser mais reste à côté de nous « pour profiter de la musique ».
L’heure du midi approche et les personnes rejoignent leurs maisons ou les écoles pour aller rechercher les enfants.

Vert de briques

Ce midi, on est retourné à la brasserie de Gérard. Les clients commencent à arriver et certains s’installent dans la salle, d’autres au comptoir. L’ambiance est chaleureuse et les discussions s’enchaînent les unes aux autres sans temps d’arrêt. On y rencontre les bénévoles de l’école Saint Vincent de Paul, où était Jérémie et Didier, ce matin. Ils s’occupent du conseil d’administration et de l’entretien. Aujourd’hui, ils étaient dans l’établissement pour repeindre.
On rejoint notre restaurant du midi. Anne et Pierre Laly sont avec nous. On s’échange nos connaissances sur le quartier et on rejoint le QG. Les rendez-vous de l’après-midi sont nombreux, on ne s’attarde pas. Didier part en conversation filmée, Jérémie filme les péniches et fait quelques pas de portes, Martine commence les montages car les cassettes se superposent à grande vitesse et Marie et Thomas rejoignent les corons verts et la rue Galibot. Nadège nous accueille chez elle avec un café et les photos de ses enfants. Elle est rejointe par deux copines voisines. On discute de Dorignies, de ses avantages, de ce qui peut s’améliorer pour l’avenir. Elles se battent pour l’ouverture d’une maison de quartier, cela permettrait aux jeunes de bénéficier de plus d’activités. Elles nous expliquent que l’été, pour se voir, c’est simple, il suffit d’aller dehors et de dresser une table et des chaises dans la rue, mais pour le reste de l’année, les habitants de tous les âges n’ont pas de lieu pour se retrouver.
De retour au QG, Dylan passe la tête par la porte, c’est un jeune du quartier, il sourit et rentre l’adresse du blog sur son portable pour regarder les articles. Il commente toutes les photos et connait tout le monde. On attrape une caméra pour le filmer, lui aussi figurera dans le film-spectacle!