On a eu la traduction du premier texte: Bien arrivés! en darija

وصلنا لمطار الرباطـ ـ سلا، دازت الرحلة مزيانة شفنا أنحاء ديال المغرب، و كان منا لكيشفو لأول مرة جريمي خدا صورة لمديق جبل طارق كان كلشي كيبان صغير من الطيارة
ٱلن و منون كانو فالإستقبال ديلنا و هما لكانو مكلفين بالتنظيم ديال المهرجان لداونا فحافلة صغيرة مباشرة لرياض نادية لعودات التجديد ديالو و لولا زوين بزاف ٱي حاجة تقدو تخيلوها زوينة كينا فيه
حطينا حوايجنا فغرف النوم ديالنا و خرجنا بزربا لحقاش كانو كيتسناو فينا فالباب ديال المدينة، آلن و منون وراونا الطريق باش نمشيو للرياض كان خاصنا نحفظوه باش نبقاو نزلوا بوحدنا( ملي كنكول بوحدنا كانعني بخمسة بينا ديديي، مارتين، جريمي، إزابل و مغغي) كولا واحد فينا حفد شوية من الطريق، واحد حفظ حتال عند التوب البرتقالي و كندورو على ليمن، تاني حتال لبلاصة لفيها النجارة و كندورو تاني على ليمن، آما بالنسبة المخزن الحياكة فكندورو على ليسر
هكدا قدرنا لقاو طريق ببساطة، مشينا حتا خدينا حافلة صفرة صغيرة حتال شمس المدرسة ديال السرك ، كانت مها كتسنا فينا، مها مؤلفة كانت خدمات على الجمع ديال كلمات المرأة المغربية، كتقدر تهدر جوج اللغات عربية و فرنسية ولا كان عليا نكول بلا كتهدر ربعة اللغات ولكين المهم هما فرنسية و دارجة (اللغة لكيهدرو بيها المغاربة كاملين)
مها مكلفة باش تعونا فالمقابلات مع الناس، من بعد تلاقينة أمين و سيمو
سيمو معلم فالمدينة لي غادي إكون هو المرشد ديالنا أما ٱمين فهو شاعر فحال الشعراء لكنتلاقاو مرة مرة و كيرجعو أي نقاش عندو معنى آخر هو لي غادي إكون هو المترجم ديالنا و بجوج بيهم غادي إبقاو معانا لمدة خمستاشر يوم
درنا واحد الإجتماع صغير من بعد لحق علينا مصطفى، فنان سرك لكيدير الماشنوا و يونس لي حتاهو فآخر سنة دراسية ديالو ولكن كيدير لاغو سيغ و معاهم مريامة لي يلاه دخلات المدرسة كانت تقدر تشارك معنا هاد العشية، بتلاتة بيهم كيبغيو السرك، هدرنا على كلشي تقريباً مثلا كفاش غادي الدوز هد العشية كولا واحد منا كان عندو على الأقل سؤال ولا فكرة، كان لقاء شيق
آلن طلب من سيمو إفكر فالناس لي إقدر إقدمهمم لينا، داكشي علاش سيمو دارنا خريطة ديال المنطقة، ورانة شي بلايس فين نقدرو نمشيوو لي غادي نلقاو فيهم الناس
تفقنا كاملين اننا غادي نتلاقاو فالرياض مع 9h30 باش نمشيوو نشوفو الناس د المنطقة.

