Le château imaginaire

Lundi 16 septembre 12h30, on arrive devant une tour d’immeuble, ici, on l’appelle « le château ». Certains parents sourient de nous dire qu’ils font croire à leurs enfants qu’il est hanté, qu’il y a des princes et des princesses, à l’intérieur. On leurs demande s’ils préféreraient être des gentils ou des méchants dans ce conte infini du quartier ? La réponse est immédiate « des méchants ! Avec les gentils, on s’ennuie ». C’est vrai, dans Roméo et Juliette, les personnages comme Tybalt ou Mercutio sont plus intéressants que les deux tourtereaux.
On mange en face du château hanté, des dames nous ont préparés à manger, c’était très bon et on apprend qu’elles préparent des repas pour le centre social ou autres afin de s’organiser toutes les 3, un voyage. Elles ne savent pas encore où mais un voyage ; la route sera déjà la richesse, le but.
A table, on s’organise pour les différents rendez-vous prévus, on tente de se repérer dans le quartier selon nos mini parcours de la matinée. On nous explique que le quartier s’étend entre la rivière et le passage à niveau mais qu’en vérité, il n’y a pas de frontières, les délimitations n’empêchent pas les rapprochements entre rues et différents quartiers. Ils souffrent d’une mauvaise image apportée par la presse et tentent par l’organisation de festivités, de mise en valeur de prouver le contraire aux personnes de l’extérieur mais rien n’y fait. Une dame nous explique que depuis plus de 40 ans, elle habite Dorignies, l’image est restée négative et les articles sur le quartier préfèrent dire des mensonges pour faire « monter la sauce » quitte à desservir certaines personnes et le quartier entier.
« L’éducation accomplie par les parents et l’école est détruite par les médias » Bernard Stiegler

Quand on arrive

Quand on arrive dans un quartier qu’on ne connait pas, il faut toujours un petit temps d’adaptation, on lance la machine et la dynamique de départ. Ca commence par quelques échanges de paroles « Bonjour, vous travaillez ici ? Depuis combien de temps ? ». Puis, très vite, on a aussi envie d’aller voir ce qui se passe dehors, de rentrer doucement dans le quotidien du quartier, de croiser des regards et de se frotter à des histoires.

On est accueillis par Marie-Jo et quatre dames de Dorignies qui nous préparerons des menus pendant deux semaines. Demain, on ira les interviewer avec Didier.

Le QG se vide petit à petit. Jérémie est parti en porte à porte, Didier est parti rencontrer Mme Brisabois, la directrice adjointe du centre social, Thomas est en conversation avec Bernadette Turel, une dame qui habite le quartier depuis 30 ans. Martine, Marie F. et Marie K partent au collège Canivez pour faire le protocole d’Antigone avec les classes de troisième. Maggie nous quitte pour retrouver les bureaux de Loos-en-Gohelle. Elle reviendra vendredi matin pour le marché.

 

 

Vous êtes (d’)ici…

Douai, quartier Dorignies, département Nord dans la Flandre romane. Localisé à 290 km de Londres et à 888 km de Berlin, la ville se situe entre 16 mètres et 38 mètres d’altitude.
Douai est la ville la plus méridionale de Flandre et se situe à la frontière de l’Artois.
La ville est traversée par la Scarpe, affluent de l’Escaut.
La Compagnie des mines d’Escarpelle commence à exploiter le sous-sol. 100 ans plus tard, l’extraction du charbon s’arrête.
Le surnom donné aux habitants de Douai (« nom jeté » comme on dit) est « les ventres d’osier » en raison de la matière dont sont faits les géants locaux. Dans le Nord de la France et en Belgique, le géant est une figure gigantesque qui représente un être fictif ou réel. Hérité de rites médiévaux , la tradition veut qu’il soit porté, et qu’il danse dans les rues les jours de carnavals, braderies, kermesses, ducasses…

Dorignies compte 4322 habitants et possède un port de batellerie (transport de marchandises par bateaux sur les fleuves, les rivières et les canaux). Le quartier est délimité par la dérivation de la Scarpe et la Scarpe moyenne, il est coupé par la voie de chemin de fer.
Les conditions météroloigiques de la semaine seront variables entre passages nuageux et éclaircies pour des températures aux alentours de 17°C (temps de saison comme on dit et identiques à celles de Québec où Guy va atterrir d’ici quelques heures).
Pour l’instant, il fait grand beau, on va découvrir des rues, des maisons et surtout des gens…

Etonnant pour un lundi

Arrivée au centre social de Dorignies ce matin, notre QG pour les deux semaines à venir. Rendez-vous 10h rue de l’Eglise.

C’est le premier jour, et comme tout le monde arrive au compte goutte, on prend le temps d’un café, on commence à arpenter le quartier. Près du Chti Portugais encore fermé, une voix enjouée nous accueille. Bonjour général et trois baguettes sous le bras, la gérante lance à tue-tête « Ah bah tout le monde est là, étonnant pour un lundi ! ».

Oui, tout le monde arrive finalement et le QG se rempli. Marie Forquet, responsable des relations publiques de l’Hippodrome de Douai, nous accueille. Elle sera là très souvent tout au long de la veillée. On n’a pas encore croisé toute l’équipe du centre social mais la porte du QG est grande ouverte et chacun passe la tête pour nous souhaiter la bienvenue.

Justine, responsable enfance-petite enfance prend le temps de nous expliquer tout ce qu’elle gère et anime au sein du centre : l’aide aux devoirs, les fêtes de quartier, le carnaval, les rendez-vous mamans-enfants le mardi, jeudi et vendredi et la séance papas-enfants du samedi… Marie-Jo, responsable adultes-famille fait le tour du QG, c’est elle aussi qui nous emmènera manger ce midi.

Une saison qui démarre et ça commence à Douai-Dorignies, et ça repart, comme un lundi.

 

RDV à 10h au centre social de Dorignies pour une autre Veillée

Rendez vous au centre social de Dorignies demain matin à 10h. Pour la Veillée. On a une équipe de feu. Dès demain on part à fond dans les rues, ruelles, voyettes, impasses et places de Dorignies. L’objectif est de rencontrer tout le monde. Et de travailler ensemble, multiplier les rencontres et construire ensemble une oeuvre d’art singulière, unique. On a tout bien préparé avec Maggie et Marie Forquet, la chef des médiatrices de l’Hippodrome. On démarre par les bateliers. A tout seigneur, tout honneur !

Hier on était à Hem avec la Brique au théâtre de l’Aventure. L’équipe de l’Aventure représente ce qu’il y a de plus réussi dans le monde du théâtre en France et sans doute bien au delà. Un mélange de professionnels, d’amateurs, de personnes du quartier. Dans certains théâtre on réserve certains espaces aux lieux de vie. Au théâtre de L’Aventure, c’est tout le théâtre, tous les jours, toute l’année et depuis longtemps qui est un lieu de vie et de sens. Pour tout le monde.