Les citations : la parole aux femmes

Ce matin, nous partons dans la médina pour la séquence-citations de la veillée. Nous avons en main notre sac de citations (écrites en darija) pour proposer aux gens d’en choisir une, celle qui leur plait, celle qui leur parle, de l’apprendre et de la dire face à la caméra. Avant qu’on ne démarre du QG, Bab Khémis, l’équipe technique de Shems’y arrive pour monter la scène, on en profite pour lancer l’opération : les 8 techniciens jouent le jeu, on a déjà 8 citations, et nous voilà partis dans la médina. Très vite, Didier et Amine sont en train de filmer un homme qui a appris la phrase qu’il a choisi, pendant qu’Isabelle cherche partout des femmes à qui parler de la veillée, des femmes qui peut-être voudront bien choisir une phrase, des femmes qui peut-être voudront bien l’apprendre et la dire à la caméra. C’est un grand plaisir que de les aborder, de rire avec elles, de voir qu’elles acceptent, ou que finalement elles n’acceptent pas, mais qu’alors elles nous embrassent en riant après avoir expliqué qu’elles ne peuvent pas être filmées, mais qu’elles aiment beaucoup telle ou telle phrase. La « première femme des citations » écoute d’abord ce qu’on tente de lui expliquer sans traducteur, puis elle lit, choisit une phrase et quand elle comprend qu’elle va être filmée, elle rit beaucoup avant d’accepter de dire sa citation à la caméra : « Perdre son temps est aujourd’hui la seule façon d’être libre. » La deuxième femme s’intéresse beaucoup à ce que nous faisons : c’est quoi la raison de tout ça (avoir un autre regard sur son quotidien, rencontrer les gens) ? c’est quoi la raison de ces phrases ? qui les as écrites ? qui les as choisies ? Elle les lit toutes, elle sourit en tombant sur celle-ci : « Ma mère me disait, tu seras avocat parce que tu réponds tout le temps ! » et finalement elle choisit : « Quand les mots manquent, le silence devient un cri au-delà des cris. » Elle reste longtemps près de nous pour voir si d’autres femmes vont se lancer. Avec la troisième et la quatrième femme, ça se passe autrement : elles veulent vraiment dire la citation, mais elles ne veulent pas qu’on les voit… On filme la feuille où sont écrites les phrases et le micro de la caméra enregistre leurs voix : « Qui accroît son savoir accroît sa souffrance » et « La mesure de l’amour, c’est aimer sans mesure ». Puis on rencontre Ota qui a « failli le faire » mais qui attrapera un fou-rire et finalement n’osera pas. Un peu plus loin dans une bijouterie c’est Khama « La mesure de l’amour, c’est aimer sans mesure », puis sa maman Latifa, elles sont très souriantes, rayonnantes. La septième femme : « C’est parce qu’on ne s’entend sur rien qu’on s’entend sur tout ». La huitième dame, Hafida : une professeur d’arabe qui apporte des menues corrections à la traduction avant de dire à la caméra : « Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ». Puis, en neuf, c’est Zoara : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que de la jalousie et le sentiment d’être exclu ». Ça prend du temps, ça ne marche pas à tous les coups, mais on rencontre beaucoup de monde. Et ça continue : dix et onze… Soukaïna : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que de la jalousie et le sentiment d’être exclu » et Zora, sa mère : « Dans le malheur chacun a ses raisons ». Puis on parle avec une dame qui s’en va en nous demandant de l’attendre quelques minutes. Elle va chercher sa fille qui est comédienne. Douae est stagiaire de cinéma à Ouarzazate, « Il pleut sur la ville comme il pleure dans mon cœur », c’est la douzième citation de femme, elle propose même de nous rejoindre sur les actions de l’après-midi. Puis ce sera Sadia : « L’amour impossible est celui qui résiste le mieux au temps ». Et la quatorzième c’est Soukaïma, qui se promène dans la médina avec sa tante et sa cousine (qui elles, n’oseront pas). Mais toutes les trois rient beaucoup, on s’embrasse et on se donne rendez-vous jeudi à Bab Khémis, pour la veillée. Entre temps, il y a eu des hommes bien sûr, beaucoup, et très souriants. Mais on est bien contents de toutes ces « paroles de femmes ». Dans l’après-midi, pendant que Younes fait de la roue cyr, on donne le programme du festival autour de nous et on rencontre… Aziza, très touchée par le concept de la veillée, elle aimerait en savoir plus, elle aimerait faire quelque chose avec nous : on lui propose de prolonger notre séquence « citation », elle viendra demain matin à Bab Khémis pour qu’elle puisse choisir une phrase et la dire à tout monde devant la caméra.

Il y a… à Salé

Il y a les 14 dames rencontrées par Isabelle ce matin dans la médina, il y a un guerrier sur la terrasse du riad, il y a un homme qui coupe des pattes de mouton dans la rue, il y a de l’eau de javel en vente au bidon sur une charrette,
il y a des amandes et du nougat aux noix de cajou, mais il n’y a pas d’essence de fleur d’oranger.
Il y a Sima qui nous salue tous les matins, il y a cet homme allongé sous l’arbre toute la journée, il y a des secrets bien gardés, il y a les fèves qui cuisent près du QG, il y a l’étoile sportive de Salé avec des judokas champions du Maroc , des pays arabes d’Afrique il y a des regards profonds, il y a les hommes qui arrosent la rue tous les matins il y a les chatons si mignons partout, il y a des mains peintes au Hénné. Il y a le soleil qui pique entre midi et 16h, il y des regards curieux, il y a des moules à gateaux en forme de main de fatma, il y a de la fatigue aussi. Il y a l’appel à la prière.
Il n’ y a pas de genouillère pour femme.
Il y a Mustapha et le mât chinois sur le toit du QG, Younés et sa roue cyr sur la place Hassin et Mariama notre Antigone.

Il y a des fils de soie à 3 dirahms la bobine, il y a beaucoup de tongs, de babouches, de baskets… Il y a des heures de marche, il y a affluence dans la Médina à 18h, il y a des silences, des incompréhensions. Il y a des rencontres magiques qui nous changent pour toujours.
Il y a les repas du midi à l’école des arts culinaires et la gentillesse du personnel. Il y a les artistes de l’école de cirque de Shems’y que l’on vu, croisé le midi ou dans la navette, et aussi que l’on a pu applaudir dans Ambouctou et Quawa Nos Nos, des artistes incroyables qui osent.
Il y a Amine.
Il y a la navette (mini bus), les mobylettes, les petits taxis ( jaunes) et les grands taxis (blanc) , le tramway, des vélos, il y a des carossas charette à mains ou à vélos pour la Médina et ses petites ruelles. Il y a El Gaédi : l’enfant de Salé ! Il y a 4 barbiers dans la même rue, il y a des cornes de gazelle à tomber par terre à la Riviera.

Il y a un endroit idéal pour attendre les amis qui tardent à sortir du riad : c’est derrière le stand de tomates, une cagette en bois : qu’est ce qu’on est bien !

Effervescence au QG

Ca pourrait être un matin ordinaire comme les 8 précédents. Nous sommes samedi 23, il est 10h, on arrive par petits groupes au QG. Martine avait RDV avec Mariamma à 9h, elle jouera Antigone, elle dira aux gens je suis Antigone, si j’étais votre fille vous penseriez quoi de moi ?. 8 hommes arrivent au QG d’un pas décidé, ils sont venus monter la scène où l’on jouera le 28, mais on ne sait pas nous, où elle doit être montée, combien elle doit faire de mètres ? Mariama voudrait partir avec Martine tourner Antigone,Simo n’arrive pas, Amine est là. Maggie appelle Marion qui appelle Alain qui passe à Jérémie qui rappellera Thierry. Mustapha appelle Maggie qui est sur répondeur car elle est au téléphone avec Laure qui gère le matériel pour avoir une enceinte pour valser ce soir dans la rue avec les gens. Finalement Mustapha arrivera en camion avec Younés à 10h45 avec le mât chinois , pendant ce temps là Simo qui devait partir avec Martine est parti avec Amine, Didier et Isabelle à recherche de citations. Laure a re téléphoné, nous aurons donc notre sono à 15h au chapiteau, mais à 15h nous serons tous dans la rue avec les acrobates danseurs en train d’expliquer la veillée aux habitants et les inviter a venir voir le film spectacle. On va rappeler Laure on va lui dire 14h30, on finira de manger et on filera à l’école, il ne faut pas rater la valse ce soir à 19h à Bab Khémis !

Des fois pas

Fortes de leur expérience positive de questions avec les femmes, les filles Sophia, Isabelle et Maggie décident de repartir à la récolte de portraits citations cette fois juste à côté du QG (Bab Khémis) car nous n’avons pas de traducteur. Isabelle part d’un côté vers 2 femmes assises sur le muret et Maggie et Sophia arrêtent les gens pour leur donner des programmes du festival et leur expliquer la veillée, puis Isabelle vient les chercher, elle pense qu’une dame est d’accord pour dire à la caméra le portrait chinois, un plat et une musique qui représente Salé. Elles s’installent donc toutes les trois et tente d’expliquer, Sophia trouve les mots, et on voit la dame réfléchir avant même de sortir la caméra. On sent qu’il y a quelque chose que l’on ne comprend pas. Au bout de quelques secondes, Sophia réussit à percevoir qu’en fait la dame a cru qu’elle devait nous inviter à manger chez elle, et elle semblait bien embêtée de ne pas pouvoir accepter. On lui a dit qu’il n’y avait pas de problème, que ça allait, que l’on avait tout ce qu’il fallait, et on est reparti au QG en riant et en se disant que parfois ça marche, et parfois pas …